Taïnos
Publié le 06/12/2021
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Taïnos, peuple indigène des Antilles de la famille des Arawaks, implanté entre le XIIe et le XVIe siècle à Hispaniola (aujourd’hui Haïti), à Porto Rico et dans la région orientale de Cuba. Les Taïnos parlaient une langue de la famille arawakane (voir Amérindiennes, langues). Les Taïnos étaient originaires d’Amérique du Sud, plus précisement du delta de l’Orénoque. Ils furent victimes des conséquences de la conquête espagnole (maladies, travail forcé), et disparurent dès le XVIe siècle. C’est à travers la relation du missionnaire Fray Ramón Pane, compagnon de Christophe Colomb, que leurs coutumes nous sont parvenues.
L’organisation sociale des Taïnos, fortement hiérarchisée, comprenait trois classes : la première était constituée de nobles (nitaynos), la deuxième de paysans et d’artisans, et la troisième d’esclaves. Chaque chef de village, aristocrate aux pouvoirs héréditaires, faisait à son tour allégeance au chef du territoire de son choix. La société était matrilinéaire. Le village, unité socio-politique de base comptant jusqu’à 5 000 personnes, disposait en son centre d’un terrain de jeu de balle, où se pratiquait le tlachtli.
La vie religieuse des Taïnos, qui étaient animistes, s’organisait autour du culte des Zemi, idoles de pierre ou de bois à forme humaine, qui tout à la fois contenaient et représentaient les esprits des morts et des phénomènes naturels. La hiérarchie des divinités taïnos était similaire à celle de la société. Offrandes, danses et chants rituels permettaient de se les concilier.
Outre la chasse à l’arc et la pêche, ces sédentaires tiraient leurs ressources principales de l’agriculture sur brûlis. L’activité agricole, particulièrement développée, tant par l’étendue des terres mises en valeur que par le perfectionnement des techniques utilisées et la qualité des produits récoltés, était essentiellement centrée sur la culture du manioc, du maïs (nom d’origine taïno), de la patate douce et de diverses racines. Les Taïnos cultivaient également le tabac.
L’artisanat, très important, était axé sur la poterie et le travail du bois et de la pierre (pétroglyphes, pierres à trois pointes et colliers de pierre). Le pillage systématique, dans l’aire des Antilles, a considérablement appauvri les sites archéologiques. Utuado, à Porto Rico, présente le plus grand complexe architectural taïno parvenu jusqu’à nous. Voir Précolombien, art.