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Tchad (2005-2006) Idriss Déby, président réélu et fragilisé

Publié le 27/09/2020

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« Tchad (2005-2006) Idriss Déby, président réélu et fragilisé Du 6 juin 2005, date de la révision de la Constitution lui permettant de se présenter pour un troisième mandat, au 29 mai 2006, date de sa réélection officielle à la tête du Tchad avec plus de 64 % des voix, le président tchadien Idriss Déby a vécu une véritable annus horribilis.

Les tentatives de coup d’État ont alterné avec les attaques rebelles.

Le 13 avril 2006, les rebelles de l'Union des forces pour le changement (UFC) ont été neutralisés dans les faubourgs de N’Djaména par les troupes loyalistes, grâce aux renseignements fournis par les militaires français de l’opération Épervier. Gravement malade, le président Déby a été réélu dans des conditions contestées (l’opposition a boycotté le scrutin) et son assise n’a jamais paru aussi fragile.

Le danger est venu de l'UFC, créée en décembre 2005 avec l’aide de Khartoum et dirigée par l’ex-capitaine Mahamat Nour, membre de l’ethnie Tama voulant mettre un terme à la mainmise des Zaghawas (moins de 5 % de la population) sur le pouvoir.

Mais la multiplication des défections dans l’entourage d’Idriss Déby n’en est pas moins demeurée préoccupante.

Ainsi, en octobre 2005, les jumeaux Tom et Timane Erdimi, parents et jadis proches conseillers du président, ont parrainé la création du Scud (Socle pour le changement, l’unité nationale et la démocratie), mouvement zaghawa ayant ses bases arrière au Soudan.

Les tentatives de déstabilisation du Tchad par le régime de Khartoum, en réponse à l’ingérence de N’Djaména dans la crise du Darfour (Ouest soudanais), ont conduit le président Déby à rompre les relations diplomatiques avec le Soudan.

Jusqu’alors très critiques envers le président tchadien, les Américains ont choisi de le soutenir, depuis l’offensive rebelle d’avril 2006, pour empêcher l’accession au pouvoir d’une équipe proche du régime islamiste et prochinois de Khartoum. Pour les mêmes raisons la Banque mondiale, dirigée par l’ex-faucon américain Paul Wolfowitz, a décidé de reprendre, en avril 2006, sa coopération avec le Tchad.

Trois mois auparavant, elle avait supprimé ses décaissements après que le président tchadien eut décidé d’abroger une disposition négociée en échange de l’aide financière de l’institution internationale, réservant 10 % des revenus de l’or noir aux « générations futures ».

En 2005, selon les chiffres fournis par la Banque mondiale, le Tchad a touché 280 millions de dollars liés à l’exploitation sur son sol du pétrole par un consortium américano-malaisien. Mais la population n’en a pas encore vu la couleur.. »

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