Symphonie

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Du grec syn (ensemble) et phone (son), le terme désigne une " musique pour ensemble ". Apparu au XVIe siècle, le mot est employé pour une composition instrumentale sans précision de formes ou de destination. Au XVIIe siècle, on appelle symphonie, ou sinfonia, les introductions instrumentales de l'opéra, de l'oratorio et de la cantate, ainsi que les pièces introductives aux suites allemandes. Après 1730, la nouvelle vogue de la musique pour orchestre va profiter surtout à la symphonie qui devient le principal genre orchestral, surtout en Europe centrale. Un grand répertoire se constitue pour répondre aux besoins des cours et remplir les salles de concert, très populaires notamment à Paris. Compositeurs et musiciens italiens, anglais, bohémiens, français, allemands, autrichiens vont ainsi écrire plus de sept mille symphonies, en un demi-siècle. L'écriture symphonique de cette époque, qui comporte essentiellement trois mouvement, va progressivement évoluer grâce aux apports des courants italiens et français, à ceux de l'école viennoise et principalement sous l'influence de l'école de Mannheim, dirigé par Johann Stamitz. Mais ce sont les compositeurs Mozart et Haydn qui vont non seulement donner à la symphonie une forme organisée et stabilisée, mais aussi lui conférer une catégorie stylistique. De ce point de vue, la contribution de Beethoven est décisive. Le véritable langage symphonique qu'il établit va considérablement transformer le genre mais encore influencer en profondeur les autres formes musicales. La grande transformation se produit avec sa Symphonie n° 3 " Héroïque " ­ qui s'élève au niveau des grandes formes religieuses de l'ère baroque ­ et elle atteint son apogée avec la Symphonie n° 9 . L'héritage essentiel que Beethoven a légué à tous les autres compositeurs a parfois semblé trop lourd pour certains d'entre eux, comme Brahms qui déclare qu'après " un tel géant " il lui est impossible de composer une symphonie. Il en composera cependant, comme d'autres musiciens de la période romantique, mais il est vrai que seulement quelques douzaines de symphonies sont écrites entre 1825 et 1875, qui emprunteront à Beethoven soit ses techniques, soit sa démarche d'esprit (Schubert, Schumann, Mendelssohn, Liszt, Brahms...). Après les symphonies de structure colossale (Bruckner) les symphonies " à programme " (Berlioz) ou " à déclarations " (Mahler), les compositeurs du XXe siècle renouent avec les idéaux de l'époque classique et parfois des périodes antérieures (Schoenberg, Stravinski, Webern, Chostakovitch...).