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Technique et Travail

Publié le 22/06/2024

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« Le Technique et le Travail Stéphane COUTURIER, Melting Point, halle d'alternateurs – Usine Alstom – Belfort, photographie, 2009-2012. Lewis W.

HINE, Ouvrier au travail, 1920, photographie. La technique : menace ou espoir ? Par un jeu de superpositions et d'hybridations photographiques, Stéphane COUTURIER parvient à questionner l'ambivalence du rapport que l'on peut avoir aux techniques modernes : créations de l'homme, elles ont pour vocation de l'aider dans ses tâches, voire de l'en libérer et d'améliorer ses conditions de vie et ses performances.

Mais derrière son aspect coloré et presque ludique, cette image manifeste également un aspect inquiétant, voire menaçant.

L'absence d'être humain au milieu de ce dispositif technique est d'ailleurs remarquable.

Les techniques sont-elles des auxiliaires ou des menaces pour l'homme ? Qu'est-ce qui, dans cette photographie, suggère la force inventive de l'homme et sa confiance dans le progrès ? En quoi indique-t-elle aussi un danger ou une crainte ? Le travail, entre beauté de l'effort et servitude Le travail représente à la fois un effort qui actualise et développe les facultés humaines, et une contrainte pouvant asservir.

Cette image illustre cette dualité.

D'un côté, la beauté de la scène incarne la force contrôlée du travail.

De l'autre, la position courbée, qui épouse la forme de la roue, évoque la soumission à la machine et la contrainte.

Le travail doit-il être considéré comme une activité émancipatrice ou comme une servitude ? Mythe de Prométhée I.

Malédiction ou bénédiction ? II.

Une forme d’art III.

La technicisation du travail IV.

De la nécessité à la liberté V.

Un agent de déshumanisation VI.

Faut-il libérer le travail de la technique VII.

La technique va-t-elle faire disparaître le travail ? Citations.

Aristote et Marx Texte canonique.

Marx Question Repères.

Formel / Matériel, Principe / Cause / Fin et Théorie / Pratique Les 5 points clés Gros plan.

Serons-nous remplacés par des intelligences artificielles ? Vidéo.

Le travail est-il spécifiquement humain ? Source : Arte – Les Grands Mythes – Prométhée – Episode 4 – 2006 Le mythe de Prométhée Une « fable » racontée notamment par Platon dans le Protagoras ou le récit de l'origine de l'homme et de la technique. Un peu à la manière de la Genèse, l'histoire raconte que les dieux « façonnèrent » les êtres vivants « d'un mélange de terre et de feu ».

Ensuite, ils chargent Prométhée et son frère Épiméthée de distribuer à chaque espèce ses caractéristiques pour leur permettre de survivre.

Épiméthée insiste pour s'en charger : il donne aux uns « des ailes », aux autres des poils, des crocs ou des sabots, ce qui permet véritablement de créer les différentes espèces d'animaux. Mais une fois arrivé à l'homme, Épiméthée a déjà tout « dépensé », et n'a plus rien à lui donner.

En grec, Épiméthée est « celui qui pense après ». Aussi, pour rattraper ses bêtises, son frère Prométhée se rend chez les dieux, « vole à Héphaïstos et à Athéna la connaissance des arts avec le feu ».

Athéna est, entre autres, la déesse des arts ou du savoir-faire technique, et Héphaïstos, le dieu forgeron qui possède le feu. Ce que signifie ce mythe, en somme, c'est que l'homme a développé la technique parce qu'il était moins bien « servi » que les autres animaux dotés de défenses naturelles.

Du coup, il a dû fabriquer des moyens « propres à conserver sa vie » par lui-même et, sans plumes ni poils, il s'est confectionné des vêtements.

Mais la technique, qui peut donner jusqu'au pouvoir de créer ou de recréer la vie, n'est pas à mettre entre toutes les mains.

C'est un pouvoir quasidivin, et dans toutes ses créations techniques, Prometheus bringt den Menschen das Feuer von Friedrich Heinrich Füger (1751-1818) l'homme qui finit par se prendre pour un dieu joue « avec le feu ». C'est ce que précise Platon dans le Protagoras : trop pressé de fuir pour ne pas se faire attraper, « Prométhée n'avait plus le temps de pénétrer dans l'acropole que Zeus habite » pour y voler la sagesse qui permettrait d'user de la technique avec prudence.

