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Tantum religio potuit suadere malorum

Publié le 03/01/2022

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« Tantu,n religio potail suadere malo,11,n Tant la religion put conseiller de crimes ! Ce vers, répertorié panni les sentences médiévales (Walther 31057b) et qui fait de la religion une fo1111e d'obscurantisme., est emprunté à Lucrèce qui te1111ine par ces mots le récit du sacrifice d'Iphigénie., la tille du roi giec Agamemnon, sacrifiée à Artémis pour apaiser les vents et pe1111ett1e à la flotte achéenne de faire voile vers Troie (De natura ,·erum.

1, l O 1 ).

La jeune fille devint le symbole des victimes innocentes de la superstition et Lactance (Divinae institutiones, 1.

PL 6, 233a) reprit ce vers pour démontrer la cruauté et l'absurdité des religions païennes.

Nombreuses furent les citations de ce vers, notamment à 1·époque moderne: cf.

Montaigne (2, 12, 2) et Vico (la science nou­ velle, 1, 1, 191 ), qui l'appliquèrent tous deux aux seules religions païennes; Francis Bacon (Essays.

Civil and Moral, 3, 14), pour qui ce passage prit une importance particulière ; E.

Kant (La religion dans les limites de la raison, 3, 2) qui relève que l'histoire du christianisme peut elle aussi illustrer cette constatation lucrétieMe; Voltaire, qui dans son Dic·tionnaire philosophique affit 111~ que les époques les plus supersti­ tieuses ont toujours été les époques des crimes les plus horribles (article > ; cf.

aussi Correspondance.

lettre à M.

de Cideville) ; !\1.

de Unamuno (Du sentiment tragique de l'existence, S, 5) et enfin Aldous Huxley.

qui lors d'une conférence prononcée à Santa Barbara en 1959 affi1111a que l'expression lucrétienne mériterait d'être complé­ tée par Tantum religio potuit suadere bonorum.. »

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