Togo (2000-2001) Sans les bailleurs de fonds
Publié le 27/09/2020
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Togo (2000-2001)
Sans les bailleurs de fonds
Les partis d'opposition et la mouvance présidentielle n'étaient toujours pas
parvenus à se mettre d'accord pour relancer le processus de démocratisation
politique en panne depuis la Conférence nationale tenue en 1991.
La dictature a
remis en cause les maigres résultats obtenus lors des laborieux dialogues
intertogolais lancés en novembre 1998 sous l'égide des facilitateurs européens
et que le pouvoir a fini par considérer comme évoluant peu en sa faveur.
La confirmation, en mars 2001, par la Commission internationale d'enquête des
Nations unies et de l'OUA (Organisation de l'unité africaine), pour l'essentiel,
du contenu du rapport d'Amnesty International intitulé Togo : État de terreur
(paru en mai 1999) n'était pas de nature à redorer le blason du général Étienne
Gnassingbé Éyadéma, élu président de l'OUA en juillet 2000.
Ni la désignation,
le 29 août suivant, de son fidèle collaborateur Kodjo Agbéyomé comme Premier
ministre, ni le discours du chef de l'État du 13 janvier 2001 (trente-quatrième
anniversaire d'un pouvoir conquis dans le sang) découvrant la mauvaise gestion
et la corruption généralisée au sein de l'administration, ni sa médiation le 18
mars auprès des deux principaux protagonistes de la crise ivoirienne, Laurent
Gbagbo et Alassane Ouattara, n'ont réussi à fléchir les bailleurs de fonds avec
lesquels le Togo était en rupture de ban.
L'accumulation de plusieurs mois
d'arriérés de salaires, de pensions, de bourses, etc.
a placé le pays dans une
situation ambiguë - où des actifs feignaient de travailler sans toutefois être
en grève -, se traduisant par un très net ralentissement de l'activité
économique.
Mais les Togolais, fatigués, ne croyaient pas à la tenue des
législatives anticipées annoncées pour octobre 2001 et encore moins au
discours-programme du Premier ministre axé sur la réduction de la pauvreté.
La marche, organisée le 24 février 2001 par le parti de Yawovi Agboyibor, le
Comité d'action pour le renouveau, pour protester contre le statu quo politique
(elle fut sévèrement réprimée) et celle du 17 mars suivant appelée par huit
partis d'opposition pour dénoncer les violations des droits de l'homme, ainsi
que la manifestation de soutien au régime organisée six jours plutôt par le
parti du général Éyadéma, le Rassemblement du peuple togolais, sont apparues
révélatrices du dialogue de sourds entre pouvoir et opposition..
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