Tacite, Publius Cornelius Tacitus (54-120)
Publié le 23/05/2020
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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Tacite, Publius Cornelius Tacitus54-120Derrière l'historien Tacite, se cache et on Ce document contient 153 mots soit 0 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Culture générale.
TACITE (Publius Cornélius Tacitus). Historien romain. Né vers 55, mort vers 120. La biographie de Tacite se réduit à quelques faibles lueurs qui émergent par endroits de l’obscurité générale et fournissent depuis des siècles matière à d’âpres controverses dont on n’entrevoit pas encore le terme. Une lettre à Tacite de Pline le Jeune, né en 61, qui se déclare de quelques années plus jeune que lui, permet de situer approximativement sa naissance entre 55 et 57. Mais on n’arrive à se mettre d’accord ni sur le rang social de sa famille ni sur le lieu de sa naissance. Descendait-il d’un affranchi de la « gens » Cornelia (une des plus illustres de la noblesse romaine) qui, selon l’usage, avait adopté le « gentilicium » du maître auquel il était redevable de sa liberté ? Ou bien était-il le fils d’un « provincialis » qui, de même, avait pris le nom du Romain qui lui avait procuré la citoyenneté romaine ? Cette dernière hypothèse semble gagner du terrain de nos jours. Une Anglaise, miss Mary Gordon, après avoir procédé à un dépouillement méthodique du Corpus des inscriptions latines, aboutit à la conclusion que Tacite pourrait bien être un Gaulois, plus précisément un Provençal, né quelque part entre Fréjus et Marseille (Journal of Roman Studies, 1936). M. Ettore Paratore, le plus récent des biographes de Tacite, dont le monumental ouvrage apporte des lumières nouvelles sur la vie et l’œuvre de cet historien, a adopté résolument la suggestion de miss Gordon et la fait asseoir sur des bases plus solides. Il insiste, notamment, sur le fait que Tacite avait épousé la fille d’un Gaulois de Fréjus, lequel, à son tour, était le gendre d’un autre Gaulois, originaire de la même ville (Julius Grecinus). Il est donc fort probable, estime M. Paratore, qu’Agricola tenait à marier sa fille à un compatriote dont il allait ensuite faciliter et protéger la carrière à Rome. L’hypothèse paraît vraisemblable, mais faute aune preuve matérielle, elle ne saurait guère être érigée en certitude. Tout ce qu’on peut avancer avec quelque assurance, c’est que Tacite ne ressemblait guère à un Romain, soit par son aspect extérieur, soit par sa manière de parler. On ne s’explique pas autrement la question que lui avait posée, lors d’une représentation au cirque, un citoyen assis à ses côtés : « Es-tu Italien ou provincial ? » (rapportée par Tacite lui-même dans une de ses lettres a Pline le Jeune). En 77 (ou au début de 78) Tacite épousa la fille de Julius Agricola. Peu de temps après, celui-ci dut quitter Rome pour aller gouverner l’indocile Bretagne, où il allait demeurer six ans. Pendant son absence, le jeune Tacite, profitant des relations du beau-père et de la faveur dont il jouissait auprès de l’empereur, poursuivait commodément son ascension dans la voie des honneurs, assignée à tout citoyen appartenant à sa condition sociale. Vespasien commença par lui conférer le tribunat militaire, fonction préparatoire qui n’exigeait pas nécessairement un stage ou des aptitudes militaires. Désigné ensuite comme questeur par Titus il n’entra en charge qu’après la mort de ce prince (5 décembre 81). C’est donc sous Domitien (qu’il ne cessera par la suite d’accabler de ses malédictions) que Tacite exerça sa première fonction officielle. C’est Domitien, également, qui le fit édile en 84, et préteur en 88. Au sortir de la préture, Tacite, suivant le cours normal de l’avancement dans