Taïwan (1994-1995)
Publié le 27/09/2020
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Taïwan (1994-1995)
Le processus de démocratisation des institutions publiques s'est poursuivi avec
succès lors des élections du 3 décembre 1994.
Le Parti progressiste pour la
démocratie (DPP, opposition) a réussi à faire élire son candidat à la mairie de
Taipei.
Le vétéran politicien James Soong a, en revanche, conservé, à l'avantage
du Kuomintang (KMT), l'influent poste de gouverneur de la province.
La mairie de
Kaohsiung est, elle aussi, restée aux mains du parti au pouvoir.
Le partage des
votes entre le KMT (52%), le Parti progressiste pour la démocratie (39%) et le
Nouveau parti (7,7%) a témoigné d'un nouveau pluralisme électoral.
Malgré la fermeture de quatorze stations de radio illégales, fin juillet 1994,
une "révolution de la radio" a commencé: des stations parallèles se sont mises à
diffuser en dialecte taïwanais (plutôt qu'en mandarin) et, sympathisant avec
l'opposition, à prôner l'indépendance de Taïwan.
Les relations avec la Chine populaire - qui avaient connu un sérieux
refroidissement à la suite du meurtre de 24 touristes taïwanais sur le
continent, en mars 1994 - se sont améliorées non sans difficultés.
A son arrivée
à Taipei pour un cycle de négociations, le 29 juillet 1994, le représentant
chinois Sun Yafu a ainsi dû subir les foudres de quelques centaines de
manifestants.
Il y a toutefois eu accord sur les dossiers de détournements
d'avions, de la pêche et des réfugiés chinois installés dans l'île.
De plus, en
janvier 1995, les autorités de Taïwan ont enfin manifesté leur intention
d'ouvrir l'un de leurs ports, Kaohsiung, au commerce direct avec le continent.
Le même mois, le président de la Chine populaire Jiang Zemin a proposé une
réunion de chefs de parti à Pékin pour discuter de la réunification.
Tout en
demandant aux dirigeants de Pékin de faire preuve de bonne volonté en renonçant
à l'usage de la force, le chef de l'État taïwanais, Lee Teng-Hui, a répliqué en
demandant une rencontre au sommet des dirigeants des deux parties dans un
endroit neutre.
La visite "privée" de Lee Teng-Hui aux États-Unis, le 7 juin
1995, a cependant été vivement dénoncée par Pékin.
Depuis l'établissement des
relations diplomatiques entre Washington et Pékin, en 1979, aucun dirigeant
taïwanais n'avait, en effet, pu faire le voyage.
La Chine est devenue le deuxième partenaire commercial de Taïwan (après les
États-Unis).
Le commerce bilatéral a atteint 16,5 milliards de dollars EU en
1994 et on avançait le chiffre de 20 milliards pour 1995.
La vitalité économique
du "tigre taïwanais" s'est notamment manifestée par ses investissements massifs
sur le continent chinois et aussi au Vietnam, en Indonésie, aux Philippines et
en Thaïlande.
Sur le plan diplomatique, Taïwan a été absent contre son gré là où Pékin lui a
barré la route, comme aux Jeux asiatiques d'Hiroshima, en octobre 1994, ou au
"sommet" de l'APEC (Coopération économique de la zone Asie-Pacifique), en
Indonésie le mois suivant.
En guise de consolation, le gouvernement des
États-Unis a décidé d'intensifier ses relations avec Taïwan, et le Premier
ministre Lien Chan a fait une escale surprise au Mexique, selon une nouvelle
tactique visant à remédier au grand isolement diplomatique dont souffre Taipei..
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