Stoetzel (Jean)
Publié le 15/05/2020
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1 / 2 27 septembre 1967 Série C-48 Fiche N° 2002
Stoetzel (Jean)
1.
M.
Jean Stoetzel est l'introducteur en France d'une discipline dont l'importance
ne cesse de croître: l'étude de l'opinion publique.
C'est lui qui a fondé à Paris, en 1938.
l'Institut français de l'opinion publique (IFOP) dont il est toujours le directeur.
Il s'était
a:.Jparavant initié aux méthodes américaines de psychologie sociale à l'Université
Columbia de New York.
Il poursuit des recherches concrètes dans ce domaine, mais
il a su donner à ses travaux sur l'opinion une portée théorique.
2.
Né à Saint-Dié en 1910, Jean Stoetzel fut élève de l'Ecole normale supérieure en 1932 et agrégé de philosophie en 1937.
Docteur ès lettres en 1943, il est d'abord pro
fesseur de science sociale à Bordeaux, puis il reçoit la première chaire française de
psychologie sociale à la Sorbonne en 1955.
En 1957, il est nommé directeur du Centre
d'études sociologiques et il dirige depuis 1960 la" Revue française de Sociologie"·
3.
Pour Jean Stoetzel, les individus et les sociétés se trahissent objectivement par
les positions qu'ils adoptent sur les problèmes d'actualité.
Ceux-ci constituent donc
une source de connaissance positive des personnes et des groupes à condition de
faire abstraction de toute considération
de valeur.
On étudiera les opinions non dans
leur matière, dans le contenu de pensée qu'elles indiquent, mais dans leur forme.
Ce qui constitue l'opinion aux yeux du savant, c'est d'abord l'adhésion du sujet à
une formule donnée, sur une question que l'on n'examinera pas en elle-même.
4.
Mais l'on s'appliquera à évaluer les nuances d'opinion possibles sur une question
déterminée, à constituer un ordre objectif entre ces nuances et à établir ainsi ce que
Jean Stoetzel appelle une " échelle d'opinion ».
L'opinion d'un individu se définit alors
par la position sur une échelle objective de la proposition à laquelle il apporte son
adhésion.
5.
Mais le point le plus délicat consiste à apprécier la portée de cette évaluation.
En effet, la précision des énoncés verbaux du sujet peut faire illusion, dissimuler une
pensée vague, tâtonnante.
C'est pourquoi le psychosociologue devra dépasser 4 l'expression isolée d'une opinion et chercher des ensembles significatifs.
Pour être 1 valable, un test d'opinion doit réunir une série d'éléments se contrôlant les uns par les · autres et permettant d'établir une cote d'ensemble.
Cette cote d'ensemble révèle seule
une réaction consistante, qui manifeste l'attitude du sujet visé par le test.
6.
Un test d'opinion est donc un test d'attitude.
Mais Jean Stoetzel préfère conserver le terme d'opinion pour désigner l'aspect objectif de l'attitude du sujet face au pro-
blème.
Tels sont les thèmes développés dans sa thèse« Théorie des Opinions» (1943).
j Il a exposé ses méthodes dans "Les Sondages de l'Opinion p:.Jblique" (1948) et" La ~ Connaissance des Opinions,, (1952).
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