Suisse (2005-2006): Vers une bipolaristaion de la vie politique ?
Publié le 27/09/2020
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Suisse (2005-2006): Vers une bipolaristaion de la vie politique ?
Le 5 juin 2005, après une chaude bataille, le peuple suisse a approuvé, par 54,6
% des votants, la participation du pays aux accords de Schengen et de Dublin,
participation négociée dans le cadre des relations bilatérales entre la Suisse
et l'Union européenne (UE).
Ce résultat, répondant aux voeux du Conseil fédéral,
a été acquis malgré la posture ostensiblement hostile de l'un de ses membres,
Christoph Blocher, leader de l'Union démocratique du centre (UDC, droite
extrême).
De même, le 25 septembre 2005, les citoyens helvètes se sont prononcés
à 56 % en faveur de l'extension, aux nouveaux pays de l'UE, des accords
existants sur la libre circulation des personnes.
La campagne, fortement
influencée par le rejet, en France et aux Pays-Bas, du Traité constitutionnel
européen, a montré l'ampleur des craintes qu'inspire aux Suisses le grand
mouvement d'ouverture des marchés.
Dans les régions frontalières, un fort vote
s'est exprimé contre les travailleurs pendulaires (français, allemands ou
italiens), qui contribuent à la richesse nationale, mais sont souvent accusés de
« prendre le travail des Suisses ».
L'engagement des milieux économiques,
politiques et même culturels, a toutefois eu raison des oppositions.
Au total, ces deux votes ont conforté la « voie bilatérale » avec l'UE, dont les
partisans ont vanté les mérites pratiques : accommodements souples, mais
négociés au plus près dans les domaines importants de l'économie ; participation
concrète aux affaires du continent, sans le sacrifice des formes politiques
propres à la Suisse.
Les partisans de l'adhésion à l'Union ont regretté, quant à
eux, que cette « voie bilatérale » ait obligé la Suisse à se plier, de fait, à
toutes les politiques européennes, sans participer à leur élaboration.
Tandis
que les anti-européens, niant toute utilité à quelque relation que ce soit, ont
tablé sur l'échec conjugué de l'Union et de cette stratégie.
À l'alliance
régionale, ils ont opposé la « voie solitaire » d'une Suisse ouverte sur le
monde entier par des accords ou des pratiques de libre-échange.
D'autre part, la logique de polarisation de la vie politique, déjà notée en
2004, s'est poursuivie entre la droite dure, représentée par l'UDC, et la
gauche, menée par le Parti socialiste, tandis que le centre droit traditionnel
(radical, démocrate-chrétien et libéral), autour duquel se faisaient les
coalitions, était en voie d'effondrement.
Le système institutionnel du consensus
ne semblait plus apte à fournir une cohérence politique générale.
Certains
groupes ont d'ailleurs demandé une réforme du mode d'élection du gouvernement
pour garantir que les « sept sages » puissent s'accorder.
Dans les cantons,
cette bipolarisation s'est régulièrement manifestée.
Après Neuchâtel en 2004,
c'est Fribourg qui, en mars 2206, s'est donné une majorité de gauche pour la
première fois de son histoire, tandis que dans le canton de Vaud, la gauche et
les Verts ont remporté un grand nombre de municipalités.
En face de cette vague
« rose-verte », des ententes « bourgeoises » ont commencé à se former, dessinant
ce que pourraient devenir les prochains affrontements politiques suisses.
La nature des problèmes intérieurs a pu encourager cette configuration politique
: les déficits publics, et notamment celui des assurances sociales, ont suscité
la controverse.
L'année 2005 a été placée sous le signe des économies de budget,
du frein à l'endettement et de l'abandon de missions assurées par la
Confédération.
Le montant des crédits non liés à des obligations légales a.
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