la carrière des emplois, exerça des fonctions administratives dans une des provinces de l’Empire romain. On ne sait pas exactement lesquelles mais en sa qualité d’ancien préteur il put être employé d’abord comme « legatus proconsulis », puis comme « legatus Augusti pro praetore provincialis ». De même, on ignore quelle était la province où il fut envoyé. On a avancé l’hypothèse de la Gaule belgique : elle est défendable. Tacite revint à Rome en 93. Pendant son absence Agricola avait terminé paisiblement son existence terrestre, entouré de l’estime générale et n’ayant guère eu à souffrir de vexations de la part de l’empereur. Tacite alla s’asseoir sur les bancs du sénat et y siégea discrètement, silencieusement, « éclaboussé, dira-t-il plus tard, par le sang des victimes de Domitien », mais subissant, docile et résigné, ainsi que tous ses collègues d’ailleurs, le déchaînement des fureurs impériales. L’assassinat de Domitien (18 septembre 96) et l’avènement de Nerva mirent fin à ses épreuves. Désigné dès 97 consul suffecte il eut à prononcer l’éloge funèbre du consul Verginius Rufus mort en mai 98 et fut appelé à le remplacer. A partir de 99, Tacite appartient à cette élite sénatoriale que formaient les anciens consuls. En l’an 100, il se vit confier, concurremment avec son ami Pline le Jeune, la mission de soutenir l’accusation dans un procès de concussion, intenté à l’ancien proconsul d’Asie, Marius Priscus, par ses ex-administrés. Priscus fut condamné a une forte amende et le Sénat vota des félicitations à Tacite et à son collaborateur. Pendant dix ans ensuite, on le perd de vue. En 110, on le retrouve proconsul d’Asie. Puis de nouveau l’obscurité l’enveloppe. On ignore quand et dans quelles circonstances il mourut. Tout ce qu’on peut dire c’est qu’il dut avoir assisté aux débuts du règne de l’empereur Hadrien qui succéda à Trajan en 117. L’œuvre de Tacite, dans l’état où elle nous est parvenue, comprend une biographie : Vie d’Agricola, un traité d’ethnologie, La Germanie, et deux grands ouvrages historiques : Histoires et Annales. A ce Corpus tacitien on a pris coutume de rattacher un opuscule connu sous le titre de Dialogue des orateurs considéré sans preuves comme une œuvre de jeunesse de Tacite. — Avec la Vie d’Agricola, plus de doute. Il s’agit bel et bien d’un écrit de Tacite. Mais la nature de l’ouvrage a donné lieu à de vives discussions. On voulut y voir une biographie pure, un éloge funèbre destiné à être prononcé avant sa publication, voire un pamphlet politique. Ces discussions, oiseuses, sont sans grand intérêt. Peu importe la catégorie retenue pour son classement. Ce qui compte c’est la place que la Vie d’Agricola occupe dans l’œuvre de Tacite. Plutôt panégyrique que biographie, cet hommage rendu par lui à la mémoire de son beau-père, au lendemain du meurtre de Domitien, se présente sous la forme, très répandue à Rome, d’une « laudatio » funèbre que l’absence de Tacite de Rome ne lui avait pas permis de prononcer lors des obsèques d’Agricola. Le portrait, forcément, est démesurément embelli (le genre l’exigeait). Pour présenter son beau-père comme une victime de la tyrannie de Domitien, Tacite a dû accomplir de véritables « tours d’acrobatie » (j’emprunte l’image à M. Paratore). J’ajouterai seulement que d’autres « tours d’acrobatie » ont été nécessaires à Tacite pour se faire passer lui-même pour une espèce de « résistant passif » au régime de Domitien qu’il n’avait cessé de servir en sage opportuniste. Vint ensuite la Germanie. M. Wuilleumier, dans son excellent petit livre sur Tacite, imagine que cet ouvrage fut publié par Tacite pour justifier l’absence prolongée de Trajan que Nerva avait associé au pouvoir en octobre 97 et qui était resté deux ans de suite en Germanie.
