Staphylocoques
Publié le 15/05/2020
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1 / 2 25 septembre 1968 Série D-48 Fiche N• 2625
Staphylocoques
1.
Les staphylocoques sont des bactéries de forme circulaire d'un micron de dia mètre qui, sous le microscope, se présentent agglutinées en grappes.
Ils occasionnent généralement des furoncles assez bénins ou des orgelets.
L'infection des poumons
ou du sang par ces germes peut être cependant très dangereuse.
Avant la découverte
des antibiotiques, les pourcentages d'issues fatales à une pneumonie ou une septi cémie par staphylocoques étaient respectivement de 35 et 90 %.
La chimiothérapie moderne a réduit ces taux à 15 et 25%, encore que ces redoutables micro-organismes
aient fait preuve de grandes facultés de résistance aux antibiotiques.
Une connais sance approfondie du mécanisme d'intoxication mortelle qu'ils provoquent chez l'hôte demeure la condition d'un contrôle définitif du danger qu'ils constituent.
2.
C'est vers la fin du Xlxe siècle qu'un Ecossais, le chirurgien Alexandre Ogston, découvre les staphylocoques dans le pus extrait d'abcès et prouve que ces micro organismes sont doués du pouvoir de coaguler le sang.
Des recherches ont montré
que cette propriété est due à un enzyme sécrété par la bactérie: la coagulation du
sang ayant comme conséquence la protection du germe pathogène contre les défenses naturelles de l'hôte infecté.
3.
Depuis 1957, l'équipe de l'Américain 1.
Maclean Smith (Université d'Iowa) s'est
attachée .à élucider les mécanismes chimiques de l'intoxication.
Travaillant sur des
souris pour des raisons de commodités
expérimentales, Smith a intensivement étudié les transformations souffertes par les organes des animaux ayant subi une infection
massive.
Les premières expériences ont montré que le microbe ne possède pas de
site préférentiel de développement dans l'organisme.
A l'autopsie, certains organes
présentaient des signes de congestion résultant de la stagnation du sang.
Certains
viscères, comme le foie et la rate, perdent du poids alors que d'autres glandes aug mentent leur masse de 40 %.
4.
Les analyses chimiques indiquent des variations notables du contenu en matières
grasses et protéiques par rapport à la normale, et surtout une diminution très nette
de la concentration en sucre dans le sang -particulièrement dans le foie, réservoir
de sucres de l'organisme.
D'autre part, la concentration de phosphate inorganique augmente aux dépens des complexes riches en énergie.
Ces résultats suggèrent que l'infection interférerait essentiellement avec des réactions productrices d'énergie dans l'organisme, et qu'elle aurait comme cible principale le foie.
Une des applications pratiques de cette observation serait l'administration de glucose aux malades afin de
retarder l'issue fatale et de permettre aux antibiotiques d'agir.
La toxine responsable de l'empoisonnement serait sensible à la chaleur et contenue dans le cytoplasme du
micro-organisme, puisque le germe, débarrassé de sa paroi, garde ses propriétés
infectieuses.
5.
Malgré ces progrès, Smith pense que le problème est encore en son enfance.
En effet, d'autres expérimentateurs, opérant avec un autre matériel biologique, ont trouvé des résultats différents traduisant les variations de métabolisme d'une espèce à l'autre, ce qui rend difficile la généralisation à l'homme.
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