Sujet : Etre libre, est-ce faire ce que l’on veut ?
Publié le 15/10/2022
Extrait du document
«
« Tous les Hommes naissent et demeurent libres et égaux », voici ce que promet la
Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen française établie en 1789, ainsi que la
Constitution française de la Vème République de 1958.
Ainsi, la « liberté » semble être une
vertu naturelle et innée que l’être humain est en droit de posséder dès sa naissance.
Toutefois, comme dans tout texte juridique, ce droit accordé à l’Homme n’est valable que si
certains devoirs imposés sont respectés.
La « liberté » est donc entourée de normes et de
lois qui la définissent au sein d’une société démocratique.
Néanmoins, on définit
communément un être « libre » comme ayant le pouvoir de faire ce qu’il veut, d’agir ou
non, et de n’être captif d’aucun devoir moral ou juridique.
On peut donc lier la « liberté » à
la seule « volonté » du sujet.
Cette « volonté » pouvant être décrite comme le fait de
« désirer » ou celui de « décider rationnellement » une chose.
Toutefois, le « désir » peut
sembler posséder un caractère coercitif qui rendrait toute liberté humaine impossible à
atteindre.
Il est donc nécessaire de se demander si l’Homme est un être libre capable
de faire des choix rationnels ou s’il est esclave de lui-même et de ses désirs ?
Pour répondre à cette question, il est tout d’abord nécessaire de s’interroger sur l’Homme
en tant qu’individu considéré comme libre et doté de raison.
Puis, il convient d’étudier
l’Homme comme un être prisonnier qui subit la contrainte et l’obligation que lui impose sa
personne ainsi que l’environnement qui l’entoure.
D’une part, l’Homme est un être vivant doté de raison, ce qui semble lui conférer un
état de liberté intellectuelle et pratique qui lui est propre.
Ainsi, l’adjectif « libre » pourrait
être utilisé pour qualifier l’être humain et ses actions effectuées rationnellement et
consciemment, ce qui souligne le fait que la « liberté » serait synonyme de « raison » chez
l’Homme.
Tout d’abord, l’Homme est souvent définit comme une personne « libre » et
responsable de ses actes effectués librement.
En effet, d’après le philosophe Jean-Paul
Sartre dans L’existentialisme est un humanisme, l’Homme, contrairement aux objets, est
un être indéterminé.
D’après cet auteur, la particularité de l’être humain serait que son
« existence précède [son] essence », c’est-à-dire que l’Homme serait un être libre de
devenir ce qu’il veut et qu’il déciderait, par des actes effectués librement et en présence de
conscience, vers quelle voie il voudrait se diriger sans que quelque autre élément n’entrave
sa liberté personnelle.
Ainsi, d’après Sartre « l’Homme n’est que ce qu’il se fait », en
d’autres mots l’Homme est maître de son destin et le contrôle de manière libre, ce qui lui
permet de devenir ce qu’il veut et de se définir d’après des actes réalisés librement et
consciemment.
Par conséquent, d’après Jean-Paul Sartre l’Homme serait un être libre, ce
qui lui confère une certaine responsabilité puisqu’il est entièrement coupable de ce qu’il est
et de ce qu’il fait.
Ainsi, la liberté que possède l’Homme dans le choix de son avenir
pourrait le conduire parfois vers une situation assez paradoxale.
En effet, prenons comme
exemple un enfant qui nait indéterminé et libre de faire des choix qui le mèneront à sa
fonction déterminée choisie librement.
Cet enfant va par exemple, au cours de son
éducation, choisir librement et consciemment de ne pas continuer sa scolarité et de
travailler au sein d’un trafic de stupéfiants.
Par conséquent, sa liberté d’être humain lui a
permis de choisir librement et consciemment cette voie, aussi néfaste soit elle.
Au cours de
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sa vie, cet enfant devenu homme va enfreindre les normes sociales librement et en
connaissance de cause, pour finalement être arrêté et se retrouver en prison, lieu où la
liberté individuelle est niée.
