Texte EAF n°5 : « Le soleil », Charles Baudelaire, dans la section « Les Tableaux parisiens », Les Fleurs du Mal
Publié le 22/02/2022
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Texte EAF n°5 : « Le soleil », Charles Baudelaire, dans la section « Les Tableaux parisiens »,
Les Fleurs du Mal
Introduction :
Contextualisation: l’auteur, l’œuvre
“Soleil” : sa place dans le recueil + ses particularités formelles(trois strophes irrégulières, deux huitains et un quatrain/
alexandrins, rimes suivies) :
Texte qui théorise la problématique
Dans ce poème, Baudelaire fait un parallèle explicite entre le poète et le soleil.
Il évoque la transformation d’un réel
triste et délabré qui sous l’effet du soleil reprend vie.
Cette métamorphose est comparée à l’alchimie poétique car le
poète comme le soleil, parvient à « ennoblir » le réel et à transformer la boue en or.
Baudelaire offre donc une
réflexion méta-poétique c’est-à-dire sur la poésie elle-même.
Plan/Mouvement du passage :
I) : Description du lieu et du moment où l’on voit le poète dans l’acte d’écriture = 1 er
huitain
II) La fonction du soleil = un révélateur, permet la transformation du réel = 2 ème
huitain
II) : Mise en comparaison poète / soleil et éloge du soleil et implicitement de l’acte poétique = quatrain
Enjeux du passage /problématique : Nous montrerons que ce poème est tout autant un éloge du poète et de son art
qu’un éloge du soleil.
Nous verrons en quoi c’est un poème qui peut être considéré comme un art poétique qui montre
les pouvoirs de métamorphose de la poésie (=L' art poétique est en général un ensemble de règles dont la finalité
serait de produire la beauté, dans une œuvre d' art , principalement dans les ouvrages littéraires, particulièrement en
poésie .
/On appelle « art poétique » un texte qui décrit les règles de production d’une œuvre littéraire.)
Lecture linéaire :
Le titre :
Le soleil : titre explicite et illustratif de ce qui est développé dans le poème.
Article défini insiste sur le fait que le
soleil est unique
1 ère
strophe : le poète pose le cadre et va insister sur le lieu/le décor de son investigation poétique
-Une seule longue phrase déroule le paysage des faubourgs, à la lisière de la ville et de la campagne, espace qui
suggère ici la pauvreté, la décrépitude et le délabrement
La description s’articule autour d‘une syntaxe complexe: accumulation de compléments circonstanciels (lieu, temps)
groupe verbal pivot de la phrase rejeté au vers 5 « je vais… » : insistance sur le lieu et le moment où le poète s’exerce.
-Vers 1 et 2 : Le poète pose, dès les deux premiers vers, le cadre grâce à une description d’un espace périurbain :
« vieux faubourgs », « masures ».Les faubourgs sont « vieux » donc décrépis et en mauvais état, les « masures »,
mises en valeur à la rime, connotent la pauvreté.
-Les persiennes, peut-être sur le point de tomber de décrépitude, « pendent » à ces masures : le rejet du vers 2, par le
déséquilibre rythmique qu’il suggère, évoque cet état de délabrement où tout semble tomber en ruines.
-Claude Pichois propose deux lectures possibles du vers 2 :
« Les persiennes, abri,… »(sans diérèse avec la prononciation du “es” de persiennes et sans liaison)= la norme car
pour la scansion classique le s du pluriel oblige à prononcer le » e » Le terme « abri » à la césure, crée alors un hiatus
qui déstructure l’alexandrin et reflète ainsi l’apparence instable de ce paysage
ou « Les persi/enn’abri… » avec la diérèse et la liaison qui éluderaient la terminaison es .
Cette difficulté peut être
considérée comme une gaucherie, mais on pourrait également y voir une instabilité de l’alexandrin, évoquant peut-être
celle de ces persiennes.
- Le terme « luxure » évoque la débauche et les vices de la société : idée de délabrement, de corruption (société
malade).
Au délabrement urbain correspond la décrépitude morale : les « masures » riment avec les « secrètes
luxures » dissimulées derrière les persiennes.
Les consonnes labiales [b] et [p] ainsi que les dentales [t] et [d] hachent
le rythme de ces deux vers, de manière peu harmonieuse.
Ces “secrètes luxures” peuvent implicitement suggérer la
présence de maisons closes rejetées en périphérie, d’autant plus que la figure de la prostituée hante les vers des FDM
(ex: “La muse vénale”)= cadre miséreux et corrompu.
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