Suriname (1994-1995)

« Suriname (1994-1995) Malgré la grave crise économique et la fragilité politique dont souffre le pays, le Suriname est devenu, en février 1995, le quatorzième membre du Caricom (Communauté et marché commun des Caraïbes), après des négociations qui avaient duré près d'un an.

Le gouvernement a souhaité ainsi rééquilibrer ses relations avec l'étranger, ses liens étroits avec les Pays-Bas, l'ancienne puissance tutélaire, lui ayant fait craindre de rater le rendez-vous des accords commerciaux régionaux se dessinant au niveau du continent. Le taux d'inflation a été de 357% en 1994 et le florin a perdu 70% de sa valeur entre juillet 1994 et mai 1995.

Le prix du pain a été multiplié par seize en quatorze mois.

Quelque 75 000 personnes - un cinquième de la population - vivaient avec pas plus de six dollars par famille et par mois.

Dans ce contexte, des émeutes ont éclaté dans la capitale, Paramaribo, en novembre 1994, auxquelles le Parti national démocratique (NDP), formation de l'ancien dictateur militaire Desi Bouterse (au pouvoir de 1980 à 1988) aurait été mêlé.

La compagnie canadienne Golden Star a conclu un accord d'association avec l'entreprise minière publique Grassalco pour l'extraction de l'or en mars 1994. Mais plus rentable encore est le trafic de la cocaïne.

Le Suriname est, en effet, devenu un centre de transit important pour les cartels de la drogue latino-américains.

Des militaires toujours puissants y étant mêlés, le gouvernement semblait bien impuissant à combattre ce trafic.. »