Databac

THÉRÈSE RAQUIN D’EMILE ZOLA, 1867 Une séquence pour les secondes

Publié le 29/01/2025

Extrait du document

« THÉRÈSE RAQUIN D’EMILE ZOLA, 1867 Une séquence pour les secondes Le Projet    Objet d’étude : le roman et la nouvelle au XIXe siècle, Réalisme et Naturalisme. Problématique : en quoi ce roman définit-il les bases de l’esthétique naturaliste ? Cette séquence a été réalisée par Mireille Reynaud et Christèle Dufour pour leurs élèves du lycée René Char, à Avignon. Séance 1 : séance de découverte, auteur et mouvement littéraire (1h- TD)  Il s’agit d’effectuer une séance d’une heure au CDI dans le but de familiariser les élèves à la recherche documentaire et dans un même temps de les conduire à mener des recherches sur l’auteur de Thérèse Raquin et sur son projet d’écriture.  http://expositions.bnf.fr/zola/zola/expo/index.htm  http ://emilezola.free.fr/menu.htm Séance 2 : Etude de l’image (1h) Étude de l’image (1h) Analyse de tableau : Le Portrait d’Emile Zola par Edouard Manet. 1868. (musée d’Orsay, Paris) et lecture du compterendu critique rédigé par Zola. Émile Zola, « Édouard Manet », article paru dans L'Évènement illustré du10 mai 1868 Là est tout son talent.

Il est avant tout un naturaliste.

Son œil voit et rend les objets avec une simplicité élégante.

Je sais bien que je ne ferai pas aimer sa peinture aux aveugles ; mais les vrais artistes me comprendront lorsque je parlerai du charme légèrement âcre de ses œuvres. Le portrait qu'il a exposé cette année est une de ses meilleures toiles.

La couleur en est très intense et d'une harmonie puissante.

C'est pourtant là le tableau d'un homme qu'on accuse de ne savoir ni peindre ni dessiner.

Je défie tout autre portraitiste de mettre une figure dans un intérieur, avec une égale énergie, sans que les natures mortes environnantes nuisent à la tête. Ce portrait est un ensemble de difficultés vaincues ; depuis les cadres du fond, depuis le charmant paravent japonais qui se trouve à gauche, jusqu'aux moindres détails de la figure, tout se tient dans une gamme savante, claire et éclatante, si réelle que l’œil oublie l'entassement des objets pour voir simplement un tout harmonieux. Je ne parle pas des natures mortes, des accessoires et des livres qui traînent sur la table : Édouard Manet y est passé maître.

Mais je recommande tout particulièrement la main placée sur un genou du personnage ; c'est une merveille d'exécution.

Enfin, voilà donc de la peau, de la peau vraie, sans trompe-l’œil ridicule.

Si le portrait entier avait pu être poussé au point où en est cette main, la foule elle-même eût crié au chef-d’œuvre. Je finirai comme j'ai commencé, en m'adressant à M.

Arsène Houssaye. Vous vous plaignez qu'Édouard Manet manque d'habileté.

En effet, ses confrères sont misérablement adroits auprès de lui.

Je viens de voir quelques douzaines de portraits grattés et regrattés, qui pourraient servir avec avantage d'étiquettes à des boîtes de gants. Les jolies femmes trouvent cela charmant.

Mais moi, qui ne suis pas une jolie femme, je pense que ces travaux d'adresse méritent au plus la curiosité qu'offre une tapisserie faite à petits points.

Les toiles d'Édouard Manet, qui sont peintes du coup comme celles des maîtres, seront éternelles d'intérêt.

Vous l'avez dit, il a l'intelligence, il a la vision exacte des choses : en un mot, il est né peintre.

Je crois qu'il se contentera de ce grand éloge qu'il est le seul, avec deux ou trois autres artistes, à mériter aujourd'hui. Séance 3 : lecture analytique de l’incipit du roman (2h)   La séance débute sur la comparaison entre l’illustration représentant le passage du Pont Neuf et l’incipit du roman (fiche CDI). Ensuite, à partir des commentaires des élèves portant sur le texte, il est alors possible de dégager un plan d’analyse et de procéder à l’étude de détail. Le passage du Pont-Neuf Le passage du Pont-Neuf Passage du Pont Neuf allant à la rue de Seine, 44 rue Mazarine BnF, Estampes et Photographie (Va 263 d) DM Corpus: Texte A : Zola, Thérèse Raquin, incipit (1ère lecture analytique) Texte B : Zola, L'Assommoir, 1877. Question sur corpus : Ces deux descriptions mettent-elles en valeur les mêmes aspects de la ville ? Justifiez votre réponse.  Zola, L'Assommoir, 1877 L'hôtel se trouvait sur le boulevard de la Chapelle, à gauche de la barrière Poissonnière.

C'était une masure de deux étages, peinte en rouge lie de vin jusqu'au second, avec des persiennes pourries par la pluie.

Au-dessus d'une lanterne aux vitres étoilées, on parvenait à lire entre les deux fenêtres : Hôtel Boncœur, tenu par Marsoullier, en grandes lettres jaunes, dont la moisissure du plâtre avait emporté des morceaux.

Gervaise, que la lanterne gênait, se haussait, son mouchoir sur les lèvres.

Elle regardait à droite, du côté du boulevard de Rochechouart, où des groupes de bouchers, devant les abattoirs, stationnaient en tabliers sanglants ; et le vent frais apportait une puanteur par moments, une odeur fauve de bêtes massacrées.

Elle regardait à gauche, enfilant un long ruban d'avenue, s'arrêtant presque en face d'elle, à la masse blanche de l'hôpital de Lariboisière, alors en construction.

Lentement, d'un bout à l'autre de l'horizon, elle suivait le mur de l'octroi, derrière lequel, la nuit, elle entendait parfois des cris d'assassinés ; et elle fouillait les angles écartés, les coins sombres, noirs d'humidité et d'ordure, avec la peur d'y découvrir le corps de Lantier, le ventre troué de coups de couteau.

Quand elle levait les yeux, au-delà de cette muraille grise et interminable qui entourait la ville d'une bande de désert, elle.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles