TAHA HUSSEIN
Publié le 16/05/2020
Extrait du document
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TAHA HUSSEIN
né en 1889
TAHA HussEIN est l'écrivain le plus représentatif d'une phase décisive dans la renaissance des
lettres arabes.
Alors
que la génération précédente se veut révolutionnaire avec Afghâni et Moham
med Abdoh, érudite avec Zaydan, romantique chez les émigrés d'Amérique, ou au contraire
barricadée dans sa culture traditionnelle, Taha Hussein réunit harmonieusement ces aspirations
contradictoires.
Chez lui, la hardiesse novatrice et un zèle passionné pour l'éducation sont servis
par la connaissance intime des langues grecque et latine, alliée à la maîtrise parfaite des res
sources de
la sienne.
Cet Égyptien du Saïd a passé dans sa patrie presque toute son existence, et
n'écrit guère en langue étrangère que sa thèse en Sorbonne de 1917 et son mémoire sur la Loi
de lèse-majesté sous Tibère d'après Tacite.
C'est dans sa propre langue qu'il commente les chefs
d'œuvre de la tragédie grecque, ce qui le fait appeler par Abdurrahman Badawi, «l'Érasme des
lettres arabes
)).
Sa renommée n'en a pas moins dépassé les bornes assignées à son idiome maternel
et ses livres traduits en français, en anglais, en danois, en russe et en chinois, sans compter le
persan et
l'hébreu, l'ont fait accéder à la célébrité mondiale.
Il perdit la vue à l'âge de 3 ans, ce qui détermina sa vocation pour les études religieuses.
Il suivit d'abord l'enseignement de l'école coranique dans son village natal sur la rive gauche du
Nil.
Lui-même a conté dans le Livre des jours cette enfance malheureuse dans une famille modeste.
Certains de
ses romans, comme l'Arbre de la misère, font revivre à nos yeux l'image de cette époque
de décadence du petit commerce rural.
La lutte de l'enfant aveugle qui réussit à pousser ses études
jusqu'à l'Université ne peut être appréciée que de ceux qui ont subi une épreuve semblable.
C'est
pourquoi il s'attache à l'exemple du poète aveugle Abu-l'Alâ al-Ma'arri, qu'il prendra pour
sujet de sa première thèse.
Parvenu à l'université d'El-Azhar, il prend rapidement conscience
des lacunes
de son enseignement avec un sens critique aussi aigu que précoce.
En 1908, un tournant
décisif de sa carrière coïncide avec la création d'une Université égyptienne moderne, d'abord
université libre, où Taha Hussein poursuit ses études.
El-Azhar le considère comme un transfuge,
mais il
conquiert brillamment en 1914 le grade de Docteur dans la nouvelle université par son
étude très remarquée : ,Zikra Abi-L-Ala.
C'est au cours de cette période studieuse qu'il découvre
la méthode rigoureuse des sciences historiques, et commence à s'initier aux littératures étrangères,
apprenant le français dans les cours du soir.
Promu Docteur, il est envoyé en France comme
boursier de l'Université égyptienne, d'abord à Montpellier puis à la Sorbonne où il apprend le
grec
et le latin aidé par une jeune étudiante française qui devait devenir sa femme.
Au cours de
ce séjour, très important pour sa formation, il acquiert une compréhension profonde de l'antiquité
classique et de la littérature française, mais il fait sa thèse critique sur un sujet de l'histoire litté
raire
arabe : Étude analytique et critique de la philosophie sociale d'Ibn Khaldoun.
En 19 I 9, il présente
son mémoire
sur un sujet d'histoire romaine qui l'a obligé à compulser nombre de textes latins.
On discerne déjà au terme de ces années d'études les traits dominants d'un esprit universel.
Rentré en Égypte et nommé professeur d'histoire ancienne à l'Université, Taha Hussein va
consacrer son enseignement à répandre dans les élites égyptiennes les idées qu'il rapporte de son.
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