Ainsi, il se retrouve dans une situation assez paradoxale
puisque la liberté innée qu’il possédait l’a conduit à faire des choix libres qui l’ont mené
dans l’enceinte d’un lieu où la liberté n’existe plus.
Dans ce cas, on pourrait se demander si
l’Homme reste libre lorsqu’il accepte la responsabilité des actes qu’il a commis, au risque
de devenir prisonnier de cette « liberté » ? L’Homme serait donc libre dès lors qu’il accepte
d’être responsable et coupable de ses actes rationnellement, même si les conséquences
peuvent le mener à une perte de liberté personnelle.
La véritable liberté de l’Homme serait
donc la capacité de décider rationnellement d’être responsable de ce qu’il est et de ce qu’il
fait, sans faire appel à une déresponsabilisation qui prendrait la forme de la mauvaise foi.
Prendre conscience du caractère néfaste d’un acte commis librement et accepter la punition
qui en découle rationnellement seraient donc une forme de liberté innée chez l’être humain
« libre ».
Dans ce sens « vouloir » être responsable rationnellement peut constituer une
forme de liberté chez l’être humain.
Puis, la liberté tant recherchée par l’être humain semble être une vertu pouvant
s’acquérir de manière culturelle par la raison.
Ainsi, la liberté serait le fruit de la sagesse et
de la pensée rationnelle qui évolue à l’intérieur du sujet.
En effet, d’après le philosophe
Emmanuel Kant la liberté est un bien qui s’obtiendrait grâce à un effort de raison et
d’habileté à décider face à des choix cornéliens qui opposent raison et désir.
Pour ce
philosophe, être « libre » signifie « mettre la raison au fondement de ses actions ».
Ainsi,
la liberté serait intimement liée à la notion de « raison » et donc de capacité à choisir et
décider ce qui est le mieux pour nous-mêmes (dans le sens raisonnable).
Par exemple,
lorsqu’un être humain désir vivre de paresse et ne veut (dans le sens désirer) pas sortir du
confort qu’il possède au sein de son logis, la raison lui dicte de se lever et de sortir pour,
d’une part faire de l’exercice, ce qui lui évitera bien des maux dans le futur, et d’autre part
pour se sociabiliser et développer sa capacité à dialoguer avec ses voisins.
Par conséquent,
la véritable liberté serait de ne pas être esclave de la nature qui est en nous et qui
s’exprime sous la forme de nos instincts ou de nos désirs, et donc d’écouter notre raison
pour notre plus grand bien.
Cette capacité à placer la raison au fondement de tous les
actes de la vie quotidienne pour enfin devenir « libre » n’est toutefois guère chose aisée et
innée chez l’Homme qui peut parfois s’avérer être prisonnier de la nature qui est en lui.
Par
conséquent, le travail, l’éducation et toutes les actions culturelles que nous expérimentons
en société nous permettent de dompter cette nature dont nous pourrions être esclaves, en
suivant des règles établies sur la base de la raison.
En effet, grâce à la raison l’Homme
cherche à acquérir la vertu de liberté au sein de la société, ce qui nécessite parfois
quelques ruptures et évolutions à l’intérieur de celle-ci.
Ainsi, les lois régissant la société
évoluent grâce à l’action d’hommes et de femmes qui veulent rétablir la liberté de l’être
humain lorsque celle-ci semble bafouée.
Par exemple, la Révolution française de 1789,
illustrée par la prise de la Bastille le 14 juillet de cette même année, fût une période de
rupture durant laquelle le peuple français a voulu récupérer la liberté dont il était privé.
Grâce à l’émergence de philosophes tels que Rousseau, Diderot ou Voltaire, appartenant au
mouvement du Siècle des Lumières, la raison qui leur était propre s’est diffusée et a permis
au peuple de prendre conscience de sa condition injuste pour qu’il se soulève et acquière la
véritable liberté fondée sur la raison.
