Tennis:Le double cordage .

« 1 / 2 Tennis ~ Le double cordage Un trou dans le règlement C'était simple: il suffisait de penser à s'engouffrer dans une lacune du rè­ glement de la Fédération internatio­ nale de tennis.

Lequel, s'il précise bien les dimensions du court, le poids (entre 56,70 à 58.4 7 g) et le dia­ mètre de la balle (entre 0,0635 et 0,0637 ml.

est pratiquement muet sur l'instrument essentiel, la raquette.

Seule obligation: n'en utiliser qu'une seule! Mais rien sur sa forme, la surface du cordage, la nature de celui-ci.

Et pourtant, le consensus était quasi gé­ néral, si l'on excepte une raquette américaine à tamis plus large et manche plus court.

Du moins jusqu'à ce qu'un horticulteur allemand, Wer­ ner Fischer, invente le double corda­ ge.

Chaque corde est doublée et les intersections sont renforcées de nylon.

Les avantages du nouveau procédé sont certains.

La balle s'écrase dans la raquette, elle y reste quelques cen­ tièmes de seconde de plus et les effets qu'on lui donne sont ainsi accentués.

Résultat: on peut frapper très fort et la balle reste malgré tout dans le court.

Plus besoin d'avoir un bon toucher ni de monter à la volée.

La défensive prime l'offensive.

Un tennis simplifié qui attire aussitôt certains joueurs ravis de la bonne aubaine.

L'Australien Phillips-Moore, l'Améri­ cain Fishback, le Français Georges Goven, son compatriote Christophe Roger-Vasselin, finaliste inattendu de la Coupe Parée à Paris, et même llie Nastase.

vainqueur à Aix-en­ Provence de son seul tournoi impor­ tant en 1977, améliorent d'un seul coup leurs résultats.

Leurs victimes posent aussitôt la question: est-ce encore du tennis? Effectivement, la balle devient incon­ trôlable et sa trajectoire fluctuante.

La majorité des joueurs internationaux se prononce contre cette transforma­ tion du jeu.

La Fédération internatio­ nale les suit dans une réunion tenue à Barcelone le 1er octobre 1977 et interdit le double cordage.

L'interdiction est devenue définitive à l'automne 1978 à Stockholm et elle a ralenti l'ardeur des chercheurs qui profitaient jusque-là de l'absence de normes officielles concernant l'instru­ ment même du tennis. 2 / 2. »