Le mythe de Prométhée, c'est donc l'idée que la technique qui donne tant de pouvoir aux hommes est à double tranchant, qu'elle est très dangereuse et qu'elle risque à tout moment de se retourner contre eux. Le travail (du latin tripaliare, « tourmenter avec un tripa-lium, instrument de torture ou pour ferrer les animaux) dé-signe l’action que l’homme entreprend afin de transformer la nature pour l’adapter efficacement à ses besoins. La technique (du grec tekhnê, « habilité ») caractérise les moyen mis en œuvre à cette fin. La réflexion philosophique interroge la dimension humanisante du travail et de la technique, comme expressions de la culture mais aussi leur dimension aliénante. Source : DMJ En effet, le travail a également le sens d’une malédiction : « C'est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu'à ce que tu retournes dans la terre, d'où tu as été pris ; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière.

» (Genèse 3.19) C’est la punition infligée par Dieu à Adam, suite au péché originel.

Il a aussi le sens d’une nécessité mettant fin à un âge d’or. Adam et Eve chassés du Paradis de Dürer Albrecht - Source : Pinterest De nos jours, la technique a rendu le travail plus productif que jamais.

Mais elle a également contribué à la forte augmentation du chômage dans les pays industrialisés et à la destruction de la nature. Seul l’homme travaille ; mais lorsque son activité est entièrement dominée par la technique, le travail risque de devenir inhumain. Fait-il de nous des hommes en nous permettant de dominer la nature ou nous déshumanise-t-il ? Faut-il libérer le travail de toute technique ou de la forme que la technique a prise à l’époque moderne et contemporaine ? La technique elle-même n’aura-t-elle pas pour effet de faire disparaître le travail à l’avenir ? I.

Malédiction ou bénédiction ? Le mot « technique » signifie d'abord un savoir-faire qui permet de produire un certain résultat, généralement concret.

Il provient du grec tekhnê, qui signifie « art » ou « habileté ».

Une technique est l’emploi d’une habileté, l’usage d’un certain art. Il s’agit d’un ensemble de procédés bien définis, propres à une activité, qui peuvent être transmis et qui permettent de produire un résultat concret.

En ce sens, il existe des techniques non seulement dans le domaine des Beaux-arts (par exemple la technique des peintres impressionnistes), mais aussi dans le sport et dans divers métiers. Edouard Manet, Olympia (1863) - Source : Musée d’Orsay Paris Mais lorsque nous parlons des « progrès de la technique », nous pensons à l’ensemble des applications de la science, le fait d’appliquer les réflexions de la science et d’utiliser les ressources de la nature pour produire des résultats concrets. Source : Journal Europa - 31/12/2014 Les « techno sciences » sont la forme prise par le savoir-faire technique quand, à l’époque moderne et surtout à l’âge contemporain, il a consisté à exploiter les conquêtes de la science moderne pour mieux mettre à disposition les ressources de la nature. II.

Une forme d’art Pour les philosophes de l’Antiquité, la technique concerne toute activité consistant à fabriquer, produire ou construire quelque chose.

Ces penseurs ne font pas de réelle différence entre le beau et l’utile : la technique ne se différencie pas de l’art. Le terme « art » a longtemps été considéré comme synonyme du terme « technique », comme lorsque nous parlons de « l’art du cordonnier » ou de « l’école des Arts et Métiers ».

Les artistes ont longtemps été considérés comme des artisans.

Autrefois, l’art et l’artisanat étaient confondus. Pourquoi sont-ils donc considérés aujourd’hui comme des disciplines distinctes ? La technique concerne le domaine de l’utile, la mise en œuvre de moyens en vue d’une fin.

Mais la question est de savoir ce qui est vraiment utile et surtout, si l’utile est ce qui a le plus de valeur pour nous.

Devons-nous rechercher l’efficacité à tout prix ? III.

La technicisation du travail De nos jours, le travail est de plus en plus lié à la technique.

L’essor des sociétés industrielles l’a modifié. + = Source : nl.wikipedia.org Dans les sociétés modernes, les effets de la technique ont transformé la façon dont les hommes produisent, par leur travail, ce qui leur permet de satisfaire leurs besoins. La technique a procuré aux sociétés contemporaines de nouvelles manières de disposer de la réalité et de ses ressources, qui dépendent de nouvelles façons de travailler : les forces de travail sont démultipliées, notamment grâce au fait que nous avons mécanisé les opérations de production. La technique modifie notre façon de travailler, parce que le savoir-faire se renouvelle sans cesse.

Mais tout travail est-il lié à la technique ? Tout travail ne participe pas à la façon dont la technique transforme l’action de l’homme sur le monde.

Le travail de la pensée, celui de l’artiste, voire celui de l’artisan,.... »

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