Taux de change
Publié le 17/05/2020
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«
Juin 200831
Les
Les effets de l’appréciation de l’euro
sur l’économie française
Franck Cachia
Division
Synthèse conjoncturelle
D
epuis 2002, le taux de change de l’euro par rapport au dollar aug
-
mente presque continûment : l’euro s’est ainsi apprécié de 8,2 %
par an en moyenne, passant de 0,88 dollar pour un euro au premier tri
-
mestre de 2002 à une parité de 1,58 en avril 2008.
L’euro s’est égale
-
ment apprécié vis-à-vis du yen et de la livre anglaise, mais dans une
moindre mesure.
En tenant compte de l’ensemble des devises pondé
-
rées par leur poids dans la concurrence subie par la France, l’apprécia
-
tion du taux de change de notre économie est moindre mais reste
significative : elle s’élève à 17 % depuis 2002, soit 2,2 % par an.
Il s’agit
donc d’une évolution économique de première importance.
Une appréciation du change affecte tout d’abord la compétitivité à l’exportation
et à l’importation.
Quel que soit l’indicateur retenu, la compétitivité des produits
français sur les marchés internationaux s’est dégradée de manière significative.
Depuis le début de l’année 2002, les prix des exportations françaises de pro-
duits manufacturés (exprimés en euros) ont augmenté de 0,2 % par an en
moyenne alors que les prix d’exportation de nos principaux concurrents ont
baissé, en euros, de 0,6 % par an.
La hausse de la devise européenne est aussi
à l’origine de l’accélération de la perte de compétitivité des producteurs locaux
sur le marché domestique.
Elle a en effet contribué à modérer les prix d’impor-
tation en France, qui ont reculé de 1,2 % par an en moyenne depuis 2002.
Ces
pertes de compétitivité-prix de la production nationale, tant sur le marché do-
mestique qu’à l’étranger, se poursuivraient en 2008.
L’impact du taux de change sur l’économie fait intervenir de nombreux méca-
nismes, dont l’évaluation nécessite l’utilisation d’un modèle bouclé de l’éco-
nomie.
Ainsi, la baisse des quantités exportées et la hausse des importations
pèsent sur la croissance du produit intérieur brut.
L’investissement et l’emploi
en pâtissent.
En revanche, la baisse du prix des consommations intermédiai-
res (matières premières notamment) permet aux entreprises de contenir leurs
coûts de production.
Pour les ménages, la hausse du change est synonyme à
court terme de baisse du prix des biens consommés et donc de gains de pou-
voir d’achat.
Le surcroît de consommation qui en résulte permet de compen-
ser en partie l’impact négatif de l’appréciation de l’euro sur la croissance.
D’après les modèles macroéconométriques, une appréciation permanente
de 10 % de l’euro par rapport aux autres devises se traduirait à court terme par
un recul significatif de la croissance économique en France, de l’ordre de 0,5
point par an les trois premières années, et par une baisse de l’inflation de 0,2
point à 0,3 point par an.
Ainsi, d’ici la fin de l’année, l’appréciation de l’euro survenue depuis le début
de 2007 devrait amputer la croissance française de 0,1 à 0,2 point par tri-
mestre.
Il s'agit là d'effets de court terme.
À long terme, des mécanismes correcteurs
entrent en jeu, qui permettent de ramener l'activité vers son niveau potentiel.
La baisse durable de l'inflation, voire la réduction des primes de risque relati-
vement aux monnaies qui se déprécient, peuvent même à long terme soutenir
le potentiel de croissance de l'économie..
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