Texte 10 Molière (1621-1673), Le Malade imaginaire (1673), Acte III, scène 3
Publié le 14/06/2021
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Texte 10
Molière (1621-1673), Le Malade imaginaire (1673), Acte III, scène 3
Introduction : L’Acte III de la pièce est marqué par la présence permanente de Béralde, le
frère d’Argan.
Il est présent dans toutes les scènes.
C’est un personnage important dans la mesure
où il contribue à résoudre les deux intrigues.
Il est l’exact opposé de son frère : Argan est totalement
soumis aux médecins et à la médecine, et il prévoit pour sa fille Angélique tout d’abord de la marier
à Thomas Diafoirus (refus catégorique), puis de l’enfermer dans un couvent.
Béralde, lui, ne fait
aucune confiance aux médecins et suggère qu’Angélique épouse le jeune homme qu’elle aime,
Cléante.
Béralde est donc l’exemple même de l’honnête homme, mesuré, calme, patient, raisonné.
Il
est, dans la pièce, le porte-parole de Molière.
Dans cet extrait, les deux frères ont une discussion qui porte sur la médecine.
Mais assez
étrangement, le dialogue dérive sur ce que les deux hommes pensent de Molière lui-même.
Lecture du passage : Comme d’habitude, il faut marquer les liaisons.
Et tenter d’être
expressif.
Argan est catégorique, et s’énerve à la fin.
Béralde reste toujours calme.
Vous n’êtes plus
tenus de lire les didascalies ; c’est à vous d’indiquer quel est votre choix.
Le mieux est de ne pas les
lire, et de présenter ce choix en disant que c’est pour rendre la lecture plus fluide.
Normalement, la lecture permet de mettre en évidence que la discussion porte sur la
médecine, mais également et surtout sur Molière, dont on voit donc que le point de vue est présenté,
et défendu.
Problématique : Comment Molière défend-il son point de vue sur la médecine ?
Explication linéaire : Cet extrait ne comporte qu’un seul mouvement, avec 6 répliques,
entièrement centrées sur Molière.
(Il est parfois artificiel de couper les extraits en plusieurs parties ;
ici, cela ne se justifie pas, il suffit juste de le dire, cela ne pose aucun problème.)
La première réplique de Béralde comporte une négation (totale), ce qui suppose qu’il
s’oppose à ce que vient de dire son frère.
Ce dernier s’est donc présenté comme le défenseur de la
médecine.
Mais Argan, au lieu de se présenter lui-même comme son détracteur, préfère suggérer
qu’il n’en a pas le souhait, ce n’est pas sa tâche (son combat).
Par cette remarque, il insinue
néanmoins que la médecine l’indiffère, et qu’elle ne vaut même pas la peine qu’on en discute.
C’est
donc déjà, l’air de rien, un début d’argumentation.
Par ailleurs, on constate que sa phrase comporte
une tournure emphatique (qui comporte plus de mots que nécessaire) : le redoublement du pronom
personnel ( Moi … je ) lui permet d’appuyer son point de vue, de se démarquer nettement de celui de
son frère, et d’enfermer celui-ci ( mon frère ), entre deux marques de sa propre personne.
C’est un
signe de ce qui va suivre : Argan sera coincé par l’argumentation de Béralde.
Ce dernier affirme
ensuite que chacun peut croire tout ce qu’il lui plaît .
Outre que cette formule donne de lui l’image
de quelqu’un de tolérant, d’ouvert d’esprit (ce que n’est pas Argan), elle emploie des mots
étonnants pour désigner la médecine.
Croire et plaire renvoient en effet à quelque chose de
subjectif.
Si c’est juste une question de foi, de croyance, la médecine n’a plus aucun caractère
scientifique.
Et les périls et fortune laissent entendre que c’est purement aléatoire.
Le théâtre possède une caractéristique fondamentale, celle de la double énonciation (à
retenir absolument).
Un personnage parle à un autre personnage, et en même temps, c’est l’auteur
qui s’adresse aux spectateurs par sa bouche.
Ce double niveau est toujours très important.
Donc, ici,
lorsque Béralde affirme à Argan que ce qu’il dit n’est qu’entre nous (négation partielle), c’est
évidemment faux, et le spectateur comprend que, sous couvert de secret, il va entendre quelque
chose d’important.
La fin de la réplique est étonnante, car Béralde affirme qu’il souhaiterait mener
voir quelqu’une des comédies de Molière.
Plusieurs choses à comprendre avec cette remarque :
d’une part, que les comédies de Molière sont importantes pour se faire une idée sur la médecine, et.
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