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taylorisme.

Publié le 08/12/2021

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taylorisme. n.m., mode d'organisation du travail appliqué dans l'industrie et élaboré aux
États-Unis au début du XXe siècle par Frederick Winslow Taylor. Complété par la suite, il se
diffusa largement en Europe.

Le modèle taylorien.
À la recherche, avec d'autres ingénieurs, de méthodes d'organisation plus efficaces dans la
grande industrie naissante, Taylor fut le premier à tenter une analyse du travail
rationalisatrice. Son but proclamé était la prospérité générale, reposant sur la convergence
des intérêts des chefs d'entreprise (baisse des coûts et hausse de la productivité) et des
salariés (hausse des salaires). Pour ce faire, Taylor mit au point une méthodologie de
collecte de l'information sur les coûts du travail de la main-d'oeuvre. La décomposition du
travail ouvrier en mouvements élémentaires, puis leur chronométrage, permirent de définir
pour chaque phase le meilleur geste, le temps standard et le coût de base. Ce processus
poussé à l'extrême entraîna une spécialisation totale du travail en tâches parcellisées et la
déconnexion entre conception et exécution. Le contrôle de l'ensemble demanda une
centralisation complète, avec la création dans chaque usine d'un centre de planification
chargé de l'ordonnancement des séries et d'un bureau des méthodes mettant au point les
gammes, les normes de productivité. Pour renforcer l'efficacité globale, il fallait recruter les
salariés les plus capables à chaque poste, et donc les sélectionner, les former, les entraîner
aux tâches répétitives décomposées. Leur rémunération, calculée en fonction de leur
rendement, devait les amener à participer à la hausse générale de la productivité.
Les hypothèses de cette construction tiennent en quelques mots : rationalité (le
comportement humain peut être ramené à des logiques simples ; la paresse et l'appât du
gain en sont notamment les mobiles essentiels), mécanicisme (le système de production
est assimilable à une grande machine dont les hommes sont les serviteurs), stabilité (le
modèle est universel, les processus se répètent à l'identique, l'usine n'est pas affectée par
le monde extérieur).

La portée du taylorisme.
Cette organisation a connu un succès exceptionnel dans son renforcement et sa diffusion,
puis un égal discrédit. En France, dès le début du XXe siècle, de nombreuses entreprises,
notamment du secteur automobile (Renault, Michelin), ont mis en place un système
équivalent ; en URSS même, le taylorisme est apparu comme un des fondements des
succès industriels « capitalistes » à assimiler. Parti de l'industrie, il s'est également imposé
dans les grandes organisations tertiaires (banques, assurances), conduisant là aussi à la
parcellisation et à la spécialisation.
Les critiques les plus virulentes ont surtout visé le caractère déshumanisé du travail :
l'homme n'y est qu'un instrument, menacé de panne (physique, nerveuse), conduit à
l'absentéisme ou au turn-over pour échapper à ses conditions de travail. Dans son film les
Temps modernes (1935), Charlie Chaplin en a critiqué les excès, et le développement de
conflits s'opposant aux « cadences infernales » est à l'origine de sa remise en cause. Mais
cette organisation a surtout été minée par sa rigidité, qui la rend incapable de s'adapter à
des conditions nouvelles, que ce soit à l'égard des salariés mieux formés, plus autonomes,
refusant une autorité non fondée, à l'égard d'un environnement plus instable où la
flexibilité, l'innovation, la recherche de qualité sont des réponses aux attentes de
consommateurs plus avertis et plus différenciés, ou encore à celui des technologies
disponibles qui rendent possibles d'autres structures d'organisation, plus décentralisées, où
l'initiative est acceptée.
Des modes d'organisation développés dans l'industrie automobile japonaise (on
commence à parler de « toyotisme ») sont depuis le milieu des années soixante-dix les
nouveaux modèles en plein développement.
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
Chaplin (Charles Spencer, dit Charlie)
crise économique - La crise des années trente
fordisme
Le Chatelier Henry Louis
Taylor Frederick Winslow

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