Suisse (1999-2000): Poussée de la droite nationaliste
Publié le 27/09/2020
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Suisse (1999-2000): Poussée de la droite nationaliste
1999 a été une année politique historique, puisque jamais, depuis l'introduction
du vote à la proportionnelle en 1919, la Suisse n'avait connu un déplacement de
voix aussi important que lors des élections fédérales du 24 octobre.
L'Union
démocratique du centre (UDC, droite nationaliste) en a été le grand
bénéficiaire, devenant, par le nombre de voix exprimées, le premier parti de
Suisse.
Si cette victoire doit être relativisée, dans la mesure où l'UDC a notamment
bénéficié de l'effondrement de l'extrême droite, elle devrait toutefois avoir
des conséquences importantes sur la vie politique des prochaines années.
Les
observateurs ont ainsi noté, dès le lendemain de la consultation, une
polarisation des débats politiques.
Forte de son succès, l'UDC a réclamé, en
vain, un deuxième siège au Conseil fédéral (l'exécutif composé de sept membres).
Ses trois partenaires gouvernementaux (socialistes, démocrates chrétiens et
radicaux) ont en effet resserré leurs liens pour faire échec aux revendications
de Christoph Blocher, maître à penser de l'UDC.
Ce dernier, qui est également le
chef de file du refus de l'adhésion de la Suisse à l'Union européenne (UE), a
promis de mener une politique d'opposition en dépit de la présence d'un
conseiller fédéral UDC au sein du gouvernement.
Celui-ci, le président de la
Confédération Adolf Ogi, représente une tendance modérée mais minoritaire au
sein de l'UDC.
La poussée de la droite nationaliste n'a toutefois pas empêché la Suisse de
faire un petit pas en direction de l'Europe.
Le 21 mai 2000, les électeurs ont
en effet accepté un ensemble de sept accords bilatéraux réglant les relations de
la Suisse avec l'UE.
Des accords contestés, notamment celui qui prévoit
l'instauration progressive de la libre circulation des personnes entre la Suisse
et les pays membres de l'UE.
L'adhésion pleine et entière à l'UE restait un
objectif à moyen terme du gouvernement.
Toujours sur le plan politique, deux nouvelles personnalités sont entrées au
gouvernement au printemps 1999.
Ruth Metzler, une juriste démocrate-chrétienne
de 35 ans, a été nommée à la tête du département fédéral de Justice et Police,
en remplacement d'Arnold Koller.
Flavio Cotti, chef du département fédéral des
Affaires étrangères, a également quitté l'Exécutif, pour être remplacé par
Joseph Deiss, un démocrate-chrétien fribourgeois.
La publication du second rapport de la commission Bergier, consacré à la
politique suisse à l'égard des réfugiés lors de la Seconde Guerre mondiale, a
également été un temps fort de la vie politique.
Le volumineux document dresse
un bilan très renseigné sur l'attitude des autorités helvétiques de l'époque,
parvenant à la conclusion qu'elles ont aidé "intentionnellement ou non les nazis
à atteindre leurs objectifs".
Les réactions ont été très diverses, allant des
louanges pour le travail courageux effectué aux critiques virulentes.
Beaucoup,
à l'instar de la renommée Neue Züricher Zeitung, ont regretté que la commission
n'ait pas assez souligné le fait qu'en raison de pressions extérieures la marge
de man œuvre de la Suisse était étroite.
Sur le plan économique, l'amélioration de la conjoncture s'est traduite par une.
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