Suétone (69-160) Sa grande encyclopédie, Les Prés, est perdue ; il ne reste que des fragments de ses Hommes Illustres.
Publié le 23/05/2020
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SUÉTONE (Caius Silentius Tranquillus). Historien latin. Nous ignorons le lieu et la date de sa naissance. Toutefois une indication contenue dans la Vie de Néron, selon laquelle, vingt ans après la mort de cet empereur, Suétone aurait été adolescent, permet de supposer qu’il naquit pendant le régne de Vespasien, c'est-à-dire entre 69 et 79 ap. J.-C., et probablement vers 75. Son père, il nous l’apprend lui-même (Vie d’Othon, 10), fut tribun augusticlave dans la treizième légion, il était donc de rang équestre. Suétone est jeune encore lorsque nous le trouvons en relations très amicales avec Pline le Jeune qui jouait alors un rôle considérable. Pline recommanda Suétone à l’empereur Trajan et obtint pour lui la charge de tribun militaire vers 101, mais Suétone la céda à un parent, Cesannius Silvanus. Ayant renoncé à servir dans l’armée, Suétone exerça la profession d’avocat et peut-être également de rhéteur (« grammaticus »). Nous savons qu’il l’exerça avec conscience et modestie; un billet qu’il adressa à Pline nous le montre angoisse par un songe défavorable qu’il venait d’avoir relativement à un procès qu’il plaidait et demandant à son ami de faire remettre le jugement. Ce trait de superstition explique l’importance attachée par le biographe aux présages qui annonçaient de grands événements dans la vie de ses héros. Suétone s’était déjà fait connaître et apprécier par des travaux littéraires variés et s’intéressait de très près à l’histoire. L’empereur Adrien, historien lui-même et fort lettré, désira se l’attacher et le nomma en 119 secrétaire de son cabinet (« epistularum register »). Ces fonctions donnaient à Suétone accès aux archives impériales et lui permirent d’utiliser, dans Les Vies des douze Césars, quantité de documents inédits, comme les lettres d’Auguste et les textes relatifs à l’enfance de Caligula. Il semble probable qu’il fut aidé dans sa tâche par un personnage important qui fut son protecteur, le préfet du prétoire Septicius Clarus. Cependant, la présence de Suétone à la cour fut de peu de durée puisque, dès 121, il fut disgracié ainsi que son protecteur. Le motif invoqué fut certain manquement à l’étiquette commis envers l’impératrice Sabine. Si nous ignorons combien de temps Suétone vécut ensuite dans la retraite, le nombre et l’importance de ses écrits, sa prudence dans le rassemblement de la documentation nécessaire, sa lenteur à écrire ont fait supposer qu’il ne mourut guère avant 150. Alors que les Lettres de Pline le Jeune nous renseignent sur les débuts de la carrière de Suétone, et que Spartanius, dans sa Vie d’Adrien, nous donne quelques renseignements sur son bref séjour à la cour, nous ne possédons sur la dernière période de sa vie que la mention des plaintes de ses amis qui lui reprochaient de mettre si longtemps à publier les œuvres projetées. C’est qu’en effet Suétone était un écrivain fort scrupuleux, soucieux de vérifier ses informations, nous savons par Pline qu’il était « probis-simus, honestissimus, eruditissimus » (Lettres, XI, 94-95); quant à son caractère, Pline encore le définit par ces simples mots : « nihil sincerius aut simplicius aut melius ». Travailleur probe et austère, Suétone a traité toutes sortes de sujets. Le Lexique de Suidas mentionne un livre sur Les Jeux des Grecs, deux sur les Jeux et spectacles des Romains [Historia ludicra], un ouvrage sur les paroles de mauvais augure, un autre sur l’année romaine, un traite Des divers vêtements, un Examen des signes employés dans ses livres, une Dissertation sur l’année romaine, un recueil Des poètes, un traité sur De la République de Cicéron. Certaines de ces œuvres étaient écrites en grec. Carisius cite des Œuvres mêlées; Priscien son travail Sur l’institution des magistratures; Servius, dans son commentaire sur Les Bucoliques, son ouvrage Sur les défauts du corps . Saint Jérôme fait allusion non seulement aux vies Des Hommes illustres, mais à une étude sur les mœurs et la constitution de la Rome ancienne, ouvrage qu’il convient de rapprocher des trois livres Sur les rois, mentionnés par Ausone. De toutes ses œuvres, nous ne possédons que les titres et il est impossible de préciser dans quelle mesure ils étaient indépendants du vaste recueil intitulé Les Prés, où Suétone recueillit une collection de faits sur les phénomènes naturels et la vie humaine. Mais il nous reste de Suétone deux œuvres d’une extrême importance, des fragments de ses Hommes illustres, comprenant les vies de grammairiens et de rhéteurs au nombre desquels Térence, Horace, Lucain et Perse, et surtout ses Vies des douze Césars. Cette dernière œuvre suffirait à sa gloire, elle est d’un novateur et introduit dans l’histoire biographique une nouvelle méthode, pittoresque mais exacte, servie par un style précis, clair et tranquille. Cependant quel que soit le jugement qu’on puisse porter sur ce grand historien, il importe de rappeler qu’il a fait école. Vopiscus, le premier des écrivains de l'Histoire Auguste, le reconnaît pour modèle. Au Moyen Age, Suétone fut lu et apprécié. Dès le IXe siècle, Eginhard imite assez servilement sa manière de procéder et même son style, dans sa Vie de Charlemagne. Les humanistes Scaliger, Juste-Lipse le louent, Montesquieu considère comme un chef-d’œuvre son récit de la mort de Néron. En fait, très peu d’historiens ont connu un succès aussi continu.
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Suétone
69-160
Sa grande encyclopédie, Les Prés , est perdue ; il ne reste que des fragments de ses Hommes
Illustres .
Il écrivit aussi en grec, mais il est surtout connu pour ses Biographies des Césars
(jusqu'à Domitien).
Il aime le petit fait, l'exactitude, l'authenticité : il passe pourtant pour
un esprit médiocre..
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