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Taïwan (2001-2002): Changement de parti dominant

Publié le 27/09/2020

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« Taïwan (2001-2002): Changement de parti dominant Les élections législatives du 1er décembre 2001 ont constitué une victoire déterminante pour le président Chen Shui-bian, lui-même élu en mars 2000.

Sa formation, le Parti progressiste pour la démocratie (DPP), a remporté le plus grand nombre de sièges (87 sur 225), sans toutefois que cela lui confère la majorité au Yuan législatif.

Grand perdant, le Kuomintang (KMT), au pouvoir à Taïwan de 1945 à 2000, est passé de 123 sièges à seulement 68.

Les quelques partis minoritaires se sont partagé les 70 autres. Chen Shui-bian, ne disposant jusque-là que du tiers des 220 sièges de l'Assemblée, avait eu, au début de son mandat, des difficultés à faire accepter plusieurs éléments de son programme électoral, telle sa promesse d'arrêter la construction de la quatrième centrale nucléaire.

Désormais à la tête du parti dominant, le président a immédiatement demandé aux autorités de Pékin de respecter la volonté populaire. Après une attente de douze ans, Taïwan a fait son entrée à l'OMC (Organisation mondiale du commerce), le 1er janvier 2002 - trois semaines après la Chine populaire.

Les analystes étaient divisés sur les bénéfices à en retirer.

Pour certains, l'intégration à une structure internationale était essentielle pour ce gouvernement diplomatiquement très isolé.

On s'entendait aussi sur le fait que davantage de produits de haute technologie pourraient être exportés vers les marchés étrangers.

Mais le secteur de l'agriculture, déjà fortement subventionné, comme ce qui concerne la culture du riz, risquait d'être déstabilisé à court terme par l'entrée de produits étrangers moins coûteux.

Le secteur bancaire s'attendait aussi à des réformes profondes. Entre-temps, les dirigeants de la Chine populaire ont adouci le ton vis-à-vis de leur «province rebelle».

La consultation du 1er décembre n'a donné lieu à aucune menace ni à aucune inflation verbale.

Le vice-premier ministre de Chine populaire, Qian Qichen, a peu après invité les membres du DPP, qui lui avaient semblé pour la plupart défavorables au projet d'indépendance de la province insulaire, à se rendre sur le Continent.

Toujours à Pékin, le Premier ministre Zhu Rongji a publiquement déclaré, au début de l'année lunaire (février 2002), qu'il fallait reprendre le dialogue avec Taïwan.

D'autre part, une délégation de policiers de Taïwan est allée rencontrer ses homologues pour discuter de problèmes communs.

De simples touristes ont été acceptés pour la première fois sur l'île. Pékin a toutefois continué à exiger, sans aucun compromis, que Taïwan reconnaisse le principe d'une seule Chine.

Par ailleurs, la décision d'ajouter la mention «émis à Taïwan» sur la couverture des passeports de la République de Chine, ainsi que d'autres gestes renforçant l'identité taïwanaise plutôt que chinoise ont irrité les continentaux.

À la suite de pressions de Pékin, le président Chen Shui-bian n'a pas pu à se rendre à Shanghaï pour le sommet d'octobre 2001 de l'APEC (Coopération économique en Asie-Pacifique). Querelles politiques mais intégration économique : 50 000 compagnies de Taïwan demeuraient établies sur le Continent dont 20 000 à Shanghaï.

Les autorités taïwanaises redoutent cet exode économique constant vers le Continent.. »

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