Syrie (1995-1996): Résistance à la normalisation
Publié le 27/09/2020
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Syrie (1995-1996): Résistance à la normalisation
La Syrie s'est montrée le plus résistant de tous les États arabes face aux
efforts israéliens et américains engagés à partir de la conférence de Madrid
(octobre 1991) en faveur d'une normalisation au Proche-Orient.
L'alternance des
avancées et des blocages dans le dialogue entre Damas et Jérusalem a en partie
été le produit d'une stratégie de la durée, mise en oeuvre par un président
syrien ferme sur les objectifs et peu sensible aux pressions régionales et
internes.
Son attitude a aussi en partie résulté d'une impuissance à modifier en
profondeur les données économiques et politiques pour affronter la nouvelle
donne régionale.
A la demande des États-Unis, le président Hafez el-Assad a envoyé son chef
d'État-Major, le général Hikmet Chehabi, rencontrer son homologue israélien à
Washington les 27 et 28 juin 1995, afin de rapprocher leurs positions sur les
arrangements de sécurité concomitants à un éventuel retrait israélien du plateau
du Golan, conquis en juin 1967 et annexé le 14 décembre 1981.
La négociation a
fait long feu, moins en raison du refus israélien de renoncer officiellement à
ses stations de préalerte sur ce territoire syrien (au profit d'une surveillance
par satellite ou d'une présence américaine sur le mont Hermon), qu'à cause de la
volonté israélienne de garder 60 km² de territoire à l'est de Tibériade et le
contrôle des sources du Banyas (300 millions m³/an), affluent syrien du
Jourdain.
Fermeté masquant vulnérabilité
Une reprise des négociations a eu lieu à partir du 27 décembre 1995.
Elle
bénéficiait de la détente apportée par la participation de la Syrie et d'Israël
à la conférence euro-méditerranéenne de Barcelone les 27 et 28 novembre, au
cours de laquelle les ministres des Affaires étrangères des deux États, Farouk
el-Chare et Ehud Baruk, avaient échangé publiquement des propos conciliants.
Elle est venue en réponse à la déclaration du nouveau Premier ministre israélien
Shimon Pérès le 9 décembre, offrant d'ouvrir un nouveau chapitre avec la Syrie
et évoquant un retrait israélien "jusqu'à la frontière internationale".
Supervisés par Dennis Ross, responsable du dossier du Proche-Orient au
département d'État américain, les entretiens à huis clos entre l'ambassadeur
syrien à Washington, Walid Moallem, et le directeur du ministère des Affaires
étrangères israélien se sont prolongés jusqu'au 4 mars 1996.
Ils ont été
interrompus lors des attentats en Israël et finalement suspendus jusqu'aux
législatives tenues en juin dans ce pays.
Damas était resté ferme sur les trois
principes qui régissent sa politique régionale: échange des territoires contre
la paix [résolution 242 (1967) du Conseil de sécurité de l'ONU], reconnaissance
du leadership régional syrien, en particulier sur le Liban, et médiation
américaine pour la paix.
L'incertitude concernant les proches élections israéliennes (juin 1996) et
américaines (novembre 1996) n'expliquait qu'en partie les réticences du
président H.
el-Assad à l'égard du processus de paix.
Plusieurs événements
régionaux ont, en effet, illustré la vulnérabilité de son pays, lui faisant
craindre l'isolement face à une avancée américaine dans la région.
La signature,.
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