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Suède (1990-1991)

Publié le 24/09/2020

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« Suède (1990-1991) Dès les premiers mois de l'année 1990, il était clair qu'après une longue période d'expansion commencée en 1982, l'économie suédoise entrait dans une nouvelle phase de récession économique et de crise aiguë des coûts.

L'inflation (10,9%) est restée élevée, alimentant la défiance envers la couronne suédoise et la hausse des taux d'intérêt.

L'insuffisance structurelle de la productivité et de la compétitivité de l'économie, liée notamment au poids des charges fiscales (56,8% du PNB), s'en est trouvée aggravée.

La demande interne s'est essoufflée, tant du côté de la consommation privée (croissance nulle) que des investissements, qui ont enregistré dans l'industrie une chute de 4%.

Les industries mécaniques, en particulier automobile (Saab, Volvo) et métallurgique, ont connu les plus grosses difficultés: baisse de la rentabilité, de l'emploi et de la production.

S'ajoutant à cela, la stagnation des principaux marchés étrangers n'a permis qu'une croissance modérée des exportations (+1,2%) et n'a pu enrayer une diminution de l'excédent commercial (de 17,1 milliards de couronnes en 1989 à 13,4 milliards en 1990).

Le ralentissement de la demande a entraîné celui de la croissance (+0,9% seulement contre 2,1 en 1989) et aggravé les risques de chômage, qui s'est provisoirement maintenu à un taux de 1,9% en 1990.

Des prix élevés à l'importation ont encore creusé le déficit des comptes courants (33 milliards de couronnes, soit 2,4% du PNB). Ce bilan économique médiocre a sans nul doute affecté l'image du "modèle suédois" dont la crise est apparue encore plus claire sur le plan politique.

A la lumière d'abord des progrès des conservateurs qui, avec 29% des intentions de vote en novembre 1990, sont parvenus à talonner le Parti social-démocrate de Ingvar Carlsson, Premier ministre (31,2%).

A la lumière ensuite de la politique suivie et des critiques qu'elle a suscitées chez les minoritaires de gauche.

Une mesure symbolique telle l'introduction d'une chaîne de télévision commerciale, ou la décision, plus fondamentale, du congrès du Parti social-démocrate de renoncer au démantèlement anticipé du programme nucléaire (septembre 1990), ou encore l'adoption définitive par le Parlement, le 13 juin 1990 et après dix-huit mois de discussions, de la réforme fiscale ont annoncé le recul des principes égalitaires au profit des valeurs du marché.

Le plan d'austérité présenté le 12 novembre 1990 et le budget 1991 ont prévu une réduction des effectifs de l'administration (de 10% sur trois ans) et des dépenses publiques (de 15 milliards de couronnes): le régime des congés maladie devait être particulièrement concerné. Confrontés aux pressions économiques, les sociaux-démocrates sont passés en quelques mois dans le camp des partisans de l'adhésion à la CEE; le principe d'une candidature a été approuvé le 12 décembre 1990 par le Parlement, elle a été officiellement déposée le 1er juillet 1991.

En mai 1991, la couronne suédoise s'était liée à l'écu.

La Suède avait un temps espéré être un modèle pour l'Europe de l'Est: les années 1989-1991 l'ont vue orienter activement vers ces pays son offensive commerciale, son aide technique (Pologne) et sa diplomatie (soutien moral et financier aux pays Baltes revendiquant l'indépendance).. »

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