SugerLe «Père de la patrie».
Publié le 17/05/2020
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«
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Le «Père de la patrie»
Cet abbé de Saint-Denis fut le conseiller de Louis VI et de Louis VII et l'une des plus brillantes figures politiques de l'époque.
C'était avant tout un homme
d'Eglise.
Né vers
1081 d'une famille pauvre, il avait étudié à Saint-Denis, puis à Saint Benoît-sur-Loire, avant de revenir à
Saint-Denis, où il s'occupa bientôt de l'administration de l'abbaye.
Elu abbé
en 1122, il devint le familier de Louis VI qui le chargea de nombreuses missions
diplomatiques auprès des papes et
s'entoura de ses conseils pour l'en
semble de la politique royale.
Moine
dévoué à l'Eglise, il l'était tout autant à
la royauté qu'il considérait comme la
protectrice
de l'Eglise.
Petit, frêle, d'une
intelligence vive, précise, concrète,
c'était un esprit juste, pondéré, plein de
bon sens, qui répugnait aux excès
d'ascétisme ou
de réformisme et s'oppo
sa, à cet égard, à son fougueux contem
porain, saint Bernard.
Travailleur infati
gable,
Suger mit, à servir son abbaye, la
même ardeur qu'à servir le roi.
En ce qui concerne Saint-Denis, sa gestion
temporelle et spirituelle fut exemplaire:
il restaura la vie monastique, enrichit
l'abbaye et fit reconstruire la magnifique
église consacrée en 1144.
Du point de vue politique, il conseilla Louis VI avec
prudence, l'engageant à guerroyer dans
le royaume contre les brigands et les vassaux infidèles, mais le réconciliant
avec ses ennemis extérieurs, car cet
homme juste et sage entretenait des
rapports amicaux aussi bien avec
le roi d'Angleterre, Henri 1er Beauclerc,
qu'avec Thibaud de Champagne, tout
Vers 1081-1151
aussi redoutables pour la monarchie
française.
Ecouté
de Louis VI, Suger le fut égale
ment de Louis VII qui le prit comme
conseiller avant de le nommer régent
lors de son départ pour la deuxième
croisade.
Pendant l'absence
du roi, il conserva intact le domaine royal, le fai sant fructifier avec tant de succès que
les caisses du royaume étaient encore
pleines après qu'il eut envoyé à Louis
VII tout l'argent nécessaire à son expé
dition.
Il maintint aussi l'ordre dans le royaume, ce qui n'était pas si simple, et il eut à lutter contre le propre frère du
roi, Robert de Dreux, revenu prématu
rément d'Orient et que des seigneurs
mécontents voulaient mettre sur
le trône.
Au retour de Louis VII, le sage minis
tre s'efforça d'empêcher la rupture de l'union royàle, rupture qui devait se con
sommer peu après sa disparition.
Epuisé par sa double tâche, religieuse et
politique,
Suger mourut à Saint-Denis le 13 janvier 1151.
Il laissa à la postérité
une admirable Vie de Louis le Gros et le début d'une Vie de Louis VII, œuvres
très précieuses pour la connaissance de
toute cette période.
Suger mérite bien le titre de «Père de la patrie» qui lui fut
donné après sa mort par son biographe,
le moine Guillaume.
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