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Tamerlan

Publié le 16/05/2020

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« Tamerlan Homme de guerre, Tamerlan est un des plus fameux capitaines de l'histoire.

Constamment vainqueur, non pointparce qu'il mène au combat des hordes féroces, mais grâce aux ressources d'une intelligence multiple, qui calculesoigneusement les plans de campagne, la convergence des forces et le rythme de leur marche, qui travaille par unehabile propagande le moral de l'adversaire, qui déploie ses capacités inventives lorsque surgit une difficultéimprévue.

De l'Asie centrale au Gange et à la Méditerranée, ses exploits ont pour cadre un théâtre immense, où ilporte le massacre et la destruction.

Il est réputé n'avoir causé que des ruines, ce qui est faux.

Et n'avoir bâti qu'unempire fragile, bientôt disparu après lui, ce qui est vrai : en 1405, l'État timouride s'est disloqué à la vitesse du galopdes courriers qui répandaient dans les provinces la nouvelle de la mort du "Grand Émir".

Était-il donc seulement ungénie négatif, de qui les dons exceptionnels ne tournaient qu'à créer le chaos ? Tamerlan homme d'État ? Certes, sil'on ajoute qu'il était homme de son temps.

Comme tous les grands conquérants, fussent-ils jugés "barbares", il estun grand administrateur, au civil aussi bien qu'au militaire, avec les défauts du genre, qui iront s'accusant avecl'âge, hypertrophie de l'orgueil, refus des opinions contradictoires, démesure.

En regard des défauts, les qualitéssans lesquelles il n'y a pas de meneurs d'hommes.

Non seulement l'intelligence du stratège et l'opiniâtreté dusoudard, mais cette ouverture d'esprit qui a frappé le célèbre Ibn Khaldoun, lors de leur rencontre devant Damas,tandis que la troupe se livrait à ses atrocités coutumières.

"Certains lui attribuent le savoir, d'autres l'hérésie,d'autres encore l'usage de la magie et de la sorcellerie", écrit Ibn Khaldoun au terme de leurs entretiens "mais il n'y arien de tout cela, il y a simplement qu'il est très intelligent et très perspicace, adonné à débattre et à argumentersur ce qu'il connaît et aussi sur ce qu'il ne connaît pas".

Illettré, mais point inculte : Tamerlan possède une vasteculture orale, entretenue par une curiosité toujours en éveil.

Sa volonté, illustrée par les tueries implacables qui enont découlé, s'est manifestée de façon moins ostentatoire dans des réussites plus difficiles sur le milieu dont ilsortait, et d'abord sur lui-même ; Tamerlan, c'est-à-dire Timour Lang, "Timour le Boiteux", est un infirme à la jamberaide, qui ne se déplace que soulevé par ses pages, et qu'on hisse sur sa monture.

Au moral, frère affectueux,grand-père attentionné, ami fidèle à ceux qui le sont, une sensibilité réservée à la famille et aux compagnons et qui,à tout prendre, ne contraste pas avec le reste du personnage.

Avec une affectivité réelle, mais restreinte, et uneâme profondément sceptique, peu accessible au doute ou au scrupule, l'esprit, chez Tamerlan, est tourné et tournetout vers l'action.

Des quelques anecdotes authentiques où il est pris sur le vif, presque toutes nous le montrent sedivertissant à déceler la faille dans les raisonnements des hommes de pensée, théologiens compris.

D'autres princesde son temps, aussi indifférents au prix de la vie humaine, plaçaient plus haut qu'il ne le faisait l'intelligencespéculative.

Il était plus psychologue, ou du moins plus pragmatique.

Les mécanismes de son caractère nouséchappent parce que nous ne le voyons vraiment qu'arrivé, et déjà homme mûr, après 1370, et plus encore après1380, lorsque l'entourage iranien peut rapporter sur lui, en témoignage direct, des renseignements qui seronttranscrits, de vingt à cinquante ans plus tard, par les chroniqueurs persans.

Dès cette époque, les débuts du grandhomme et la phase besogneuse de son ascension ne sont racontés qu'en une version stéréotypée. Il naît en 1336, non loin de Samarqand, dans la tribu des Barlas, sans doute dans la famille des chefs, mais d'unelignée secondaire.

Les généalogistes de la dynastie le rattacheront, au XVe siècle, à la maison de Gengis-khan.

Deson vivant, il n'a jamais joué l'atout de la légitimité gengiskhanide, qui conservait un prestige si décisif parmil'aristocratie tribale turco-mongole, de sorte qu'on inclinera à suspecter le bien-fondé de cette filiation.

Comme il l'adésiré peut-être, l'histoire de sa jeunesse est voilée de mystère et de légende.

A-t-il été brigand, ou muletier, ainsique le veulent des traditions fragiles ? Plus vraisemblablement coureur d'aventures, mercenaire dans les petitesarmées seigneuriales d'Iran oriental, comme il le sera derechef, nos textes l'attestent, après 1360.

C'est à cettedate qu'il fait son entrée dans l'histoire, moindre personnage assurément que ses biographes ne l'ont présenté plustard, pour lesquels les événements de Transoxiane gravitent autour de ses faits et gestes, mais déjà entouré d'unepoignée de fidèles compagnons, ses futurs lieutenants. La Transoxiane, partie occidentale de l'ancien apanage de Tchaghataï, un des fils de Gengis-khan, était alors enproie aux luttes confuses que différents groupes tribaux, regroupés en alliances versatiles, poursuivaient depuisl'assassinat (1357) de l'émir Qazghan, un noble non gengiskhanide qui avait su imposer son autorité à ses pairs.

Lestentatives de réunification effectuées entre 1360 et 1365 par les princes tchaghataï de la partie orientale del'apanage (région de l'Ili, dite "Mogholistan"), aidèrent l'émir Husayn, petit-fils de Qazghan, qui posa au champion del'indépendance transoxianaise, à se placer à la tête de la noblesse locale.

Tamerlan, un moment rallié auxenvahisseurs (1361), fit ensuite cause commune avec l'émir Husayn, et de 1362 à 1365 partagea sa vie errante enIran oriental, puis ses succès lors de la libération de la Transoxiane.

En 1366, des mesures prises par l'émir contredes protégés de son lieutenant provoquèrent une brouille, dans laquelle il l'emporta aisément ; sa position auprèsdes chefs transoxianais, renforcée par des alliances matrimoniales, était beaucoup plus forte que celle de Tamerlan.Ce dernier suscita une coalition de mécontents, qui se désagrégea sous les coups adroits, diplomatiques etmilitaires, de l'émir Husayn.

En 1367, Tamerlan cherchait l'appui des Tchaghataï de l'Ili, d'abord par clientsinterposés, puis directement.

La désapprobation de l'opinion musulmane les Mongols de "Mogholistan" étant encorepaïens le contraignit à y renoncer.

En contrepartie, on lui ménagea une réconciliation avec l'émir Husayn, qu'il servitloyalement dans plusieurs expéditions au cours de 1368 et de 1369.

Rien ne semble alors annoncer que Tamerlan vase trouver à la tête de la vaste insurrection qui abat l'émir Husayn quelques mois plus tard, en 1370. Cette date ne doit pas faire illusion.

Tamerlan ne succède pas à Husayn comme souverain, mais plus exactementcomme un primus inter pares, ce qu'en théorie il ne cessera jamais d'être.

Jusqu'à sa mort Tamerlan n'aura que letitre de "Grand Émir", et jusqu'en 1402 l'autorité nominale sera exercée par un prince de sang gengiskhanide.. »

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