Sujet 3 : Doit-on accorder le droit à une personne de recourir au suicide assisté ou à l’euthanasie ?
Publié le 23/01/2025
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Sujet 3 : Doit-on accorder le droit à une personne de
recourir au suicide assisté ou à l’euthanasie ?
En mars 2023, 125 citoyens sur les 167 votants réunis à l’occasion
du Conseil économique, social et environnemental ont répondu
favorablement à la question « L’accès à l’aide active à mourir doit-il être
ouvert ».
En effet, la médecine a beaucoup avancé ces dernières
décennies et a permis d'améliorer l'état de santé de très nombreux
individus mais elle a aussi fait émerger des questions d'ordre éthique sur
la fin de vie et le droit à mourir.
Tous les pays n’adoptent pas la même
législation concernant ce droit : certains l’autorisent et d’autres
l’interdisent.
En France, la loi Leonetti adoptée 2016 exclut les deux aides
actives à mourir : l’euthanasie active et le suicide assisté.
Elles sont
considérées comme un meurtre selon de le Code Pénal.
Dans d’autres
pays, ses pratiques sont légales : en Suisse, elles sont déjà autorisées
depuis plus d’un siècle et quelques pays ont suivi cette idéologie,
notamment la Belgique (depuis 2002) et l’Espagne (depuis 2021).
Ainsi,
certaines personnes décident de quitter leur pays pour mettre fin à leur
vie.
Tout d’abord, définissons les termes.
L’euthanasie consiste à
provoquer la mort d’un malade incurable, sur sa demande, pour soulager
ses souffrances.
Elle peut être active ou passive.
Lorsqu’elle est active, le
médecin ou un tiers fait intentionnellement au patient une injection qui
entraîne directement la mort de ce dernier.
Quant au suicide assisté, il
désigne l’acte de fournir un environnement et des moyens nécessaires à
un malade (qui n’est pas forcément en fin de vie mais qui souffre de
maladies chroniques, parfois simultanées) pour qu’il se suicide.
Le
médecin prescrit la substance létale, puis la personne se l’administre ellemême, à la différence de l’euthanasie où le corps médical s’en charge.
En
France, seule l’euthanasie passive est admise par la loi : elle consiste à
renoncer à la mise en œuvre des mesures de maintien de la vie du patient
ou à les interrompre (par exemple avec le débranchement d’un appareil à
oxygène).
Les soins palliatifs sont également autorisés : ce sont des soins
cherchant à améliorer le quotidien de patients souffrant d'une maladie
incurable.
Doit-on accorder le droit à une personne de recourir au suicide
assisté ou à l’euthanasie ? De nombreux débats sont alors ouverts sur la
question.
Nous allons développer les différents points de vue que nous
pouvons adopter à l’égard du recours à ses aides pour mettre fin à sa vie.
Pour l’euthanasie et le suicide assisté
Dans un premier temps, intéressons-nous à ceux qui souhaitent que le
recours à l’euthanasie et au suicide assisté soit autorisé.
Il représente une
grande partie d’entre nous puisque, selon le sondage réalisé par l’IFOP en
janvier 2018, près de trois quarts des Français considèrent qu’il faut
légaliser l’euthanasie et 42%, qu’il faut légaliser le suicide assisté.
Tout d’abord, ces personnes évoquent la raison de la liberté de
l’être humain : il est seul titulaire des droits associé à son corps,
seul maître de sa vie ; c'est la simple application de la liberté
individuelle.
Il doit être le seul à décider de ce qu'il veut faire de son
corps mais aussi de son esprit, c’est-à-dire de ce qui fait qu'il existe
en tant qu'être humain.
Dr Anne Vivien, ancienne anesthésiste,
défend cette idée en affirmant que « c’est-à-dire un véritable choix
pour chaque citoyen devrait pouvoir décider des conditions de sa vie
en France » (France Info).
Une des autres raisons principales qui revient en faveur de leur
légalisation est de réduire la souffrance.
En effet, même si les
douleurs sont actuellement bien prises en compte et souvent
calmées de manière efficace, en particulier dans les services de
soins palliatifs, il persiste des souffrances importantes qui ne sont
pas des douleurs comme la perte progressive du contrôle sur son
propre corps, comme dans le cas de maladies neurodégénératives,
la sensation d'étouffement, la déformation de son corps, et surtout
de son visage, la perte définitive de son autonomie….De plus,
seulement 30% des personnes des personnes qui ont besoin de ces
soins palliatifs peuvent réellement en bénéficier selon les
associations.
Et pour cause, en France, 26 départements sont
totalement dépourvus d'unités de soins palliatifs selon Europe1.
L’euthanasie et le suicide assisté permettraient à un individu malade
de mourir plus dignement.
La maladie est perçue comme une
dégradation inacceptable par le patient : elle entraîne dépendance
très importante ou totale de l'aide d'autrui et le patient a le
sentiment d'être inutile dans la société.
En effet, dans une interview
Konbini, Magali et Noël expliquent qu’ils ne souhaitent qu’une
chose : « mourir dans la dignité ».
Atteints de maladies incurables,
ils ont dû se rendre en Belgique où l’euthanasie est légale, pour
mettre fin à leur vie.
Enfin, effectuer l’euthanasie dans un cadre médicalisé évite la
clandestinité du geste car même si l’euthanasie est interdite en
France, ce n’est pas pour autant qu’aucun médecin n’en fait usage
pour son patient.
La légalisation de cette pratique permettrait alors
au médecin d’agir et d’aider un patient malade lorsqu’il en fait la
demande et de ne pas se retrouver dans une situation inconfortable
(de suivre la loi et ne pas répondre au besoin de son patient ou ne
pas obéir à la loi et répondre au besoin de son patient).
C’est ce que
revendique le médecin Denis Labayle dans l’interview sur la
légalisation de l’euthanasie où il affirme qu’une loi allant dans ce
sens permettrait aux médecins de « se libérer d’un poids ».
Quant
au suicide assisté, la personne mettra fin à sa vie accompagnée de
personnes professionnelles, ce qui permettra d’encadrer la mise en
place de l’acte (sans que la personne souffre en se suicidant
par exemple).
Contre l’euthanasie et le suicide assisté
Dans un second temps, intéressons-nous à ceux qui souhaitent que le
recours à l’euthanasie et....
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