Tatchai
Publié le 15/05/2020
Extrait du document
«
1 / 2 23 mars 1966 Série B-23 Fiche No 1047
Tatchai
1.
«Imiter Tatchai, le rattraper et le surpasser.» Ce slogan est adressé aux 500 mil· lions de paysans chinois par les dirigeants communistes.
Dans la région de Tatchai,
partie montagneuse et aride de la province du Chansi, des champs en terrasse ont
été aménagés sans aucun moyen mécanique sur les flancs des collines naguère
stériles.
La « bataille contre la nature » a duré plus de dix ans.
Avec leurs mains et
leurs épaules, des dizaines de milliers d'hommes et de femmes ont déplacé des milliers de tonnes de roches et de terre.
Deux fois de suite, les inondations ont
emporté leur ouvrage.
Deux fois de suite, refusant l'aide de l'Etat (dit-on à Pékin), ils se sont remis au travail.
Parvenus au bout de leur tâche, ils sont aujourd'hui donnés en exemple à toute la Chine.
2.
" L'esprit de Tatchai " doit permettre à la Chine d'assurer ses progrès écono miques (en particulier dans l'agriculture) par ses propres forces grâce à la mobilisation
de l'immense main-d'œuvre disponible et à l'adoption de nouvelles formes de travail collectif.
Le plus vaste des pays en voie de développement espère ainsi remédier -à son manque de capitaux et à l'absence d'aide étrangère.
3.
Des cc unités de type Tatchai » se multiplient dans tout le pays.
L'exposition natio nale agricole de Pékin a donné la place d'honneur à leurs réalisations.
Toutes s'ins pirent des paroles de Mao Tsé-toung: "Le socialisme non seulement émancipe les
travailleurs et libère les moyens de production de l'ancienne société, mais aussi
transforme la nature, qui ne pouvait jusqu'alors être pleinement exploitée.
»
4.
Communes populaires, brigades et équipes de production engagées " sur la voie
de Tatchai " sont mises en compétition.
La propagande à l'échelon national signale
et glorifie les exploits les plus remarquables comme des victoires militaires.
L'effort
est proposé à la jeunesse chinoise comme l'occasion d'égaler en héroïsme les vété rans de la guerre civile.
Sur les chantiers, des survivants de la Longue Marche
racontent leurs épreuves pour stimuler l'ardeur des jeunes gens.
5.
Parmi les émules de Tatchai, le tableau d'honneur cite Llnhsien, district du Honan
s!tué dans les monts Taihang.
Pour capter l'eau d'une source éloignée et irriguer les terres arides, un canal de 71 kilomètres fut construit en cinq années.
Il a exigé le percement de 42 tunnels (dont l'un de 600 mètres à travers le rocher) et le lancement de 114 aqueducs au-dessus des ravins.
Vivant sur le chantier, dans des grottes et
des huttes en chaume, les constructeurs ne disposaient que d'outils à main et d'explo sifs.
Un jeun~ paysan diplômé de l'école technique fit l'arpentage, car les équipes
ne comprenaient aucun Ingénieur.
Le ciment fut fabriqué sur place, avec 50 000 tonnes
de chaux extraite des carrières de calcaire.
6.
Les "Tatchai " mettent l'accent sur la nécessité de n'employer que leurs propres
ressources.
" Nous devons compter sur nous-mêmes, nous ne pouvons pas accroitre les charges du gouvernement.
» Ils insistent aussi sur leur persévérance en considé
rant le temps comme leur allié.
« Si le travail n'est pas terminé en une généràtion, les générations suivantes l'achèveront.
"
2 / 2.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