Thaïlande (1997-1998): Plan de sauvetage du FMI
Publié le 27/09/2020
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Thaïlande (1997-1998): Plan de sauvetage du FMI
Après avoir abandonné l'arrimage du baht au dollar et dévalué la monnaie le 2
juillet 1997, le royaume est entré en récession.
Si la croissance du PIB est
restée de peu positive en 1997 (+ 0,4 % contre + 6,7 % en 1996), les experts ont
annoncé un recul de 3 % pour 1998).
Le FMI a mis sur pied un véritable plan de
sauvetage de 17,2 milliards de dollars.
Prenant tardivement conscience de la
gravité de la crise, le gouvernement n'a pu y remédier que partiellement.
Pourtant, les réserves en devises avaient baissé de 2 milliards de dollars dès
la seconde moitié du mois d'août 1997 et, à la mi-septembre, le baht avait vu sa
valeur dépréciée de 45 %.
Sur le plan social, le gouvernement a fait
l'expérience d'un taux de chômage croissant qui risquait d'atteindre 5,6 %, soit
2,8 millions de personnes en 1998.
Même si les institutions internationales ont estimé que cette crise ne durerait
pas plus de deux ans, l'État a réduit son budget (100 milliards de bahts pour
1998), en particulier celui de la défense (310 millions de dollars).
Il a
également augmenté la TVA (laquelle est passée de 7 % à 10 %) et les
prélèvements indirects frappant les produits de luxe et l'essence.
Pour la
défense de l'emploi, le ministère du Travail a annoncé sa détermination à
renvoyer dans leurs pays les travailleurs étrangers illégaux (300 000) et à
promouvoir l'emploi des Thaïlandais à l'étranger (objectif : + 200 000 personnes
en 1998).
Les mesures prises pour remédier à la crise ont visé à rétablir la
confiance publique dans les institutions financières, à retrouver rapidement
l'équilibre budgétaire, à gérer efficacement les réserves en devises étrangères,
à restaurer le secteur agroalimentaire et celui des services.
Aux yeux du roi,
cette crise a justifié de revenir aux principes de l'autosuffisance nationale.
La commission présidée par l'ancien Premier ministre Anand Panyarachun a, quant
à elle, recommandé dans un rapport de développer le travail en province,
d'encourager l'agriculture et d'accroître les budgets des collectivités locales.
Le gouvernement a décidé de créer trois organismes, chargés l'un de la
restructuration des institutions financières, un autre de gérer les biens des
sociétés en difficulté, d'amender la loi sur les sociétés et les banqueroutes,
et le dernier de garantir les dépôts des créanciers.
Ces réformes allaient
permettre aux capitaux étrangers de prendre le contrôle des sociétés financières
en difficulté pour une durée de dix ans, ce qu'un nationalisme ombrageux a du
mal à accepter.
En outre, la situation économique a été aggravée par les effets
conjoncturels du phénomène climatique El Niño qui a entraîné une hausse des prix
agricoles (riz : + 41,9 %).
Le pays a donc renoué avec l'inflation (7,6 % en
1997).
Si l'opinion internationale a pris conscience de la crise économique avec
la cessation définitive d'activité de cinquante-huit sociétés financières, le
pays connaissait au même moment une crise politique.
Forte instabilité gouvernementale
Ainsi, la Thaïlande a connu huit ministres des Finances en moins de deux ans.
Si
les premières réactions du gouvernement de Chavalit Yongchaiyudh furent de nier
la gravité des phénomènes économiques, son action était déjà minée par les
rivalités entre les deux principaux partis de la coalition, le Parti des.
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