Syrie (2005-2006): Embarrassante enquête internationale
Publié le 27/09/2020
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Syrie (2005-2006): Embarrassante enquête internationale
Depuis l'assassinat de l'ancien premier ministre libanais Rafic Hariri, en
février 2005, la Syrie a vécu au rythme de l'enquête internationale mandatée par
l'ONU pour identifier les commanditaires du meurtre, enquête dans laquelle la
Syrie faisait figure de suspect.
L'automne 2005 a été une période
particulièrement tendue, ponctuée par la remise de deux rapports intermédiaires,
l'un en octobre, l'autre en décembre.
Ces deux rapports ont affirmé l'existence
de « preuves convergentes » concernant l'implication des services de
renseignement syrien et libanais dans l'assassinat de R.
Hariri.
Par ailleurs,
ils ont pointé l'absence de bonne volonté de la part des autorités syriennes
pour faciliter le déroulement des investigations.
Le Conseil de sécurité de
l'ONU a alors voté, le 1er novembre 2005, un projet de résolution d'inspiration
franco-américaine, soutenu par la Grande-Bretagne, enjoignant la Syrie de
coopérer « sans réserve et sans condition ».
Si, en guise de réponse, la rhétorique et les manifestions nationalistes ont été
de mise à Damas, l'État syrien, placé sous la menace de sanctions
internationales, a envoyé dans le même temps les premiers signes de coopération.
Le 29 octobre 2005, il a autorisé la création d'une commission nationale
judiciaire spéciale, chargée de coopérer avec les autorités libanaises et les
instances internationales, ainsi que l'audition à Vienne, au mois de décembre,
de cinq hauts responsables syriens.
D'autres dirigeants avaient été précédemment
entendus à Damas, dont Ghazi Kanaan, ministre de l'Intérieur et ancien
dignitaire au Liban, retrouvé mort quelques jours plus tard, suicidé dans son
bureau.
Cependant, ce n'est qu'en avril 2006 que le président syrien, Bachar el-Assad, a
accepté de recevoir le juge en charge de l'enquête, au cours d'une « audition »,
formule de compromis respectant la « souveraineté » de la Syrie.
Cette demande
avait été formulée par la commission d'enquête en janvier 2006, suite aux
déclarations d'Abdel Halim Khaddam (ancien vice-premier ministre syrien,
ex-homme fort du Liban et bras droit de feu Hafez el-Assad) qui, dans une
interview à la chaîne télévisée Al-Jazeera, le 30 décembre 2005, avait accusé le
jeune président syrien d'avoir menacé de mort R.
Hariri.
Par ailleurs, les
États-Unis ont renforcé la pression sur Damas en classant le pays parmi les «
sept tyrannies » recensées par le Rapport sur la stratégie pour la sécurité
nationale, et en l'accusant d'être la cause du désordre régional, notamment par
son soutien supposé à la guérilla irakienne.
Par mesure de rétorsion, les
autorités américaines ont décidé, en janvier 2006, de geler les actifs d'Assef
Chawkat, chef des services de sécurité syriens et beau-frère du président.
Si
Bachar el-Assad a maintenu publiquement une rhétorique de résistance, en louant
par exemple l'alliance pluridécennale de la Syrie et de l'Iran, lors de la
visite du président iranien en janvier 2006, il a cherché simultanément à rompre
l'isolement croissant de son pays, en s'assurant notamment des bons offices de
l'Égypte et de l'Arabie saoudite, inquiètes des conséquences régionales
provoquées par une éventuelle déstabilisation de la Syrie.
Sur la scène intérieure, le régime est affaibli par des divisions internes, sans
que cela ne se traduise par l'émergence d'une opposition capable de présenter
une plate-forme commune.
D'autant que la fermeté sécuritaire est demeurée sans.
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