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Thomas Hobbes, Léviathan: le repos de l'âme

Publié le 05/11/2021

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« Exemple d'explication de texte I l faut que la félicité en cette vie ne consiste pas dans le repos d’une âme satisfaite.

En effet, il n’existe rien de tel que cette fin dernière ou ce bien suprême, comme on le dit dans les livres de la morale vieillie des philosophes.

Nul ne peut vivre non plus si ses désirs touchent à leur fin, non plus que si ses sensations et son imagination s’arrêtent.

La félicité est une progression ininterrompue du désir allant d’un objet à un autre, de telle sorte que parvenir au premier n’est jamais que la voie menant au second.

La cause en est que l’objet du désir d’un humain n’est pas de jouir une fois seulement, et pendant un instant, mais de ménager pour toujours la voie de son désir futur.

De là vient que les rois, dont la puissance est la plus grande de toutes, tournent leurs efforts vers le soin de le rendre sûr, à l'intérieur du pays par des lois, à l'extérieur par des guerres. Et quand cela est fait, un nouveau désir vient prendre la place : désir, chez quelques-uns, de la gloire de conquêtes nouvelles ; chez d'autres, de commodités et de plaisirs sensuels ; chez d'autres enfin, d'être admirés ou loués par des flatteurs, pour leur maîtrise en quelque art, ou pour quelque talent de l'esprit. Thomas Hobbes, Léviathan Une grande partie des morales de l’Antiquité conduisent à l’idée d’un bonheur conçu comme un état durable et stable de satiété, caractérisé en particulier par l’absence de troubles. Ne vit heureux que celui qui est parvenu ou bien à supprimer, ou bien à modérer ses désirs de telle sorte qu’il soit assuré, à chaque moment de sa vie, de ne manquer de rien – c’est-à-dire de n’éprouver aucun trouble.

Un tel état est souvent assimilé à la vie que vivraient les dieux, s’ils existaient et il est alors requis du sage qu’il vive « tel un dieu parmi les hommes ».

Une telle assimilation nous met sur la voie d’une objection possible à cette conception du bonheur : un tel état de satiété est-il encore concevable lorsqu’il est question d’un être, tel que l’homme, qui est vivant et, par conséquent, désirant ? Autrement dit, l’idée d’un bonheur défini par la tranquillité de l’âme – et, en quelque sorte, par l’absence de désir – est-elle un idéal qui doit guider notre vie pratique ou, plutôt, une illusion qu’il est inutile d’entretenir ? Dans ce texte, Hobbes affirme que le bonheur ne saurait être conçu de façon statique comme un état durable de tranquillité où le sujet aurait cessé d’éprouver des désirs, mais, au contraire, qu’il doit être pensé comme une dynamique à l’intérieur de laquelle le désir ne cesse jamais.

Autrement dit : il n’existe pas pour l’homme de souverain bien auquel rapporter, comme à une fin ultime, l’ensemble de ses actions, mais simplement une suite indéfinie de biens qui constituent les objets d’un désir incessant.

Pour soutenir cette position, Hobbes entreprend dans un premier temps (l.1-5) de réfuter la thèse selon laquelle le bonheur serait caractérisé par le repos d’une âme satisfaite : pas plus qu’il ne peut cesser de sentir ou d’imaginer, l’homme ne peut cesser de désirer.

Face à cette position, il formule ensuite sa propre thèse (l.5-11) : le bonheur ne peut être qu’une continuelle marche en avant du désir, puisque le désir humain ne cherche pas seulement à atteindre un objet de jouissance immédiat, mais encore à s’assurer de la possession future des moyens d'obtenir cette jouissance.

Enfin, cette thèse se voit confirmée et étendue (l.11-17) par l'analyse du désir de puissance, considéré par l'auteur comme le désir fondamental de tout individu.

Une telle thèse soulève néanmoins deux interrogations : d'une part, est-il possible de caractériser une quête incessante comme un état de bonheur ? Et, d'autre. »

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