Tardieu, André

Tardieu, André (1876-1945), homme politique de la III^e République et écrivain français né à Paris.

Il suivit des études à l'École normale supérieure. De 1902 à 1914, il fut rédacteur des nouvelles étrangères au Temps, quotidien de tendance libérale qui eut une certaine influence durant la III^e République, puis il créa, avec Georges Mandel, le quotidien l'Écho national.

André Tardieu siégea à la Chambre des députés en 1914, et pendant la Première Guerre mondiale il fut officier au front, entre 1914 et 1916. Il fut nommé par Clemenceau commissaire spécial de France aux États-Unis en 1917-1918, puis participa à la conférence de paix de Paris en 1918-1919, durant laquelle il présida les comités d'Alsace-Lorraine et de la Sarre. Il fut ministre des Régions libérées en 1919-1920. Il tint un rôle décisif dans la définition des clauses politiques et territoriales du traité de Versailles. Fervent partisan de la politique du président du Conseil Georges Clemenceau, il exprima son opposition aux révisions du traité. Lors des discussions menant au pacte Briand-Kellogg en 1928, André Tardieu fit partie de la commission chargée d'étudier la question du désarmement, qui apparaissait alors comme indissociable de la sécurité dans le monde. Tardieu était partisan d'un transfert des moyens militaires à la Société des Nations, créée en 1920, entre les pays signataires du traité de Versailles.

Nommé ministre des Travaux publics de 1926 à 1928, puis ministre de l'Intérieur de 1928 à 1929 par Raymond Poincaré, il fut président du Conseil en 1929-1930 au moment de la crise économique et financière internationale, puis à nouveau en 1932. Il mena une politique sociale active en faisant voter la création des assurances sociales, la gratuité de l'enseignement et conduisit une politique de grands travaux. Cette politique aggrava le déficit budgétaire et la France entra dans la crise économique qui touchait déjà de nombreux pays européens (1930-1935). Il fut également ministre de l'Agriculture et ministre de la Guerre (1931-1932) dans les cabinets de Pierre Laval. Après la victoire de la gauche radicale et socialiste unie dans un nouveau cartel, André Tardieu devint le chef de l'opposition. Face à la crise économique mais aussi politique que traversait la France, André Tardieu remit en cause sa confiance dans le libéralisme politique et économique, et soutint les mouvements politiques d'extrême droite, comme l'Action française de Charles Maurras. Il fut chargé en 1934 d'étudier une réforme de la Constitution et prôna une réforme pour un État plus autoritaire. Il se retira de la vie politique à partir de 1935 et mena une réflexion sur les institutions politiques et les questions sociales.

André Tardieu est l'auteur de la France et les alliances (1908), la Paix (1921), Sur la pente (1935), la Révolution à refaire (1936-1937).