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TAINE Hippolyte

Publié le 18/05/2020

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« TAIN E Hippolyte (1828-1 893) .

Aujourd'hui, Ta ine est u n mal-aimé.

Les usuels purgatoires et discrédit s posth u­ m es prennent, dan s son cas, des pro po rtion s peu commu­ nes.

Rare m ent rééditées depuis plusieurs décen nies, ses œuvr es sont devenue s introuvabl es; la place que lui concèden t m an uels et histoire s littéraires va se réd uisan t com me une peau de chagrin.

Pe u d'au teur s illustreraie nt davantage la distinctio n ch ère à Thibaudet e ntre situati on et prése nce: on reconnaît à T ai ne une place d ans L'évol u­ tion intellectuelle du XIX e siècle français, on ne so nge plus guère à le lire.

A cela bien de s raiso ns; la réaction de rej et des maît res de la généralion précéden te est un phénomène naturel; T aine en aura pâti, mai s plu s que d'au tres, et en proportion même d e l 'autorit é qu'i l avait su acqué r ir.

Proscrit d e l'Univer sité , il n'en sym bolise pa s moins l'académisme universitaire, car Je co nten u de son œuvre correspond à celu i de la culture scolaire de son siècle.

Le sens po litique de ses livre s majeur s paraît ambigu : victime de l'Empire autoritaire, co nsta n t dans l'affirmation d'un libéralisme vigilant et inquiet, il aura f ait l'objet, au prix de bien des ignorances et de con tre­ sens multiples, d 'une «récupération » par les défenseurs de la tradition et par les tenant s de 1 'ordre établi .

Initia­ teur de disciplines nouvelles, de par sa situation médiane entr e l' encyclopédisme romantique e t la fragmen t atio n d es s pé cial ités, il sera bien v ite jug é à 1' aune d es progrès de ces mêm es disciplines : socio logue avant que la socio ­ l ogie n 'exi ste vraiment comme scie nc e ind épend ant e, iJ appa raît englué dans la psychologie à tou t lecteur de Durkheim et incorrigible me n t «idé alis te» aux te na nts de M arx.

Résu ltat insta ble du vo lume ora to ire et d'un vocabulaire approximatif , sa clarté tro mp e use accrédite les soupçons de sim pli s me qui s'a ttachent à un touche-à­ tout , à un vulgarisateu r.

La divers ité de ses curios ités offre un éclatant exemple de plurid isci pl inarité, mais qui décourage la recherche uni ve rsi taire.

La vie d 'un ho mm e d 'étud e Sa biographie présente pe u d' int érêt; on s'es t essayé, récemment, à l'écrire s an s po uv oir déco uvr ir ces dé tail s qui humaniseraient la figure officieJle de pur penseur qu'il a voulu l aisser .

Une enfance end eui ll ée par la dispa­ rition préma turée d'un père avoué à Vou ziers ct appesa n­ tie par les attentions exigées d'un e mère envahissan te, des études vite brillant es et co u ron nées P.ar d es succès au conco urs général et par l'entrée à l'Eco le normale supér ieure à la tête de la fame use promotion de 1848, sa jeunesse est celle d'un bon élève qu e de va st es progra m ­ me s de lectures et un enthou siasme pour la philosoph ie spinoziste puis pour la psychologie font passer à côté des événemen ts de 1848.

En 1851, Taine échou e à l'agr é-­ gation de philo sophie, malgré des é preuve s bri llante s et -pense-t-il avec ses proches -p our avoi r pri s le co ntre-pied des thèses de l'orth od oxi e spi ritualis te.

Pro ­ fesse ur en province, il reste suspec t et so nge à se replier s ur les discipl ine s litté raires après la sup pression de l'agrégation de philosophie : un Essai sur Les Fable s de La Fontaine (d evenu, en 1861 , La Fontaine et ses fabl es) et une thèse complémenta ire e n lati n, De personis plato ­ nicis, lui valent d'être reçu en 185 3 docteur ès lettre s, mais a près avoir quitt é l'Un ivers ité.

D écidé à viv re de répétitions et, dès qu e po ssible, de sa plume, il concourt pour les prix acad émi qu es, pla ce des articles dans les revues et accepte d'écrire un guide su r l es ea ux des Pyr énées , qui deviendra en 1855 le Voyage aux Pyré ­ nées.

