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Sur quelles raisons pouvons-nous nous appuyer pour admettre l'existence d'un inconscient ?

Publié le 15/05/2020

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« Problématique: La question pourrait apparaître non problématique; il suffirait d'énumérer simplement les indices qui peuvent fairesoupçonner que le psychisme ne se réduit pas au conscient.

Freud le fait au début du chapitre de laMétapsychologie consacré à l'inconscient.

Mais, en fait, le problème réside dans la nécessité de trouver à l'intérieurde la conscience (sinon, où les trouverait-on ?) ces indices de sa propre "insuffisance". Remarque La formulation de la question présente un danger pour les candidats : celui d'établir un catalogue des manifestationsde l'inconscient.

En réalité, le sujet appelle une réflexion plus approfondie sur son caractère spécifique, en particuliersur son mode d'existence supposé et les contradictions qu'il implique. Introduction • Historiquement, la théorie psychanalytique a bouleversé les conceptions de l'appareil psychique, en formulantl'hypothèse de l'existence de l'inconscient comme instance autonome.

Pendant plusieurs siècles, la conscience aparu le seul état possible de la pensée.

La philosophie cartésienne, en particulier, a contribué à imposer l'idée que «rien ne peut être en moi (...) dont je n'aie conscience.

» De même, la psychologie, à ses débuts, s'appuie surl'observation intérieure par le sujet lui-même : connaissance directe par retour et réflexion sur soi.

Quels sont alorsles facteurs qui ont conduit à modifier ces théories et à supposer l'existence de l'inconscient ? 1 - L'inconscient comme hypothèse nécessaire a) Remarque sur le libellé du sujetLe sujet, dans sa formulation même, invite à considérer l'inconscient comme une hypothèse et non comme un faitavéré.

Il ne peut, en effet, être perçu directement, sa présence sera induite à partir d'un ensemble de donnéesconcrètes.

L'hypothèse de l'inconscient présente donc un caractère paradoxal : elle nous invite à admettre qu'ilexiste une forme de pensée hors de la conscience, dans une zone interdite, mais qui s'évanouit à l'instant même oùelle est reconnue, puisqu'elle devient consciente.

En d'autres termes, l'inconscient n'a d'existence que latente, etdonc invérifiable directement.

Ceci peut expliquer les contestations et réticences qui l'entourent, et son émergencenégative comme solution aux insuffisances de la conception traditionnelle de l'appareil psychique. b) Les insuffisances de la conscienceLeibniz remarquait déjà, contre les cartésiens, dans ce que l'on appelle lathéorie des petites perceptions, qu'il existe des activités de perception (doncliées à la pensée) qui se font hors du contrôle de la conscience, et à soninsu, et qui ne sont explicables que si l'on admet une forme inconsciented'activité mentale.

L'inconscient, dans ce cas, résulte par conséquent del'insuffisance que l'on observe en rapportant les faits psychiques à la seuleconscience.

Il se définit négativement comme le moyen de suppléer auxcarences d'un autre principe d'explication.De plus, la théorie de Leibniz est fondée sur le postulat de la continuité desétats de la pensée : entre conscience et inconscient, il n'existe nidiscontinuité, ni rupture ; le passage se fait graduellement par une séried'étapes intermédiaires. Leibniz dans l'Essai sur l'entendement humain lorsqu'il évoque les petitesperceptions.

Il montre ainsi que notre perception consciente est composéed'une infinité de petites perceptions.

Notre appétit conscient est composéd'une infinité de petits appétits.

Qu'est-ce qu'il veut dire quand il dit quenotre perception consciente est composée d'une infinité de petitesperceptions, exactement comme la perception du bruit de la mer estcomposée de la perception de toutes les gouttes d'eau ? Les passages duconscient à l'inconscient et de l'inconscient au conscient renvoient à un inconscient différentiel et pas à un inconscient d'opposition.

Or, c'est complètement différent deconcevoir un inconscient qui exprime des différentiels de la conscience ou de concevoir uninconscient qui exprime une force qui s'oppose à la conscience et qui entre en conflit avec elle.

End'autres termes, chez Leibniz, il y a un rapport entre la conscience et l'inconscient, un rapport dedifférence à différences évanouissantes, chez Freud il y a un rapport d'opposition de forces. "D'ailleurs il y a mille marques qui font juger qu'il y a à tout moment une infinité de perceptions ennous, mais sans aperception et sans réflexion, c'est-à-dire des changements dans l'âme même dontnous ne nous apercevons pas, parce que les impressions sont ou trop petites ou en trop grandnombre ou trop unies, en sorte qu'elles n'ont rien d'assez distinguant à part, mais jointes à d'autres,elles ne laissent pas de faire leur effet et de se faire sentir au moins confusément dans l'assemblage.C'est ainsi que l'accoutumance fait que nous ne prenons pas garde au mouvement d'un moulin ou àune chute d'eau, quand nous avons habité tout auprès depuis quelque temps.

Ce n'est pas que ce. »

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