Touré (Sékou)
Publié le 15/05/2020
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31 Janvier 1968 Série D-14 Fiche No 2210
Touré (Sékou)
1.
Fondateur de la Guinée indépendante dont il est le premier président, Ahmed Sékou Touré figure au premier rang des militants et des idéologues du tiers monde décolonisé.
Seul en Afrique francophone, il refuse, en 1958, la Communauté proposée
par le général de Gaulle.
Le retrait brutal des Français plonge le pays dans une crise
économique dont il se relève mal.
Partisan d'un socialisme africain, Sékou Touré
cannait très vite une longue série de désillusions (échec du neutralisme, de l'unité
africaine, conflit avec l'URSS, etc.).
A plusieurs reprises, il tente d'amorcer un rappro
chement avec la France.
2.
Né à Faranah, en pays malioké, sur le haut Niger, en 1922, il entre à l'école cora nique (la Guinée est islamisée à 65 %), puis au Collège technique de Conakry d'où il est renvoyé pour avoir conduit une grève de la faim.
Après des études par COJres pondance, il devient commis des PTT, en 1941, puis du Trésor, en 1948.
Son activité
politique lui vaut une révocation.
3.
Il voit dans le syndicalisme un moyen primordial d'action politique et fende, dès 1945; le premier syndicat guinéen affilié à la CGT.
Avec Félix Houphouët-Boigny, Sékou Touré est à l'origine du Rassemblement démocratique africain (RDA), appa
renté d'abord au Parti communiste français.
Il transforme la section guinéenne du RDA en un mouvement de masse, le Parti démocratique guinéen (PDG) dont il fera le parti unique du nouvel Etat.
4.
A deux reprises l'administration fait invalider son élection mais son influence ne
cesse de croître (grève générale de 1953).
Il enlève la mairie de Conakry en 1955.
L'année suivante, il peut enfin aller siéger à l'Assemblée nationale à Paris.
En 1957, la loi-cadre de Gaston Deferre fait de lui le président du Conseil de Guinée, mais il reproche à la nouvelle loi de ..
balkaniser ..
l'Afrique, estimant que seuls de grands
ensembles pourraient tenir tête aux pays industrialisés.
5.
Sékou Touré finit par s'éloigner tant du marxisme orthodoxe (le schéma de la lutte des classes lui semble inapplicable en Afrique) que du syndicalisme français.
Il entraine la Guinée à voter ..
non ..
au référendum du 28 septembre 1958, obtenant ainsi
une indépendance Immédiate, geste que de Gaulle ne lui pardonnera pas.
Sékou Touré souscrit avec le Ghana de Nkrumah une union qui reste lettre morte.
Il compte
vainement sur I'URS~et devra aller jusqu'à expulser l'ambassadeur soviétique.
En même temps, il maintient des relations étroites avec les Etats-Unis dont l'aide est vitale pour la Guinée.
6.
Pour tenter d'unifier le nationalisme africain, Sékou Touré s'efforce en vain de
créer I'UGTAN (Union des travailleurs d'Afrique noire), d'animer l'éphémère Groupe
de Casablanca ou l'OUA (Organisation de l'unité africaine).
En 1965, il ne peut que
témoigner sa fidélité à un Nkrumah déchu en le nommant symboliquement coprésident
de Guinée.
Sur le plan intérieur, l'établissement de nouvelles structures collectivistes rencontre de multiples obstacles (baisse des rendements, dépréciation monétaire,
complots, conflits avec les enseignants, avec les catholiques, etc.).
Ses nombreux
ouvrages, rapports et discours, tous publiés, sont utiles à la connaissance de l'idéo lo·gie africaine.
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