structuralisme.
Publié le 08/12/2021
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structuralisme. n.m., nom générique d'un courant méthodologique qui a profondément
imprégné les sciences humaines et sociales dans les années soixante et soixante-dix.
Une méthode et non une doctrine.
L'étiquette « structuraliste » reste attachée à des oeuvres comme celles de Claude LéviStrauss en ethnologie, de Jacques Lacan en psychanalyse, de Michel Foucault en histoire
de la philosophie et des sciences humaines, de Louis Althusser pour la théorie marxiste, de
Roland Barthes pour la critique littéraire, même si la plupart de ces auteurs, insistant sur
leurs différences mutuelles, ont cherché à montrer qu'ils pratiquaient une méthode sans
construire une doctrine. Ce mouvement trouve, en effet, l'un de ses ferments dans
l'hypothèse structurale émise en linguistique par Ferdinand de Saussure (et développée par
Roman Jakobson), selon laquelle le langage est plus un système de différences entre les
signes qu'un ensemble de signes. Ainsi, les phonèmes « p », « t » et « k » n'ont de valeur
phonologique qu'en tant que chacun s'oppose aux deux autres sous un certain rapport.
Lévi-Strauss s'est inspiré de ce « triangle consonantique » pour définir un « triangle
culinaire », structure profonde de nos manières de table (qui combinent et opposent, par
exemple, le cru, le cuit et le pourri). Au point de rencontre des diverses élaborations de ces
théoriciens, à partir de la linguistique, mais aussi à partir des structures mathématiques de
l'école de Bourbaki, se dégagent un idéal, une axiomatique et une théorie du réel. Un idéal,
celui de l'intelligibilité intrinsèque : une structure se suffit à elle-même et ne requiert aucun
élément extérieur pour être comprise. Une axiomatique : celle qui définit le primat de la
relation sur les objets reliés, le primat du système sur ses différents états chronologiques
(le privilège est accordé à la synchronie par rapport à la diachronie). Une théorie du réel :
les structures existent dans la réalité (structures mentales, sociales, linguistiques,
économiques, etc.), mais elles ne sont pas directement perceptibles ; au contraire, il faut
poser un principe de non-conscience des agents, qui, le plus souvent, se croient acteurs
alors qu'ils « sont agis ». Cette idée d'une non-conscience est parfois rapprochée de l'idée
freudienne d'inconscient, mais elle n'a pas ici de véritable dimension psychique. Enfin reste
la modélisation : pour mettre au jour la structure d'un ensemble de phénomènes, il faut en
construire un modèle. Le modèle est l'interprétation la plus cohérente possible de la
structure, celle qui rend le mieux compte de l'ensemble des traits recueillis.
Un exemple d'analyse structuraliste.
Considérons le mythe d'OEdipe, tel que l'envisage Lévi-Strauss. Le structuraliste se refuse à
rechercher la version originelle ou la plus vraie ou la plus complète : il cherche au contraire
à rassembler toutes les versions comme également dignes d'intérêt et à produire un
modèle qui en intègre les différentes composantes, considérées comme des segments, et
qui permet de voir quels sont les éléments présents ou absents dans telle ou telle version.
Ainsi, la structure repose sur l'opposition entre les segments ayant trait à l'inceste
(surestimation de la parenté) et ceux ayant trait aux luttes fratricides et parricides (sous-
estimation de la parenté), en parallèle à l'opposition entre les segments « monstres
exceptionnels » et « hommes exceptionnels ».
D'autres explications structurales.
Cette communauté d'inspiration méthodologique distingue ce courant d'autres types
d'explications structurales, antérieures ou contemporaines (comme celles d'Émile
Durkheim, de Georges Gurvitch ou de Talcott Parsons en sociologie, de François Perroux
en économie) : les structures que mettent en évidence ces théoriciens sont en général
directement observables, ce sont donc des « structuralismes globaux », selon l'expression
de Jean Piaget. Georges Dumézil, auteur de la théorie des trois fonctions - souveraineté
(Jupiter), guerre (Mars), fécondité (Quirinus) -, en histoire des religions, est sans doute
plus proche du structuralisme proprement dit.
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
Althusser Louis
Barthes Roland
Bourbaki Nicolas
Dumézil Georges
Foucault Michel
Gougenheim Georges
Guillaume Gustave
Lacan Jacques Marie
Lévi-Strauss Claude
linguistique
méthode
modèle - 2.SCIENCES HUMAINES
Saussure (Ferdinand de)
sciences humaines et sociales
structuralisme. n.m., nom générique d'un courant méthodologique qui a profondément
imprégné les sciences humaines et sociales dans les années soixante et soixante-dix.
