Suzanne VALADON:PORTRAIT DE MAURICE UTRILLO.

« Suzanne VALADON PORTRAIT DE MAURICE UTRILLO Suzanne Valadon est au sommet de son art lorsqu 'elle peint ce portrait à la fois sobre et puissant de son fils, le peintre Maurice Utrillo.

Après avoir elle-même servi de modèle à de nombreux peintres, Suzanne Valadon débute au Salon de la Société nationale des Beaux­ Arts en 1894.

Elle participe ensuite au Salon des Indépend ants et au Salon d'automne.

Ses portraits, qui révèlent une forte personna lité, suscitent l'admiration d'artistes comme Degas ou Toulouse- Lautrec.

Mais elle devra a ttendre 1924 pour que la galerie Bernheim ac hète · régulièrement sa production.

De même, le p ublic ne reconnaîtra son talent qu'à partir du moment où l'impressionnisme sera con tes té .

L'ŒUVRE Suzan ne Valadon a exécuté de nombreux portrai ts de son fils dès l'enfance.

Lorsqu'elle le peint à trente -huit ans, le pinceau à la main, il s'est déjà fait remarquer par ses propres œuvres, à la fois réŒistes et poé­ tiques.

Mais, depuis longtemps sous l'emprise de l'alcool, il est interné régulièrement dans Un autre portrait d'Utrillo ( 191 0) par Suzanne Valadon.

le jeune homme rêvait de devenir écrivain , mais, pour le détourner de l' alcool , sa mère le poussa à peindre , et il devint vite olus célèbre qu'elle.

Suzanne VALADON 1865-1938 • POt'lnlit th Mt.UU'ke Utrillo • Huile sur tolle • Sipé et daté en haut, à droite, «Suzanne Valadon 19lh • Peint en 1921 • Localisation: Paris, musée d'Art moderne des asiles.

Lorsqu'il pose pour sa mère en 1 921, son vis age ne porte pas encore les traces de son vice.

Plongé dans ses pensées, il semble désabusé, presque morose.

Avec quelques traits vigoure u x, l'artiste restitue son visage allongé, sa large carrure et ses mains épaisses.

Tout aussi pres teme nt, elle traite la veste de son modèle avec des touches croi­ sées marron et vertes en pâte épaisse.

On admire les harmonies subtiles de tons dans cette toile où l'ocre jaune, l'orange, l'ocre rouge et le brun se marient par faitement.

Va ladon brossera de nombreux autres por­ traits de son fils et de ses proches avec la même virtuosité.

LA CRITIQUE «On retrouve dans ses tableaux la même P.Uissance d'expression et la même acuité è:l' observation que dans ses dessins , mois la couleur ne se marie pas toujours heureuse­ ment avec la force de son trait volontaire», écrit john Rew ald.

«Une artiste rare ( ...

) qui en cette ruche fiévreuse de Montmartre a réussi le miracle de se forger un style bien à elle, un style viril où la volonté prime toutes les outres sensations» , ajou te-t- il néanmoins ..

LA COTE Un portrait de la même époque, Femme assise au chat, a trouvé acquéreur pour 227210 FF (40000 dollars) dans une vente aux enchères à New York en 1995.

On trouve des eaux-fortes de l'artiste à partir de 2500 FF (450 dollars) et des fusains à partir de 10000 FF (1800 dollars).. »