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Synthèse sur L'ÉTAT

Publié le 04/02/2025

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« THÈME : La philosophie morale et politique NOTION : L’État L'État est essentiel à l'organisation des sociétés humaines, apparaissant avec la formation de communautés unifiées en réponse à la croissance démographique.

Comme l’affirme Aristote dans son Politique, l’homme est un animal social qui ne peut vivre isolé, nécessitant des règles de vie commune lorsque des individus coexistent.

Certaines sociétés primitives, telles que celles décrites par Pierre Clastres dans La société contre l'État, ont vécu sans structures politiques, sans écriture et sans marchés, fonctionnant sur l'économie de subsistance.

Cependant, ces communautés ont disparu, laissant place à des civilisations où l'État impose des lois et utilise la force pour maintenir l'ordre.

Ainsi, l'État a pour fonction de fabriquer et d'appliquer des lois, assurant la justice par le biais d'un système coercitif, incarné par la police et l'armée.

Cela soulève la question de savoir si son autorité provient davantage de sa capacité à exercer la force ou des lois qu'il établit, établissant une relation complexe entre pouvoir, droit et société. I. Fondement de l’État A) Les origines de l’État Dans son Traité théologico-politique (1670), Spinoza justifie l’existence de l’État par les bienfaits qu’il apporte à ses citoyens.

Il explique que les hommes acceptent de vivre sous l’autorité de l’État pour échapper aux dangers de l’« état de nature », un état où chacun serait constamment menacé par autrui, rendant la vie « solitaire, animale, pauvre et brève ».

Dans cette situation précaire, il n’existerait ni sécurité ni paix, car aucun cadre légal ne protégerait les individus. Spinoza considère que l’État est essentiel pour garantir cette sécurité en établissant des lois communes, de manière à ce que chaque individu puisse se protéger des agressions extérieures.

En apportant cette protection, l’État permet à chacun de se consacrer à son propre épanouissement et à son « conatus », c'est-à-dire son effort pour persévérer dans son existence.

En assurant la paix et en harmonisant les relations entre les individus, l’État ne restreint pas la liberté, mais la garantit en offrant à tous un cadre dans lequel ils peuvent agir librement sans craindre pour leur survie.

Ainsi, pour Spinoza, l’État est bien plus qu’un simple pouvoir coercitif : il contribue activement à la liberté de chacun en instaurant un ordre social stable et propice au développement personnel. B) État et contrat social Dans Du contrat social (1670), Rousseau développe l’idée du « contrat social », un pacte qui lie les individus d’une société et fonde l’autorité de l’État.

Dans un contexte où l’état de nature est devenu invivable, Rousseau voit dans ce contrat un moyen de garantir à chacun sécurité et liberté tout en permettant la cohésion sociale.

Le contrat social, contrairement à un simple contrat qui n’engage que partiellement les parties, est un pacte profond où chaque membre de la société s’engage « de toute sa personne et de toute sa vie ».

Il implique un renoncement à la liberté naturelle — c’est-à-dire, à la capacité d’agir de manière totalement indépendante — au profit d’une liberté civile et d’une protection collective assurée par l’État.

Pour Rousseau, cette forme d’association permet de « protéger la personne et les biens de chaque associé » tout en maintenant l’individu libre.

En effet, l’État ne supprime pas la liberté, il la redéfinit en créant des droits civiques égaux pour tous, indépendamment de la force ou de la faiblesse de chacun.

Ce pacte tacite, par lequel nous renonçons à rendre justice nous-mêmes, établit un « corps social » composé de citoyens unis autour d’une même loi.

Cette union crée la base de l’État, auquel revient le rôle d’appliquer et de faire respecter les lois.

Rousseau souligne l’importance de la sécurité comme prérequis à la liberté : sans la protection de l’État, il serait impossible de vivre librement. II.

L’État et les individus A) La primauté de l’État sur les individus Dans Principes de la philosophie du droit (1821), Hegel critique la vision de Rousseau selon laquelle l’État est un outil au service des citoyens.

Au contraire, il soutient que l’État représente une réalité supérieure à laquelle les individus doivent se soumettre.

Pour Hegel, l’État incarne la raison dans l’histoire et représente l’aboutissement de l’évolution de l’esprit humain vers la rationalité.

Il attribue à l’État une autorité absolue et justifie les sacrifices individuels en son nom, affirmant que la mission la plus noble pour un citoyen est de servir l’État.

Hegel cite des exemples tels que la conscription, la nationalisation, l’acte de réquisition et l’expropriation pour cause d’utilité publique, pour illustrer cette exigence.

En fin de compte, Hegel voit l’histoire comme un processus par lequel l’esprit s’incarne dans le monde, et l’État en est la manifestation ultime.

Les citoyens ne se contentent pas d'obéir à un contrat social, mais participent activement à la réalisation de la rationalité humaine en se mettant au service de l'État. B) État et communauté Hegel soutient que l'avènement de l'État représente le stade ultime de la destination de l'esprit, marquant ainsi la fin de l'histoire.

Cette fin ne doit pas être interprétée comme une apocalypse, mais plutôt comme l'atteinte d'un objectif définitif et l'absence de nouveaux buts à poursuivre.

Il.... »

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