Sujet dissertation Apollinaire: On ne peut transporter partout avec soi le cadavre de son père
Publié le 27/05/2022
Extrait du document
«
Sujet : « On ne peut transporter partout avec soi le cadavre de son père […]
Mais nos pieds ne se détachent qu’en vain du sol qui contient les morts.
» Cette
réflexion d’Apollinaire vous permet-elle de définir la modernité poétique ? Vous
développerez votre argumentation en vous appuyant sur l'œuvre, les textes
étudiés, ainsi que vos connaissances personnelles.
INTRODUCTION [Accroche] Apollinaire est très souvent présenté comme un
poète moderne rompant avec les différentes traditions des siècles passés et
introduisant la vie moderne dans ses poèmes.
[Citation] Pourtant s’il affirme qu’«
on ne peut transporter partout avec soi le cadavre de son père », il écrit aussi
que « nos pieds ne se détachent qu’en vain du sol qui contient les morts.
»
[Explicitation du sujet] S’il faut, pour être un créateur, s’émanciper de l’influence
de ses prédécesseurs et ne surtout pas se contenter de reproduire ce qu’ils ont
fait, il faut aussi savoir puiser dans le passé les éléments d’une poésie nouvelle.
On est donc tenu de se demander si cet équilibre entre tradition et modernité
suffit à définir la modernité poétique.
[Annonce du plan] Nous verrons tout
d’abord quelle dialectique s’opère entre modernité et tradition [I], puis nous
chercherons à savoir comment cette alliance entre deux extrêmes peut fonder un
lyrisme nouveau [II].
I.
TRADITION OU MODERNITE ? 1.
Les indices de la
modernité La modernité, c’est-à-dire ce qui pourrait rompre avec une certaine
tradition, se manifeste au moins sous deux formes.
Tout d’abord les thèmes.
Ils
sont pris dans la réalité de ce monde moderne de la fin du XIXe et du début du
XXe siècle.
Apollinaire, dans Alcools, fait l’éloge de la « rue industrielle » et «
Zone » commence par l’évocation de la Tour Eiffel.
Emile Verhaeren, dans le
recueil Les villes tentaculaires consacre un recueil au paysage industriel,
notamment dans « Les usines ».
C’est aussi le travail sur le vers.
Léopold
Senghor choisit quant à lui un vers très long qui s’apparente au verset et
l’absence de rimes.
Apollinaire renonce dans l’ensemble du recueil à « l’ancien
jeu des vers » et affirme une liberté totale.
Le refus de la ponctuation qui
proclame l’importance du rythme et crée notamment des ambiguïtés fécondes de
lecture, le recours aux vers libres qui se traduit par l’hétérométrie, l’abandon de
la rime et la dislocation de la strophe témoignent de la volonté de se débarrasser
d’un héritage poétique, considéré comme un carcan.
On retrouve aussi des vers
hétéromètriques chez Verhaeren.
2.
Les indices de la tradition Mais derrière ces
indices d’une modernité revendiquée, on trouve aussi les traces d’une poésie plus
traditionnelle.
Il suffit de regarder la composition du recueil d’Apollinaire pour
s’apercevoir que la majorité des poèmes se présentent sous la forme de strophes
régulières et que le poète utilise alexandrins, octosyllabes, décasyllabes et
heptasyllabes.
Le poète puise ses références dans les temps anciens, qu’ils soient
mythologiques (« Brasier »), bibliques (« Salomé »), médiévaux (« Merlin et la
vieille femme ») ou tous confondus comme dans « La chanson du mal aimé » où
se côtoient, entre autres, les références à Ulysse, à la Bible, et à la mythologie
hindoue.
Baudelaire, quant à lui, reprend les formes fixes des poèmes
traditionnels dans les Fleurs du mal, comme « A une passante » qui fait partie
des nombreux sonnets du recueil.
De plus, les thèmes son traditionnels : coup de
foudre dans « A une passante », fuite du temps et éloge de l’automne chez
Apollinaire, etc.
3.
La coexistence de la tradition et de la modernité La modernité.
»
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