Sujet : Dans Spectacles, Jacques Prévert écrit : “Les enfants ont tout, sauf ce qu’on leur enlève.”
Publié le 29/05/2022
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Sujet : Dans Spectacles, Jacques Prévert écrit : “Les enfants ont tout, sauf ce
qu’on leur enlève.”
L’enfance est souvent présentée comme une période durant laquelle
l’être humain est faible, démuni et dépendant.
Ainsi, le rôle et la place des
parents au sein de la famille semblent constituer un enjeu de taille : aider
l’enfant à se développer, à se construire, et lui donner ce qu’il ne possède
pas, par l’éducation.
Le poète français Jacques Prévert semble prendre le contrepied de ces
opinions, en écrivant dans Spectacle en 1951 : “Les enfants ont tout, sauf ce
qu’on leur enlève.” Ce disant, il semble affirmer que l’éducation, au lieu d'aider
l'enfant à se développer, le restreint.
On ne ferait alors qu’enlever aux enfants
ce qu’ils possèdent déjà.
Que pourrait signifier “tout avoir” ? Est-ce réellement
tout avoir, avoir tout ce qu’un homme peut posséder ? Il semble évident que
non, un enfant ne peut pas posséder plus de choses que ce qu’il pourrait avoir
plus tard dans sa vie.
Il n’a notamment pas d’argent, pas de maison : il n’a
pas tout d’un point de vue matériel.
Cependant, l’enfant ne pourrait-il pas
posséder autre chose, qui ne soit pas matériel, et qu’on ne retrouve jamais
autre part dans l’existence ? En particulier, l'enfance, le tout premier âge de la
vie humaine, est une période marquée par l’inné : l’enfant dispose seulement
de ce qu’il a eu à sa naissance, et son comportement, ses sentiments ou ses
idées sont uniquement inhérents à cet inné.
“Tout avoir” signifierait-t-il alors
être libre d’agir selon son instinct, sans contraintes, notamment sociales ? De
plus, l’enfance est souvent présentée comme un âge d’or : une période durant
laquelle l’être humain n’a pas à se préoccuper de tous les maux de la vie, il
peut juste penser à jouer, à être aimé.
“Tout avoir” signifierait-il tout avoir pour
être pleinement soi-même, pour être heureux ? Ensuite, l’enfance est la
période de l’existence durant laquelle l’être humain a le plus de potentiel à
développer, du fait de sa perfectibilité.
“Tout avoir”, serait-ce alors avoir un
plein potentiel, une intelligence à développer ?
Enfin, d’après Jacques Prévert, une partie de ce que l’enfant possède est
comme volé, subtilisé par une force extérieure.
Quelle peut être la nature de
cette intervention ? Quelle part y a l’éducation ? Est-ce la famille, l’école ou
encore la société en général qui intervient dans ce processus ? Quelles
répercussions cela a-t-il sur l’enfant ?
Nous nous demanderons donc comment l’enfant peut être privé d’une
partie de ce qu’il possède par nature.
Pour répondre à cette interrogation, nous nous intéresserons en
premier lieu à la façon dont l'intelligence ou le potentiel de l’enfant peuvent.
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