Databac

Thème 1 : Comprendre un régime politique : la démocratie Introduction

Publié le 26/05/2024

Extrait du document

« Thème 1 : Comprendre un régime politique : la démocratie Introduction : La démocratie, les démocraties : quelles caractéristiques aujourd’hui ? - Mise en lumière des caractéristiques communes aux démocraties à partir d’exemples (libertés, institutions représentatives, alternances politiques…) ***TD – Caractéristiques des démocraties*** Quelles sont démocraties ? les caractéristiques communes aux Les démocraties contemporaines ont adopté différents types de régime politique (parlementaire, présidentiel, semi présidentiel…) mais se rejoignent sur la nécessité de conditions nécessaires d’un point de vue institutionnel.

Ainsi le principe de séparation des pouvoirs, théorisé par Montesquieu à la suite des travaux de Thomas Hobbes et John Locke doit être garanti par une constitution.

Les fonctions législative, exécutive et judiciaire sont alors exercées par des institutions distinctes pour éviter l’absolutisme et l’arbitraire. Dans l’esprit des lois (1748), Montesquieu explique que « pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir » Ainsi le parlement vote les lois, le gouvernement conduit la politique de l’Etat et la justice fait respecter les lois. 1 Dans un régime parlementaire comme en Espagne ou au Royaume-Uni, la collaboration entre les pouvoirs législatif et exécutif est organisée.

Dans ce type de régimes très répandus en Europe, il existe un certain équilibre entre ces deux pouvoirs.

Le gouvernement est responsable devant le parlement (ce dernier peut voter une motion de censure) et peut le contraindre par l’exercice du droit de dissolution. Dans les régimes présidentiels comme aux Etats-Unis, les trois pouvoirs sont strictement séparés et indépendants : le chef d’Etat est élu au suffrage universel et ne peut pas dissoudre le parlement.

En revanche il existe une collaboration puisque le pouvoir exécutif peut participer au travail législatif (avec le droit de veto) et le parlement peut participer à la fonction exécutive (en votant le budget) Exemple : Le « shutdown » aux Etats-Unis La constitution des Etats-Unis prévoit l’abrogation du budget fédéral par le sénat et la chambre des représentants, qui est ensuite signé par le président.

Le « shutdown » (la fermeture) est une mesure qui survient quand le congrès ne parvient pas à voter le budget : le gouvernement est alors en incapacité de payer son administration et de nombreux fonctionnaires sont mis au chômage technique.

Entre décembre 2018 et janvier 2019, les 35 jours de « shutdown marquent le refus du Congrès d’appliquer la politique du président Trump au sujet du mur entre les Etats-Unis et le Mexique. Enfin, dans les régimes semi-présidentiels comme la France, le président est élu au suffrage universel direct et nomme le gouvernement.

Ce dernier est responsable devant l’assemblée nationale.

Quand les majorités diffèrent des gouvernements et qu’il y a cohabitation, il s’agit plutôt d’un régime parlementaire. La plupart du temps le régime est semi présidentiel, notamment depuis les années 2000 sur le calendrier électoral (l’élection présidentiel précède les élections législatives). L’Etat démocratique est également un Etat de droit puisque les institutions garantissent les libertés publiques.

Au sein des démocraties représentatives, les citoyens peuvent se faire 2 représenter dans leur diversité grâce au pluralisme politique des partis et aux élections (mode de scrutins divers).

Les opinions peuvent être entendues au sein de chaque programme des partis politiques et grâce à un exercice du pouvoir temporaire (quinquennat en France) où l’alternance politique est possible.

De plus, les évolutions récentes de la vie démocratique font émerger des débats sur la démocratie participative (John Dewey…) et la démocratie délibérative (John Rawls, Jürgen Habermas…).

Certains partis politiques ou mouvement plaident pour une démocratie plus directe comme le mouvement des gilets jaunes avec le « référendum d’initiative populaire ».

D’après Loïc Blondiaux, l’impasse démocratique s’explique par le déclin des corps intermédiaire (partis politiques, syndicats…) qui étaient des éléments de structuration du conflit politique et déterminant pour le fonctionnement de la démocratie.

Samuel Hayat reprend le concept d’économie morale » (E.P Thompson) pour désigner la protection attendue des détenteurs du pouvoir, en échange de quoi l’ordre social dont ils profitent est globalement accepté. Par ailleurs, les institutions au sein d’une démocratie doivent garantir les libertés publiques de façon à instituer un Etat de droit.

Lorsque les libertés fondamentales, individuelles ou collectives, sont bafouées, des régimes autoritaires s’installent. ***TD- Démocratie participative*** Quelles sont les différences régimes autoritaires ? entre démocraties et Les régimes autoritaires sont des systèmes dans lesquels l'autorité est hypertrophiée et érigée en valeur suprême. Parfois, les citoyens disposent du droit de vote les élections ont une portée limitée ou sont faussées.