Une méthode et non une doctrine.
L'étiquette « structuraliste » reste attachée à des oeuvres comme celles de Claude LéviStrauss en ethnologie, de Jacques Lacan en psychanalyse, de Michel Foucault en histoire
de la philosophie et des sciences humaines, de Louis Althusser pour la théorie marxiste, de
Roland Barthes pour la critique littéraire, même si la plupart de ces auteurs, insistant sur
leurs différences mutuelles, ont cherché à montrer qu'ils pratiquaient une méthode sans
construire une doctrine. Ce mouvement trouve, en effet, l'un de ses ferments dans
l'hypothèse structurale émise en linguistique par Ferdinand de Saussure (et développée par
Roman Jakobson), selon laquelle le langage est plus un système de différences entre les
signes qu'un ensemble de signes. Ainsi, les phonèmes « p », « t » et « k » n'ont de valeur
phonologique qu'en tant que chacun s'oppose aux deux autres sous un certain rapport.
Lévi-Strauss s'est inspiré de ce « triangle consonantique » pour définir un « triangle
culinaire », structure profonde de nos manières de table (qui combinent et opposent, par
exemple, le cru, le cuit et le pourri). Au point de rencontre des diverses élaborations de ces
théoriciens, à partir de la linguistique, mais aussi à partir des structures mathématiques de
l'école de Bourbaki, se dégagent un idéal, une axiomatique et une théorie du réel. Un idéal,
celui de l'intelligibilité intrinsèque : une structure se suffit à elle-même et ne requiert aucun
élément extérieur pour être comprise. Une axiomatique : celle qui définit le primat de la
relation sur les objets reliés, le primat du système sur ses différents états chronologiques
(le privilège est accordé à la synchronie par rapport à la diachronie). Une théorie du réel :
les structures existent dans la réalité (structures mentales, sociales, linguistiques,
économiques, etc.), mais elles ne sont pas directement perceptibles ; au contraire, il faut
poser un principe de non-conscience des agents, qui, le plus souvent, se croient acteurs
alors qu'ils « sont agis ». Cette idée d'une non-conscience est parfois rapprochée de l'idée
freudienne d'inconscient, mais elle n'a pas ici de véritable dimension psychique. Enfin reste
la modélisation : pour mettre au jour la structure d'un ensemble de phénomènes, il faut en
construire un modèle. Le modèle est l'interprétation la plus cohérente possible de la
structure, celle qui rend le mieux compte de l'ensemble des traits recueillis.
Un exemple d'analyse structuraliste.
Considérons le mythe d'OEdipe, tel que l'envisage Lévi-Strauss. Le structuraliste se refuse à
rechercher la version originelle ou la plus vraie ou la plus complète : il cherche au contraire
à rassembler toutes les versions comme également dignes d'intérêt et à produire un
modèle qui en intègre les différentes composantes, considérées comme des segments, et
qui permet de voir quels sont les éléments présents ou absents dans telle ou telle version.
Ainsi, la structure repose sur l'opposition entre les segments ayant trait à l'inceste
(surestimation de la parenté) et ceux ayant trait aux luttes fratricides et parricides (sous-
estimation de la parenté), en parallèle à l'opposition entre les segments « monstres
exceptionnels » et « hommes exceptionnels ».
D'autres explications structurales.
Cette communauté d'inspiration méthodologique distingue ce courant d'autres types
d'explications structurales, antérieures ou contemporaines (comme celles d'Émile
Durkheim, de Georges Gurvitch ou de Talcott Parsons en sociologie, de François Perroux
en économie) : les structures que mettent en évidence ces théoriciens sont en général
directement observables, ce sont donc des « structuralismes globaux », selon l'expression
de Jean Piaget. Georges Dumézil, auteur de la théorie des trois fonctions - souveraineté
(Jupiter), guerre (Mars), fécondité (Quirinus) -, en histoire des religions, est sans doute
plus proche du structuralisme proprement dit.
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
Althusser Louis
Barthes Roland
Bourbaki Nicolas
Dumézil Georges
Foucault Michel
Gougenheim Georges
Guillaume Gustave
Lacan Jacques Marie
Lévi-Strauss Claude
linguistique
méthode
modèle - 2.SCIENCES HUMAINES
Saussure (Ferdinand de)
sciences humaines et sociales
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