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Tibet

Publié le 15/05/2020

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« 1 / 2 16 février 1966 Série B-18 Fiche N• 989 Tibet 1.

Aucun point du Tibet, «le Toit du Monde», n'est situé à moins de 3000 mètres d'altitude et, sur une superficie de 1 220 000 km 2 , 700 000 kmz dépassent l'altitude du Mont-Blanc.

Ses plateaux sont bordés au sud par de hautes chaînes qui rendent leur accès extrêmement ardu à partir de l'Inde (les cols sont à 5000 ou 6000 mètres).

Mais le bassin supérieur du Brahmapoutre dessine, parallèlement aux ch aines himalayennes, une dépression où la nature est moins hostile.

Là se trouvent la capitale, Lhassa, et les quelques centres urbains.

2.

Les Tibétains (ils sont aujourd'hui 1 300 000 au Tibet proprement dit et 2 millions dans les provinces chinoises limitrophes, en Inde et au Népal) ont vécu, à cause de la situation géographique de leur pays, dans un profond Isolement et une grande pau­ vreté (les seules ressources sont agricoles, culture de l'orge, élevage de moutons, chèvres, yacks).

3.

Le bouddhisme ne se répandit au Tibet qu'au milieu du vue siècle.

Mais les traditions bouddhiques tibétaines, par l'isolement des fidèles, se sont maintenues rigides.

Le pays est couvert de lamaseries.

Jusqu'à ces derniers temps, un homme sur quatre vivait dans un monastère.

A la tête du gouvernement théocratique se trouvait le dalai-lama, réincarnation de son prédécesseur.

La seconde autorité spirituelle était le panchen-lama.

4.

Pourtant, le Tibet a de tout temps entretenu des relations commerciales et cultu­ relles avec la Chine, d'accès moins difficile que l'Inde.

Les Chinois l'occupèrenl à plusieurs reprises et en furent chassés.

Un accord anglo-russe de 1907 reconnaissail cependant la suzeraineté chinoise sur le Tibet.

5.

En octobre 1950, la Chine populaire envahit le Tibet («le Tibet fait partie inté­ grante du territoire chinois ...

L'armée de libération de la Chine populaire doit entrer au Tibet pour libérer les Tibétains et défendre les frontières de la Chine»).

L'accord sino-tibétain de mai 1951 promettait J'autonomie politique, la liberté religieuse et le maintien des structures existantes.

Cette prudente politique chinoise se heurta pour­ tant à une résistance tibétaine telle que Pékin fut obligé de durcir son attitude pour réaliser les réformes sociales et économiques qui s'imposaient dans un pays où il y avait encore des serfs et qui paraissait être demeuré à l'an mille.

6.

La fuite du dalaï-lama (1959), les premières élections sur le Toit du Monde (1962) et enfin la destitution du panchen-lama (31 décembre 1964) marquent les étapes de la socialisation du Tibet qui, depuis le 1er septembre 1965, a accédé au statut de région autonome, dotée d'une assemblée populaire de 301 députés (dont 226 Tibétains).

7.

Depuis 1959, les Chinois ont incontestablement amélioré l'économie et les condi­ tions sociales au Tibet: accroissement de 20% de la surface cultivée et de 25 Ofo du rendement agricole, amorce d'industries, construction de 8000 kilomètres de routes, alphabétisation (en tibétain).

Mais les résistances sont encore vives chez les proprié­ taires dépossédés par la réforme agraire et la libération des serfs comme parmi les esprits traditionnellement religieux attachés au dalaï-lama en exil.

Les réfugiés de l'Inde font également peser une certaine menace permanente qui ne déplaît pas au gouvernement de New Delhi. 2 / 2. »

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