C’est après sa sortie du consulat que Tacite semble avoir entrepris le grand œuvre historique appelé à lui assurer l’immortalité (Pline le Jeune, qui fut un des premiers, sinon le premier, à lire le manuscrit des Histoires, la lui prédisait déjà en termes enthousiastes) : les Histoires d’abord, les Annales ensuite. Tacite se proposait d’écrire encore une Histoire du principat d’Auguste. Ce projet ne se réalisa point. Pour se représenter la conception que Tacite se faisait de son rôle d’historien, le mieux est de le laisser parler lui-même. « La tâche principale de l’historien, dit-il dans le livre troisième de ses Annales, est de préserver de l’oubli les vertus et d’inspirer aux actes et aux paroles des méchants la crainte de l’infamie réservée pour la postérité » (65). A ceux qui trouveront sa relation trop chargée de crimes, de trahisons, de supplices il répond d’avance : « Je n’ignore pas que la plupart des historiens ont omis beaucoup d’accusations et de tortures, soit que leur esprit fatigué n’en pût supporter le nombre, soit que rebutés de tant de scènes désolantes, ils aient voulu épargner aux lecteurs le dégoût qu’eux-mêmes en avaient éprouvé » (Annales, VI, 7). Quant à lui, il estime de son devoir de rapporter tout ce qu’il a appris. Il prévoit un autre reproche encore : celui de présenter au lecteur des faits qui pourraient paraître « insignifiants et peu dignes d’être mentionnés ». Sa réponse est demeurée célèbre : « On ne saurait comparer nos annales avec les ouvrages de ceux qui ont écrit l’histoire ancienne du peuple romain. Ceux-là avaient à raconter de grandes guerres, des sièges de villes, les défaites ou la captivité des rois... La carrière était vaste pour eux, la nôtre est étroite et sans gloire. » Cependant, ajoute-t-il, « il n’aura pas été sans profit d’étudier des faits peu importants à première vue, mais d’où partent souvent des mouvements qui aboutissent à de grandes choses » (ibid., IV, 32). Il se donne ces deux directives fondamentales : 1° parler de tout et de tous « sans colère et sans parti pris » ; 2° faire connaître non seulement la marche des événements « qui relève en général du hasard », mais encore leur ordonnance et leurs causes. On ne saurait mieux dire. Reste à savoir dans quelle mesure Tacite sut se conformer à ces sages préceptes. Une première constatation s’impose. La vérité historique pure et simple ne compte pas pour lui. Elle peut et doit être « interprétée » pour les besoins de la cause, « adaptée » au but poursuivi par l’historien : celui de frapper dans toute la mesure du possible l’esprit du lecteur. Entendons-nous. Tacite ne trahit pas la vérité, du moins il ne la trahit pas sciemment. Il l’arrange, il lui fait subir toutes les exagérations estimées nécessaires. Un autre procédé caractéristique pour Tacite est le recours fréquent, pour ne pas dire abusif, à des « rumeurs publiques », a des « on dit » : traditur, refertur, referunt (Annales, I, 80; II, 16; II, 17; IV, 57,Hist. III, 54, etc.) qui lui permettent, tout en gardant l’attitude d’un observateur impartial, d’accumuler des ombres mauvaises autour du personnage qu’il tient à accabler. Exemples : Tibère et Néron dans les Annales. On a reproché à Tacite de parler du peuple avec trop de mépris, d’avoir eu à propos des esclaves et des gladiateurs des « mots malheureux ». Mais il doit être replacé dans son temps et dans son milieu. Il faut rendre à Tacite la mentalité de la classe qui est la sienne et qui fut sans pitié pour les faibles et pour les opprimés. Ce n’est pas l’historien Tacite qui est grand (Salluste l’est plus que lui), c’est l’écrivain. Personne chez les Romains n’a possédé à un tel degré l’art de la composition dramatique. Personne n’a mis au service de cet art plus de virtuosité, plus de raffinement de style. Vue sous ce jour, l’œuvre de Tacite est un cas unique dans les annales des lettres latines.
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Tacite, Publius Cornelius Tacitus
54-120
Derrière l'historien Tacite, se cache et on l'oublie trop souvent, un homme d'État qui, sous les
règnes des empereurs Vespasien, Titus et Domitien, gravit les échelons d'une carrière
politique honorable, grâce à des appuis comme celui du consul Agricola, dont il était le
beau-père et dont il écrivit la vie.
En 88 le préteur Tacite présida les jeux séculaires de Rome.
Consul suffecte sous le règne de Nerva, il se lia d'amitié avec Pline le Jeune, qui devait
devenir l'homme de confiance et de confidence de Trajan.
Les archives impériales, dont il put
prendre souvent connaissance au cours de sa carrière, lui donnèrent l'idée de rédiger ses
Histoires et Annales.
Son sens de la psychologie et des motivations humaines, la pénétration
avec laquelle il étudia les mobiles de la conduite des hommes et des gouvernements à Rome,
en font un historien politique, doublé d'un témoin, hors de pair..
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