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Sujet : Peut-on lire la Peau de Chagrin comme un tableau d’un monde exténué ?

Publié le 21/06/2024

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« Sujet : Peut-on lire la Peau de Chagrin comme un tableau d’un monde exténué ? Ecrit en 1831, La Peau de Chagrin est un roman à portée philosophique qui permet à son auteur Honoré de Balzac de poser son regard criHque sur le monde et la société de son temps. C’est avec virtuosité que l’auteur parvient à mêler les dimensions réalistes et fantasHques dans une histoire meMant en scène Raphaël de ValenHn, qui après s’être ruiné au jeu découvre providenHellement la « Peau de Chagrin ».

On se demandera donc ici si l’on peut lire La Peau de Chagrin comme un tableau d’un monde exténué.

Cela reviendra à se quesHonner sur qu’estce qui dans ce roman de Balzac nous incite à voir le reflet d’un monde décadent.

Nous répondrons à ce problème premièrement en nous appuyant sur le talisman en tant que symbole de l’énergie vitale, pour ensuite présenter le desHn funeste qui touche le héros.

Enfin, nous dirons dans quelle mesure ce roman est une représentaHon de l’affaiblissement de la société. La « peau de chagrin » est un puissant talisman qui a le pouvoir d’exaucer tous les vœux de son uHlisateur au prix de sa vie.

Une fois le pacte scellé entre la peau et Raphaël, le compte à rebours commence, mis en scène par un rétrécissement inexorable.

Ainsi, on comprend qu’à mesure que Raphaël formule des vœux, la peau se rétrécit un peu plus comme le sHpule l’inscripHon à son dos « à chaque vouloir, je décroîtrai comme tes jours ».

CeMe inscripHon au dos de la peau s’agit du mode d’emplois de la Peau mais joue ici un rôle d’averHssement. Ce rétrécissement mystérieux ne tardera pas à inquiéter le héros.

Dans le début du second chapitre du roman, la Femme sans cœur, Raphaël en dessine les contours afin de démontrer le pouvoir fantasHque de la peau à son ami Emile.

CeMe représentaHon dessinée de la peau et de sa diminuHon est donc une façon pour Balzac de représenter visuellement le rétrécissement de la vie.

Aussi, on peut noter que la forme que prend la peau n’est pas sans nous rappeler celle de la France à ceMe époque.

Ainsi, par le symbole de la peau et sa diminuHon, Balzac nous dépeint le rétrécissement des fronHères françaises et dénonce de la sorte la fragilité poliHque.

D’autre part, les troubles poliHques à ce moment contribuent à la décepHon et au manque de foi en leur temps des jeunes généraHons ; on parle du « mal du siècle ». Le desHn funeste de Raphaël de ValenHn est mis en évidence dès le départ avec l’expression d’un mal de vivre.

Un constat d’échec lui fait perdre foi en la vie et son actude témoigne de son exténuaHon : « mon existence est désormais impossible ».

S’il formule la volonté de meMre fin à ses jours dès le début du roman, on comprendra les véritables raisons de ceMe décision dans La femme sans cœur ; ceMe faHgue de vivre provient d’une frustraHon et une décepHon de sa situaHon sociale, économique et amoureuse.

En effet, le passage de la RestauraHon à la Monarchie de Juillet a privé sa famille de toute sa fortune le plongeant ainsi dans la misère.

Aussi, il témoigne avoir dépensé beaucoup de temps et d’énergie à écrire sa Théorie de la volonté mais en vain puisque finalement ses études ne lui ont servi à rien.

Ainsi, dès le début du récit on comprend que le héros est déjà condamné. Raphaël, désespéré, est donc prêt à tout.

Puisqu’il n’avait plus aucune volonté de vivre, il n’a plus rien à perdre.

Ainsi, lorsqu’il se rend dans la bouHque de l’anHquaire et qu’il découvre providenHellement la « Peau de Chagrin », il retrouve un peu d’espoir.

Il décide donc d’ignorer l’averHssement de l’anHquaire « VOULOIR nous brûle, POUVOIR nous détruit, mais SAVOIR laisse notre faible organisaHon dans un perpétuel état de calme ».

Raphaël, à ce moment-là, n’ayant pas la volonté de vivre décide donc de faire un pacte avec la peau qui lui permeMra de vivre peu, mais intensément.

Il entame son capital vital d’énergie, et débute de son plein grè le rétrécissement de sa vie. Suite à ce pacte, Raphaël tombe dans l’ « ubris ».

Il vit une vie excessive, qui commence par le dîner chez Taillefer qui est excessif en tout point, puisqu’il se livre à tous les vices de l’humanité. Il entame une course effrénée pour le désir matériel et sensuel.

Il veut du pouvoir, de la richesse et des femmes.

Ses vœux ne sont alors plus mesurés, et Raphaël cède à la folie : « tous mes vices se dressaient debout dans mon âme ».

Ici, la personnificaHon des vices permet de montrer la perte totale de contrôle de lui-même.

Finalement, par son pacte avec la Peau, Raphaël choisi de devenir une vicHme des praHques immorales de la société de son temps, un monde mondain et sans espoir qui cherche désespérément un sens à la vie. Pour ainsi dire, ce roman est une représentaHon de l’affaiblissement de la société notamment par la condamnaHon de celle-ci qui est dépourvue d’âme et qui se perd dans un monde frivole.

Dans.... »

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