Le succès de son brOlot sur et co ntr e les Philoso­ phes français du XIx• siècle (devenu en 1.868 les Philoso- phes c las sique s du xr~ siècl e en Fran ce) dans lequel il pourfend l'éclectism e, va fai re de lui un des maîtr es de la nouvelle génération, dont le positivisme supplante l 'esprit de 1848.

Car, si sa lecture de Comte est tardive et importe moins que ses études attentives d'Aristote et surtout de Spinoza et de H egel, Taine passe pour positi­ viste, et même pour matérialiste, en r aison de so n zèle à ins é rer la connaissance d es ph énomè nes humains da ns les perspectives ouvertes par les sciences de la nature.

riiustrée par des formule s provocantes et qui font mou­ che(« L'homme est un théorème qui marc he »1 « Le vice et la vertu sont des produi ts comme le vitr iol et le sucre »), cette orien tation pèse sur la gra nde H istoire de la littérat ure anglaise qu 'il r édige méthodiquement de 1857 à 1863 et qui fait de lui l'u n d es créate urs de la l inéra ture comparée.

Une aventu r e a v ec une fem me de lettres alle mande , an cien ne compagne de He ine ct qui signe CAMll.LE SELD EN, éga ye quelques ann ées durant un e existence qui s emblait vouée à la lecture, à l'étude et à la product ion r ég ulière d'essa is de critique et d'h isto ire.

La trentaine passée, Taine sor t davantage; il voyage, f réquente le monde et en tir e de s observ ations qu' il publiera, en particulier des Notes sur Pari s.

Vie et opi­ nions de M.

Frédéri c Thom as Graindorge (1 867).

Le succès vient et, avec lui , de s fonctions d'exami11ateur à Saint-Cyr mais aussi de pro fesse ur d'es thétique aux Beaux-Arts : une Philosophie de l'art ( 1865) et un Voyage en Italie (1866) en découleront.

A la veille de la guerre de 1870 , il achève son traité de la co nna issa nce , D e l'intelligence, médité depuis près de vingt ans, et songe à écrire une ampl e é tud e de la littérat ure all e­ mande.

Mais les chocs de la défaite et de la Commune l 'affectent profondément et lui donnent le sentiment d'un devo ir à remplir, celui de cher che r dan s le passé national les sources de la décadence et les moy ens, s'il s existent, d 'y reméd i er.

Pendant p rès de vingt ans, Taine s'e n­ ferme , l'hiver aux Ar chives, l 'été dan s l a propriété savoy arde qu'un mariage bourgeois venant co nforter ses droits d'auteur lui a permis d 'ac qu érir .

La publication ré guliè re des volumes d es Ori gines de la Fr ance co mem­ poraine (1876 -1891 ) le range parmi les maîtres du genre historique, mai s s u scite de multiples contro ver ses; car chacun des éléme nts de sa construction le br ou ill e avec un des partis qu i ti ennen t Je hau t du pavé, sans toutef oi s empêcher son élec tion, en 1878 , à l'Académ ie françai se ni dimi nuer encore une influen ce que to us, de Barrès à Bourget, en passan t par France et Zola, s'acco rdent à salue r en 1893 lor sque 1a mort int errompt cc grand œuvre historique et sociologique en même temps qu 'elle semble marque r la fin d'u n âge .

A l'écol e de la sc i e n ce Un âge dominé par le culte de la scie nce.

Taine en partage la célébratio n av ec ses con tem porains , mais en lui conférant une expressio n d'un e acuité particulière.

T oute sa vie, Taine s'est fait une certaine i.dée de la s cience ; idée logique , pour ne pas dire logicienne : la science , c'est l'organi sat ion du savoir; enivré de la rig ueur géométrique de l'Éthiqu e, Taine a d'abord caressé le rêve d'établ jr une géométr ie mé ta physique sans sortir de l 'a pr iori, par voie purement déductive.

Rê ve qui débouche sur tr op d 'apories : av ant même d'a voir médité l'hégélianisme, Taine a re co nnu la place nécessaire de l'expé rien ce, m ais en c he rc hant à co mbiner rationalism e et empir isme.

Dan s l 'étude de L'histoire naturelle, il a été f a s cin é par la classificat ion, qui permet , une fois l'inve stigatio n effectuée, de pr ésent er des résul­ tats tels qu'on pui ss e dé duire d'un caractère fondamental les particularités et l e déta il d 'un orga ni sme.

Sur la base de cette re ncontTe de la lo gique et de la biologie s 'appro­ fondit u.n idéal de rig u eur scie ntifiqu e distinguant recher-. »

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