Stendhal, Le Rouge et le Noir Texte 3 pour l’oral : p.506-507, l.149-168 : Livre II, fin du chapitre XXXV
Publié le 20/05/2022
Extrait du document
«
Stendhal, Le Rouge et le Noir
Texte 3 pour l’oral : p.506-507, l.149-168 : Livre II, fin du chapitre XXXV
Situation de l’extrait : Alors que Julien connaît une réussite complète, amoureuse par son futur
mariage avec Mathilde de La Mole, et sociale par son titre de chevalier et par sa nomination comme
lieutenant des hussards, dans le chapitre XXXIV, le chapitre XXXV propose un terrible coup de
théâtre qui marque sa chute : Mme de Rênal envoie une lettre au marquis de La Mole pour dénoncer
l’hypocrisie de Julien.
La réaction de Julien est de partir immédiatement pour Verrières.
Plan de l’extrait : progression en trois mouvements qui correspond à une progression tragique dans
son projet de meurtre : ce projet reste implicite dans les premiers paragraphes qui le voit acheter des
pistolets, le projet se précise quand Julien entre dans l’église, l’identité de sa cible étant explicite, mais
le lecteur peut encore avoir l’espoir qu’il n’ira pas au bout de son intention criminelle, enfin, le dernier
paragraphe (qui clôt le chapitre XXXV) marque l’accomplissement du destin tragique de Julien et de
Mme de Rênal.
Extrait :
Explication linéaire :
1
1 : un projet implicite
Il arriva à Verrières un dimanche 1ère phrase factuelle, simple dans sa construction :
matin.
Il entra chez l’armurier du sujet/verbe/compléments circonstanciels de lieu et de temps.
Particularité : pas de point de vue interne sur les pensées de
pays, qui l’accabla de compliments Julien ; le narrateur omniscient fait exprès de cacher les
sur sa récente fortune.
C’était la intentions de Julien pour créer un effet de suspense.
Le lieu
auquel il se rend peut surprendre : « chez l’armurier », alors
nouvelle du pays.
qu’on aurait pu s’attendre à une visite à Mme de Rênal pour
s’expliquer avec elle.
En soi, le choix de l’armurier contient
donc une menace potentielle au vu des articles vendus dans son
commerce…
Seul discret accès aux émotions de Julien : le choix du verbe
« accabler » qui connote l’idée de poids, de souffrance et est
inattendu pour se référer à des « compliments ».
Décalage temporel ironique : à Verrières, on a moins
d’informations que le lecteur, on en est encore au succès de
Julien en ignorant sa chute : ironie de l’emploi de « récente » (sa
chute est encore plus récente que sa fortune !) et de « la nouvelle
du pays » (une nouvelle déjà dépassée)
Difficulté de communication de Julien avec l’armurier, signe
Julien eut beaucoup de peine à lui d’un malaise de Julien qui se prolongera dans tout l’extrait.
faire comprendre qu’il voulait une Autant son projet semble clair dans son esprit, avec le verbe de
volonté « voulait », autant il ne semble plus parvenir à établir un
paire de pistolets.
L’armurier sur sa lien de communication avec le monde extérieur, comme le
suggère « beaucoup de peine » (avec effet d’insistance de
demande chargea les pistolets.
l’adverbe « beaucoup »)
Syntaxe : les phrases et les propositions restent courtes, axées
sur des verbes et des compléments, mais peu de détails, très peu
d’adjectifs dans cet extrait.
Rapidité renforcée par l’absence de
discours direct : on ne rapporte pas le dialogue entre les deux.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Stendhal, Le Rouge et le Noir, 1830 - Lecture linéaire : Texte n°3, Livre II, chapitre XLV : de : « [Fouqué] passait la nuit seul » à la fin du chapitre
- Analyse linéaire texte 1, Livre premier chapitre VI, Le Rouge et le Noir, Stendhal
- COMMENTAIRE LITTERAIRE : LE ROUGE ET LE NOIR - STENDHAL: fin du chapitre 9 du Livre I
- Livre premier, chapitre IV « Un père et un fils », Le Rouge et Le Noir, Stendhal (1830)
- Explication de texte n°2: Le Rouge et le Noir, Stendhal, chapitre IV Paragraphe 1-l.