De même, actuellement notre société continue
d’évoluer vers cet idéal humain de liberté : les manifestations pour les droits des
homosexuels en sont d’ailleurs la preuve.
Effectivement, ces couples demandent la liberté
d’être reconnus par l’Etat, notamment par le droit au mariage pour les personnes de même
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sexe.
Ainsi, l’acquisition de cette liberté a été admise le 23 avril dernier, puisque la loi sur
le mariage homosexuel, porté par la ministre de la justice Christiane Taubira, a été validée.
Cette nouvelle loi juridique est le fruit d’un travail de réflexion basé sur la raison et
conférant à un groupe de la société la liberté dont il était antérieurement privé.
Par
conséquent, l’Homme semble être un individu libre puisqu’il tente de placer la raison au
fondement de son comportement et des évolutions qu’il tente d’opérer au sein de la société
dans laquelle il vit.
Dans ce sens, l’Homme peut devenir un être libre s’il tente de faire
évoluer la société grâce à des décisions rationnelles qui visent à atteindre l’idéal de liberté
recherché par tout individu.
Nous avons donc précédemment montré que l’Homme pouvait, s’il écoutait sa raison
et basait tous ses choix ainsi que ses jugements sur celle-ci, être considéré comme un être
libre.
Ainsi, l’espèce humaine est un peuple où la liberté semble constituer l’idéal que tous
les Hommes possèdent ou veulent atteindre par des évolutions conséquentes.
Sommes
nous néanmoins capables de contrôler la nature qui parfois nous submerge ou de vivre
dans une société où chaque Homme pour être libre doit respecter les règles de manière
raisonnable ? Le psychisme de l’être humain étant complexe, on peut donc se demander si
la liberté conférée par la raison est vraiment réelle ou si elle n’est qu’une illusion cachant
l’absence totale de contrôle de l’Homme sur lui-même.
Il convient donc, dans un second
temps, d’étudier l’Homme en tant qu’être humain esclave de lui-même et de son
environnement.
D’autre part, il semble en effet que l’Homme puisse être considéré comme un
individu prisonnier de sa personne et du monde qui l’entoure puisque ces éléments
exercent une pression sur le sujet.
Ils paraissent effectivement être très contraignants et
constituent une entrave à la liberté personnelle de l’être humain.
Effectivement, il s’avère que l’Homme paraît être un individu totalement esclave de
lui-même et de sa volonté personnelle.
Ainsi, les actions entrainées par ses désirs, ses
instincts ou son psychisme ne seraient pas des actions effectuées « volontairement » dans
le sens réfléchies et basées sur la raison.
Elles seraient la preuve que l’Homme ne peut se
contrôler lui-même et donc n’est pas « libre » d’agir lorsqu’il base sa volonté sur des désirs
par exemple.
Tout d’abord, l’être humain apparait comme esclave de la nature qui est en
lui.
En effet, l’Homme est incapable de résister à ses instincts et ses désirs qui lui sont
imposés par sa nature.
Par exemple, il assouvit ses besoins primaires (manger, boire,
dormir) et secondaires (vivre dans une maison, …) en se pensant libre des choix qu’il
effectue alors qu’il ne fait qu’obéir aux lois de la nature, qui lui est supérieure.
De même,
lorsque l’Homme assouvit ses désirs il illustre son absence de liberté par le fait qu’il ne peut
résister à la satisfaction, et ce de manière inéluctable.
En effet, d’après Arthur
Schopenhauer dans Le monde comme volonté et comme représentation, la malédiction de
l’être humain réside dans son incapacité à résister à la satisfaction du désir qui se
présente.
L’Homme devient donc l’esclave de ses désirs dans l’espoir d’accéder à un
bonheur illusoire.
Ainsi, cette dépendance à la satisfaction et au plaisir du bonheur rendent
le sujet incapable d’émettre des décisions rationnelles et libres puisque celui-ci subit
l’obsession des désirs non satisfaits.
De plus, d’après Arthur Schopenhauer, « un désir
satisfait fait place aussitôt....
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