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Sri Lanka (1987-1988): Une société malade

Publié le 24/09/2020

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« Sri Lanka (1987-1988): Une société malade Avec la signature d'un accord indo-sri-lankais suivie de l'entrée de l'armée indienne dans le Nord et l'Est de l'île, l'année 1987 a représenté un tournant dans l'histoire de la crise que traverse Sri Lanka depuis 1983.

Mais ces décisions tardives ne se sont pas attaquées aux racines du problème et ne pouvaient, à elles seules, guérir un système politique et une société malades. L'intervention indienne Après avoir éliminé ses principaux rivaux, le groupe indépendantiste tamoul des "Tigres" était parvenu à la fin de 1986 à prendre le contrôle de la péninsule septentrionale de Jaffna, et à créer un climat de violence dans la province orientale où coexistaient Tamouls, musulmans et Cingalais.

Mais, durant la conférence de Bangalore (novembre 1986), s'esquissait une coordination entre les gouvernements de Colombo, de New Delhi et les autorités régionales de Madras lassées des violences perpétrées par les militants Tamouls à qui elles donnaient asile.

Sur le terrain, l'armée sri-lankaise était réduite à l'impuissance.

En décrétant le blocus économique de Jaffna, Colombo espérait briser la résistance des indépendantistes. Une offensive lancée sur Jaffna en février 1987 par les troupes sri-lankaises était bientôt arrêtée sous la pression de l'Inde, entraînant chez les Cingalais des réactions anti-indiennes vite exploitées par le Parti de la liberté de Sri Lanka (SLFP) et par le Janata Vimukthi Peramuna (JVP, clandestin depuis 1983), qui profitait des circonstances pour s'armer et poursuivre son infiltration au sein des forces armées démoralisées.

Une seconde offensive était alors menée en avril-mai avec davantage de succès, mais au prix de nombreuses victimes civiles. Pour apaiser l'indignation des Tamouls d'Inde, Rajiv Gandhi décidait de faire parvenir par mer une aide humanitaire à Jaffna et, cette expédition ayant été un fiasco, de la parachuter, sans hésiter à violer l'espace aérien sri-lankais. Moins de deux mois plus tard, le président Julius Richard Jayewardene signait avec le Premier ministre indien un accord faisant de l'Inde la garante de l'intégrité territoriale de l'île, au prix de concessions majeures aux revendications tamoules, notamment l'autonomie aux provinces du Nord et de l'Est, considérées globalement, sous réserve d'un référendum à organiser dans la province orientale (29 juillet).

L'Inde s'engageait à interdire son territoire aux militants tamouls et Sri Lanka aux conseillers militaires étrangers, réservant en outre à l'Inde l'exclusivité de facilités dans le port de Trincomalee, dont le contrôle est vital pour la sécurité des côtes indiennes. L'accord prévoyait l'envoi de troupes indiennes, initialement chargées de recevoir la reddition dans l'honneur des "Tigres" auxquels l'accord était imposé, mais vite affectées au maintien de l'ordre (plusieurs dizaines de milliers de soldats) dans le Nord et l'Est.

Cela permettait au gouvernement de Colombo de replier ses troupes vers le sud pour faire face à l'opposition violente orchestrée par le JVP, mêlant manifestations populaires et attentats. De son côté, l'armée indienne (Force indienne de maintien de l'ordre, IPKF) se heurtait à la résistance des "Tigres" qui refusaient de rendre les armes,. »

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