Thaïlande (1993-1994): Recherche d'une nouvelle respectabilité
Publié le 27/09/2020
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Thaïlande (1993-1994): Recherche d'une nouvelle respectabilité
Alors que l'équipe formée par Chuan Leekpai en 1992 battait le record de
longévité d'un gouvernement civil issu d'élections libres, beaucoup ont souligné
l'immobilisme du pouvoir.
La majorité de l'opinion publique a paru satisfaite de
l'honnêteté du Premier ministre et de son administration, sauf du ministère de
l'Intérieur.
Sa gestion désastreuse de la vague d'attentats ayant secoué les
provinces méridionales du pays à partir du milieu de l'année 1993 a été
directement mise en cause.
Ces violences ont le plus souvent été attribuées à
des mouvements séparatistes à majorité musulmane, à moins qu'il ne se soit agi
de tentatives de déstabilisation interne du gouvernement.
La multiplication des
opérations militaires, contre le Front révolutionnaire national (Barisan
Revolusi Nasional) et du Front uni de libération du Pattani, a présenté le
risque d'affecter l'économie locale et le tourisme national, première source de
devises du pays, employant près d'un million de personnes.
Pour redresser l'image pour le moins sulfureuse de la Thaïlande, le gouvernement
a édicté de nouvelles lois contre la prostitution et décidé une augmentation du
salaire minimum journalier (+9,67%), il a également multiplié les pressions sur
les éditeurs de guides touristiques étrangers.
Sur le plan écologique, des
efforts ont été engagés, notamment afin de reconstituer un manteau forestier qui
couvre 40% du territoire national.
Le nouveau chef de la police, le général
Prathin Santipraphob, a lui aussi engagé une politique de fermeté, d'autant plus
opportune que plusieurs députés ont été accusés publiquement par les autorités
américaines de participer au trafic de drogue.
Quelle réforme de la Constitution?
La focalisation des débats politiques sur les problèmes de décentralisation du
pouvoir et de l'amendement de la Constitution s'est voulue un autre gage de
changement, avec le problème que la Constitution issue du CNMP (Conseil national
pour le maintien de la paix; nom pris par la junte après le coup d'État de 1991)
n'était peut-être pas réformable: une vingtaine de clauses seraient à modifier,
notamment celle portant sur l'amendement 211 qui pourrait réduire l'autorité du
roi, entraînant la diminution du nombre de sénateurs, le droit de vote pour les
Thaïlandais résidant à l'étranger, ou l'interdiction pour le gouvernement de
dissoudre le Parlement lors des débats de censure.
Par ailleurs, le contexte
politique ne semblait pas s'y prêter.
La coalition gouvernementale, issue des élections législatives de 1992, s'est à
nouveau trouvée affaiblie.
En septembre 1993, le Parti de l'action sociale,
formation "démon", a quitté la majorité "ange" (qualificatifs utilisés par la
presse locale), à laquelle s'est rallié le Seritham (Parti libéral démocrate).
Sans que l'inflexion politique ait été importante, le gouvernement n'a dès lors
plus disposé à la chambre basse que d'une très faible majorité (13 voix d'avance
pour un total de 360 sièges).
Le maintien au pouvoir du Premier ministre n'était
pas en cause, principalement grâce aux résultats économiques honorables qu'il a
obtenus (taux de croissance de près de 8%) et au fait qu'il n'a pas remis en
cause les avantages acquis des forces armées.
L'opposition est, par ailleurs,
demeurée trop atomisée pour être efficace.
Aux élections du conseil.
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