Dans les régimes autoritaires, il n'y a pas de séparation des pouvoirs et ni de contrôle des institutions.

Les libertés fondamentales sont restreintes ou supprimées (liberté d'opinion, de réunion, etc.). 3 D'après le sociologue et politologue Guy Hermet, les systèmes autoritaires présentent plusieurs caractéristiques : les rapports entre gouvernants et gouvernés reposent sur l'usage de la force, la compétition pour le pouvoir échappe à la volonté du peuple et l'opposition politique est alors réduite :  Les élections peuvent être supprimées ou le pluralisme politique n'existe qu'en façade.

D'après Max Weber le « bonapartisme » du Second Empire est « dictature libérale » car le régime est transitoire entre l'oligarchie et la démocratie ouverte.

Après la condamnation de l'ONU en 1946, la dictature franquiste met progressivement en place une « démocratie organique » en Espagne où l'expression politique reste marquée par la verticalité (parti unique et syndicat unique).  Les médias sont censurés comme le rappelle l'écrivain José Cardoso Pires pour le cas du Portugal de l'Estado Novo : « La censure fut, sans aucun doute, une des armes les plus importantes dont disposait Salazar, et qui nous a littéralement fait vivre dans un pays aliéné ».  La police politique et l'armée sont les instruments de coercition pour empêcher toute contestation.

De fait, ces régimes sont marqués par l'affaiblissement des mobilisations suite à la répression et à l'exil.

Après 1973, le général Pinochet installe une dictature répressive au Chili avec le soutien de l'armée et de la Direction nationale du renseignement (DINA).  Les libertés fondamentales ne sont pas respectées dans les régimes autoritaires mais en moindre mesure par rapport aux régimes totalitaires (fascisme, nazisme, stalinisme, etc.) d'après Hannah Arendt. Les régimes autoritaires ne sont pas tous des régimes totalitaires.

Ces derniers n'admettent aucune opposition organisée et l'État confisque la totalité des activités de la société.

Emilio Gentile souligne l'importance de la « religion politique qui tend à remodeler l'individu et les masses en 4 provoquant une révolution anthropologique qui doit aboutir à la régénération de l'être humain et à la création d'un homme nouveau ». Quelles sont les valeurs et les caractéristiques majeures qui fondent un système politique démocratique ? La démocratie moderne se dessine progressivement entre héritages antiques et adaptations aux enjeux contemporains. Face aux épreuves de l’histoire, les démocraties modernes ont connu autant d’avancées que de reculs.

Les régimes autoritaires concurrents et les tensions internes interrogent le modèle démocratique : la construction européenne, ses modalités et objectifs, sont remis en causes. 5 Axe 1 : Penser la démocratie : entre démocratie directe et représentative Introduction Abraham Lincoln définit la démocratie comme « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple » dans son célèbre discours de Gettysburg en 1863.

S’il met l’accent sur la participation du peuple, le parlementarisme et les élections ne sont pas apparus d’un coup.

Leurs origines remontent à la Grèce antique où une démocratie directe mais limitée est instaurée.

Au temps des Lumières les caractéristiques majeures sont définies.

Ces évolutions aboutissent à l’instauration de régimes démocratiques consacrant le choix de la représentation. Jalon 1 : Une démocratie directe mais limitée : être citoyen à Athènes au Ve siècle I.

Aux origines antiques de la démocratie A.L’invention de la démocratie en Grèce La célèbre formule de Lincoln est ainsi du sens étymologique du mot « démocratie » qui vient de « démos » en grec, le peuple, c’est-à-dire l’ensemble des citoyens riches ou pauvres, et de « kratos », le pouvoir.

La « démokratia » peut ainsi se traduire par le pouvoir du peuple. La démocratie est un régime dans lequel la souveraineté appartient à l’ensemble des citoyens sans distinction.

Ainsi, la démocratie dans le monde grec antique, s’oppose à la monarchie (le pouvoir d’un seul) et à l’oligarchie (le pouvoir d’un groupe particulier). Au VIIIe siècle av.

J.-C.

est fondée la cité-état d’Athènes, Athènes est alors gouvernée par un groupe d’aristocrates.

Les crises sociales et épisodes de tyrannies poussent des hommes d’Etat à associer les citoyens aux prises de décisions politiques. Au début du Ve av.

J.-C., les guerres contre les Perses donnent 6 au peuple un rôle essentiel : leurs victoires ouvrent l’âge d’or de la démocratie athénienne. Les fondements de la démocratie athénienne sont définis :  L’égalité devant la loi (isonomia)  La liberté de parole politique (iségoria)  Les pouvoirs de l’Assemblée populaire (Ecclesia) sont renforcés, comme ceux de la Boulê (conseil de 500 citoyens préparent les travaux de l’Ecclésia). Athènes est une démocratie directe :  Les magistrats sont tirés au sort.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles