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tenno

Publié le 06/12/2021

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1   PRÉSENTATION

tenno, titre désignant l'empereur du Japon, généralement utilisé avec son nom posthume.

2   ORIGINES DU TITRE DE TENNO

La lignée impériale japonaise — actuellement représentée par Akihito, futur Heisei tenno (régnant depuis 1989) — est considérée au Japon comme ininterrompue depuis l’avènement en 660 av. J.-C. du premier empereur humain Jinmu tenno, descendant de la déesse Amaterasu Omikami, envoyé sur la terre des hommes pour y régner (voir mythologie japonaise).

Le titre même de tenno est adopté par la cour impériale au viie siècle sous le règne de l’empereur Tenmu (673-686), alors que le Japon, constitué comme État souverain et indépendant, refuse toute vassalité à la Chine. En effet, le terme de tenno est la lecture sino-japonaise d’un mot chinois désignant l’étoile polaire, divinité du ciel et axe autour duquel tourne le monde, parfois utilisé en Chine pour désigner l’empereur.

La succession impériale ne désigne pas systématiquement le fils aîné de l’empereur régnant, mais un héritier (si besoin adopté) choisi par celui-ci. Aussi les querelles de succession sont-elles fréquentes, menant parfois à la guerre civile comme lors de la guerre de Onin (1467-1477).

3   ÉVOLUTION DES PRÉROGATIVES DU TENNO

D’emblée, les empereurs japonais sont logiquement investis des lourdes tâches sacrées liées aux rituels shinto de protection du pays. Ils règnent sans partage mais on distingue rapidement, dans leur ombre ou en pleine lumière, de grandes familles qui accaparent le pouvoir réel : le clan Fujiwara (ixe-xie siècles), la famille impériale avec le système des empereurs retirés (1086-1185), les clans Minamoto et Hojo avec le système shogunal de Kamakura (1185-1333), le clan Ashikaga avec le shogunat de la période Nanbukucho et celui du début de la période Muromachi (milieu du xive-milieu du xve siècle).

Cependant, l’autorité impériale demeure nécessairement centrale, seule capable d’ordonner l’espace et le temps des hommes, d’assurer leur permanence et, par là, toute possibilité de vie humaine. C’est ainsi que l’empereur reste la source inépuisable et indiscutable du pouvoir sur les hommes, source à laquelle les dirigeants séculiers doivent venir puiser pour légitimer leur gouvernement. D’ailleurs, le shogunat d’Edo (1603-1867) institue officiellement cette règle tacite en instaurant en 1615 un code par lequel le tenno reste le souverain du Japon — c’est à lui que revient de présider aux cérémonies, de fixer le protocole et les ères — tout en déléguant au shogun l’exercice du pouvoir.

La restauration de Meiji de 1868 rétablit théoriquement le pouvoir de la maison impériale, instituant le culte de l’empereur (rendu obligatoire par le Rescrit impérial sur l’éducation en 1890) et le shinto comme religion d’État. En réalité, elle fournit à une nouvelle oligarchie le moyen de manipuler l'autorité impériale, puisant dans les origines divines de la lignée impériale une justification idéologique au régime autoritaire de l’ére Meiji (1868-1912), puis aux dérives nationalistes et impérialistes de l’ère Taisho (1912-1926) et du début de l’ère Showa (1926-1989).

Après la défaite du Japon lors de la Seconde Guerre mondiale, la Constitution est réformée, faisant du pays une monarchie parlementaire : l’empereur continue de régner sur le pays mais son rôle est désormais uniquement symbolique.

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