Sujet : Selon vous, Rabelais cherche-t-il davantage à nous faire rire qu'à nous faire réfléchir dans Gargantua.
Publié le 06/11/2023
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Sujet : Selon-vous, Rabelais cherche-t-il davantage à nous faire rire qu'à nous faire
réfléchir dans Gargantua.
Gargantua est une œuvre majeure de la Renaissance française, écrite par François
Rabelais en 1534.
Cependant, l'interprétation de cette œuvre reste encore aujourd'hui un
sujet de débat.
Certains affirment que Rabelais a écrit ce livre dans le seul but de divertir
son public, tandis que d'autres prétendent que l'œuvre a une visée pédagogique et qu'elle
cherche à nous faire réfléchir.
Dans cette dissertation, nous examinerons les deux points
de vue et essaierons de déterminer si Rabelais cherche davantage à nous faire rire ou à
nous faire réfléchir dans Gargantua.
Nous aborderons d'abord les éléments comiques et
satiriques de l'œuvre, qui semblent suggérer une intention divertissante.
Puis nous
étudierons les éléments de réflexion, notamment la critique sociale et la transgression des
normes, qui pourraient indiquer une intention pédagogique.
Enfin, nous tenterons de
concilier ces deux approches en montrant comment l'humour et la satire peuvent être
utilisés pour transmettre des idées profondes.
D’abord, impossible de ne pas le remarquer : dans Gargantua, le rire est partout,
démesuré et sans limites.
Les éléments comiques et satiriques y sont prédominants.
Pour étayer cette thèse, on peut mettre en avant le fait que Gargantua est d'abord
un roman comique, avec des scènes et des personnages extravagants qui sont destinés à
provoquer le rire.
Les épisodes comiques sont nombreux et occupent une place centrale
dans l'œuvre, que ce soit les aventures de Gargantua ou les scènes burlesques mettant
en scène des personnages pittoresque comme par exemple Gargamelle lorsqu’elle
accouche au bout de 11 mois, et comme elle a mangé trop de tripes, Gargantua doit sortir
par l’oreille ou encore avec les premiers mots de Gargantua : « À boire ! à boire ! à boire !
».
Cependant, l'œuvre est souvent marquée par un certain désordre et une absence
de cohérence narrative.
Les aventures de Gargantua et de ses compagnons sont souvent
décousues, avec des épisodes qui s'enchaînent sans réelle logique, et la satire sociale est
parfois diluée dans des épisodes comiques qui n'ont pas toujours de rapport avec le sujet
traité.
Rabelais utilise souvent une structure narrative non-linéaire, où les histoires sont
racontées de manière disjointe et parfois même incohérente.
Il utilise fréquemment des
parenthèses qui interrompent le fil narratif et donnent l'impression que l'histoire principale
est mise de côté.
Par exemple, Rabelais s'attarde sur la description de la ville de Paris,
ses rues, ses places, ses églises, ses monuments et ses habitants sans que cela n'ait de
lien direct avec l'histoire de Gargantua.
Ensuite, le chapitre consacré à la guerre des fouaciers est avant tout une parodie
de la guerre, mais ne constitue pas une critique sociale approfondie.
De même, la
transgression des normes établies, bien qu'elle puisse amener à la réflexion, est souvent
traitée de manière superficielle et n'a pas toujours de portée éducative.
Mais derrière cette apparente légèreté, Rabelais utilise l'humour pour dénoncer les
travers de la société de l'époque.
Premièrement il critique la façon de vivre de l’époque.
Par les scènes burlesque, grotesque et de goinfreries, Rabelais montre qu’une meilleur
éducation est primordiale.
Il critique également la religion via le personnage de Frère Jean des Entommeurs.
De plus, cette critique religieuse est appuyée par l’abbaye de Thélème, une abbaye
utopique transgressant toutes les normes de l’époque.
En somme, le comique est un élément central de Gargantua, qui permet à Rabelais
de dénoncer les travers de la société de l'époque.
Le rire n'est pas gratuit dans ce roman,
mais au service d'une réflexion plus profonde sur la condition humaine.
Si l'on peut reconnaître que Gargantua possède un aspect ludique et divertissant, il
n'en demeure pas moins que l'œuvre est avant tout destinée à apporter une réflexion
poussée sur différents aspects abordés dans l’œuvre.
Celle-ci met en avant une critique
de l'éducation sophiste et propose une alternative plus adaptée aux besoins de l'époque,
dans une visée éducative et morale.
L’œuvre débute par la description de l'éducation du géant Gargantua, qui suit une
méthode sophiste rigide mais inefficace.
Cette critique est renforcée par le personnage de
Ponocrates, qui propose une alternative plus adaptée dès le chapitre XV : l’éducation
humaniste.
Ainsi, il décide de faire vivre Gargantua dans un environnement naturel, en lui
apprenant l’hygiène et comment avoir une meilleure alimentation « mens sana in corpore
sano », l’exercice physique, les belles lettres grecos-latines, les sciences… Cette critique
de l'éducation....
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