Sujet grand oral maths, modèle SIR
Publié le 28/04/2024
Extrait du document
«
Évaluation des mesures de santé publique à travers
les modèles mathématiques : confinement, masques
et distanciation sociale
Introduction
Madame, Monsieur,
Alors que le monde fait face à des défis sanitaires sans précédent,
la capacité de prévoir et de planifier devient essentielle.
Aujourd’hui, je vais vous montrer comment ,à l’aide
des
mathématiques, nous pouvons apporter de la clarté dans la
gestion des crises telles que la pandémie de COVID-19.
I.
Décryptage des Équations Différentielles dans le
Modèle SIR
On va s’intéresser au modèle SIR, un outil mathématique qui nous aide à
cartographier l’évolution d’une maladie au sein d’une population.
Le
modèle se décompose en trois groupes qui représentent les étapes clés de
l’épidémie et qui donnent justement son nom au modèle
•
S(t), ou les susceptibles, sont nos potentiels futurs patients.
•
I(t), ou encore les infectés
•
R(t), ou encore les récupérés, sont ceux qui ont terminé leur
combat contre la maladie, c’est-à-dire ceux qui en sont guéris ou bien
ceux qui en sont décédés
Pour prédire l’interaction entre ces groupes, nous nous appuyons sur un
trio d’équations différentielles qui régit leur dynamique (définir une
équation différentielle) :
1.
: La rencontre entre un susceptible et un infecté peut mal
tourner, et c’est ainsi que notre nombre de susceptibles s’amenuise.
2.
: Les nouveaux cas émergent, mais certains guérissent
également, ce qui donne le rythme de croissance de notre population
infectée.
3.
: Et pour chaque fin d’épreuve, que ce soit en guérissant ou
en succombant, notre groupe des récupérés s’accroît.
On a ici un certain nombre de paramètres :
Béta est le taux de
transmission de la maladie, Gamma est le taux de récupération, N est la
population totale, et SI/N représente la probabilité qu’une rencontre entre
une personne susceptible et une personne infectée résulte en une
transmission.
Pour essayer de mieux comprendre ce que permet ce modèle, je vous
propose de nous intéresser à une étude de cas durant laquelle on va
essayer d’estimer le Pic Épidémique :
Dans notre ville modèle de 100 000 âmes, avec une seule personne
infectée initialement, comment prévoir quand l’hôpital verra le plus grand
afflux de patients ? C’est la que les équations nous donnent une formule
pour estimer ce pic.
Le pic survient lorsqu’on atteint un équilibre précaire : le nombre de
nouveaux infectés égalant le nombre de guérisons par jour.
Traduit en
langage mathématique, c’est
Avec nos chiffres, cela nous donne une population susceptible de 33 333
individus au moment du pic.
En soustrayant ce nombre de notre total, on
devine que 66 667 personnes pourraient être infectées à ce stade critique.
Mais attention, ce nombre est une estimation simplifiée.
Dans la réalité, et
nos calculs plus affinés, le nombre de récupérés qui augmentent au fil du
temps joue un rôle dans cette équation épidémique.
En prenant en
compte cette évolution, on arrive au chiffre plus spécifique de 88 000
infectés au pic de l’épidémie.
Alors il est vrai que l’écart présenté est relativement notable, mais on peut
tout de même noter que ce modèle permet d’obtenir une tendance assez
pertinente, du moins un ordre de grandeur concernant le pic épidémique
par exemple.
(Transition) Afin de rendre un peu plus clair encore ces explications,
intéressons nous maintenant au cas de la crise du Covid 19 en France et
justement de l’impact des différents paramètres évoqués précédemment
sur l’évolution de l’épidémie (ce sera également l’occasion de mieux
comprendre certains choix lors de la gestion de cette crise et de leur
impact réel sur cette dernière)
II.
Un exemple concret : la crise du COVID-19 en France
La France, comme de nombreux autres pays, a été sévèrement touchée
par la pandémie de COVID-19.
Les modèles mathématiques, notamment
le modèle SIR, ont joué un rôle crucial dans la compréhension de la
dynamique de la maladie et la planification des interventions.
a.
Phase initiale et mesures de confinement
Lorsque le COVID-19 a atteint la France, le nombre de cas a rapidement
augmenté, menaçant de saturer le système de santé.
En réponse, le
gouvernement français a mis en place un confinement national en mars
2020.
Selon les modèles SIR ajustés pour refléter les mesures de
confinement, le taux de transmission a été considérablement réduit, ce
qui a permis de diminuer le taux de reproduction effectif du virus (Rt) de
valeurs bien au-dessus de 1 (environ 3,3) à des valeurs en dessous de 1
(0,5) , indiquant un ralentissement de la propagation de la maladie.
Les données montrent que ces mesures ont effectivement aplati la courbe
des infections, réduisant ainsi la pression sur les hôpitaux et les services
de soins intensifs.
Par exemple, avant le confinement, les projections
basées sur le modèle SIR prévoyaient un nombre élevé d’hospitalisations
qui aurait dépassé la capacité disponible.
Après l’instauration du....
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